Victime de violences conjugales il y a vingt ans, Sandrine Bonnaire est ce lundi revenue sur les terribles blessures que lui avait infligées son bourreau. L’actrice a dit regretter que la peine de son agresseur ait été si dérisoire.
Vingt ans après, la douleur est toujours vive. Sandrine Bonnaire ne pourra jamais oublié l’horreur qu’elle a subie dans sa chair. Un traumatisme et des séquelles qui sont indélébiles.
«Il m'a fracassé la mâchoire, il m'a cassé huit dents et j'ai tous les os du visage qui sont cassés», a rapporté l'actrice et réalisatrice sur les ondes de Sud Radio, ce lundi 13 mars.
«Je continue à vivre avec cette douleur parce que ce n'est pas réparable à l'intérieur. J'ai même fait des radios il n'y a pas longtemps. Le radiologue m'a dit : 'Mais qu'est-ce qui vous est arrivé, c'est récent ?'. Non, ça fait vingt ans. Pour vous dire à quel point c'est totalement cassé à l'intérieur», a-t-elle précisé.
Une tolérance devenue inadmissible
L’actrice estime que si l’affaire était aujourd’hui portée devant la justice, son bourreau écoperait de bien plus que la peine dérisoire de deux ans de sursis et l’amende qui lui avaient à l’époque été infligées par le juge.
«On en parle beaucoup (des violences faites aux femmes, ndlr), ce qui n'était pas le cas à l'époque. Moi quand j'ai été agressée, c'était il y a vingt ans. Cette personne a pris deux ans de sursis seulement. Aujourd'hui, cet homme qui m'a violentée aurait pris beaucoup plus que deux ans», a-t-elle assuré, estimant que cette peine n'était ‘rien’ en comparaison des douleurs dont elle souffre.
«Je continue à vivre avec cette histoire, que je le veuille ou non. Je n'ai plus d'affect pour cette personne. Mais ce qui est terrible, c'est le traumatisme que ça laisse sur le physique», avait-elle confié sur le plateau de «C à Vous» en 2019. C'est-à-dire que c'est dans ma chair. Et si j'essaie d'oublier cet homme, il y a encore des moments où mon corps me le rappelle. J'ai des rigidités dans le visage. [...] Les deux plaques de titane, ça rigidifie la bouche. Dès qu'il y a du vent, de la pluie, en avion, par exemple, j'ai mal.»