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Procès de Kevin Spacey : l’acteur décrit comme «un prédateur», «effrayant comme son personnage dans Seven»

Kevin Spacey plaide non-coupable de douze charges d'agressions sexuelles sur quatre hommes. [REUTERS/Toby Melville]

Le témoignage de l'un des quatre hommes qui accusent d'agressions sexuelles Kevin Spacey a été entendu ce lundi 3 juillet. L’acteur a été décrit par le plaignant comme «un prédateur», «effrayant comme son personnage dans Seven».

Le premier plaignant au procès de Kevin Spacey à Londres pour agressions sexuelles a décrit l'acteur américain comme «un prédateur» dans un interrogatoire par la police diffusé lundi à l'audience. Jugé depuis la semaine dernière, Kevin Spacey, 63 ans, plaide non-coupable de douze charges d'agressions sexuelles sur quatre hommes entre 2001 et 2013, notamment lorsqu'il était directeur du théâtre londonien Old Vic. 

L'homme raconte que Kevin Spacey l'a agressé jusqu'à douze fois, affirmant que cela s'est produit lorsqu'ils étaient «dans une voiture ou dans un ascenseur», «à tout moment où nous étions seuls». Il a raconté la fois où cela se serait produit alors qu’il le conduisait à une fête au début des années 2000. «Il m'a saisi tellement fort (les parties intimes) que j'ai failli faire une sortie de route», a-t-il expliqué. «Je l'ai poussé contre la portière et lui ai dit: ‘ne refaites pas ça ou je vous en mets une’».

Selon lui, les hommes jeunes et beaux étaient mis en garde sur le comportement de l'acteur, qu'il a décrit comme «agresssif» et à la sexualité «très perturbée». Il leur était dit de «faire attention». «Tout le monde savait qu'il ne faisait rien de bon». Cette victime présumée, qui n'a pas été identifiée pour des raisons légales, s'est dite «dégoûtée» et a jugé «ridicules» les questions de l'avocat de l'acteur, Patrick Gibbs, sur sa sexualité. Répondant aux questions à l'abri des regards, il a aussi fait part de sa «honte». «Rien n'est arrivé entre nous, il m'a agressé», a-t-il répondu à l'avocat de l'acteur, récusant avoir eu le moindre sentiment envers le comédien.

«Flippant comme dans Seven»

A la police, le plaignant a déclaré que Kevin Spacey avait commencé à le mettre mal à l'aise quelques semaines après leur première rencontre. Il a raconté que lorsqu'il demandait à Kevin Spacey d'arrêter d'essayer de le «tripoter», l'acteur ne disait rien. «Il riait et changeait de sujet». 

S'il se rendait à l'appartement de l'acteur américain dans le sud de Londres, Kevin Spacey, dit-il, le recevait «à moitié nu, sinon nu» et «essayait de (le) toucher». Face aux policiers, il avait expliqué qu'il ne supportait plus de voir Spacey à l'écran. 

Le plaignant a confié qu'il se sentait soulagé lorsque l’acteur retournait aux États-Unis en voyage. «J'avais peur quand il revenait», a-t-il confié. Il a déclaré que l'acteur «faisait semblant d'être gentil» mais était un «prédateur» qui était «agressif». Au cours de l'interrogatoire, il a également comparé Spacey à son personnage dans le film de Fincher. «Son personnage dans 'Se7en', il est un peu comme ça», a déclaré l'homme. «Un peu flippant. Peut-être pas aussi mauvais».

Un «harceleur sexuel»

L'acteur, deux fois oscarisé pour ses rôles dans «American Beauty» et «Usual Suspects», avait été décrit la semaine dernière comme un «harceleur sexuel» par l'accusation.

Ces accusations ont émergé en 2017 au début du mouvement #MeToo, au moment où Kevin Spacey était au sommet de sa gloire, interprète principal de la série à succès de Netflix «House of Cards». Dans la foulée, il a été débarqué de la série et d'autres projets auxquels il devait participer. Lors de l'enquête, Kevin Spacey a démenti ces accusations, estimant que certaines ont été «inventées» et que d'autres actes décrits étaient «consentis».

Egalement accusé d'agressions sexuelles aux Etats-Unis, Kevin Spacey a été jugé l'an dernier non coupable par un tribunal civil new-yorkais. Et en 2019, les poursuites avaient été abandonnées dans une autre affaire.

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