Le producteur de musique Timbaland s'est excusé pour avoir déclaré le mois dernier que le chanteur Justin Timberlake aurait dû «mettre une muselière» à Britney Spears.
Ses propos aux relents misogynes avaient soulevé la colère de nombreux internautes. Fin octobre, lors d'une interview au Kennedy Center dont la captation est devenue virale, le très influent producteur de musique Timbaland avait déclaré que Justin Timberlake, avec qui il collabore régulièrement, «aurait dû mettre une muselière» à son ex Britney Spears.
Timbaland says Justin Timberlake should have put a “muzzle” on Britney Spears, following the release of her memoir:
“I wanted to call JT and say 'Man! You should have put a muzzle on that girl.'”
pic.twitter.com/vigncOOXLG— Pop Base (@PopBase) November 7, 2023
Lors de cette interview, il était interrogé sur le regain d'intérêt pour le morceau «Cry Me a River» de Justin Timberlake (qu'il a produit), suite à la sortie des mémoires de la chanteuse dans lesquels elle fait des révélations peu reluisantes sur le chanteur. Timbaland avait ainsi asséné : «Elle devient folle, n'est-ce pas ? Je voulais appeler JT, (pour lui dire) 'Mec, tu dois mettre une muselière à cette fille.»
Pour parachever son entreprise de disqualification qui a tristement fait ricaner l'assemblée - illustration parfaite de la lutte qu'il reste encore à mener pour libérer la parole des femmes - Timbaland avait ensuite sous-entendu que la chanteuse avait fait des révélations juste pour faire parler d'elle : «Mais tu sais quoi ? Nous vivons à l’ère des médias sociaux et tout le monde veut devenir viral. Je comprends, parce que c'est comme ça qu'on gagne de l'argent. Devenir viral.»
Sous le feu des critiques depuis, aurait-il pris conscience du caractère archaïque de ses commentaires, ou la peur d'une mauvaise presse nuisible à ses affaires aurait-elle joué ? Toujours est-il que Timbaland a, ce mardi, présenté des excuses.
En direct sur TikTok, il a déclaré : «Je suis désolé pour tous les fans de Britney, même pour elle. Je suis désolé, parce que la muselière était… non, tu as une voix. Tu dis ce que tu veux dire. Qui suis-je pour te dire quoi ne pas dire ? Et j'avais tort de dire ça. Je regardais les choses sous un angle différent (...) Je ne suis pas du genre à prendre parti… Je m'excuse auprès des fans de Britney et d'elle».
Timbaland apologizes to Britney and her fans tonight on TikTok pic.twitter.com/a53tnAteJ5
— DéJà Clift (@DeJa_Clift) November 8, 2023
En réponse à un utilisateur lui demandant s'il respectait les femmes, Timbaland assure : «Bon sang, ouais».
Le clip de la discorde
Dans ses mémoires, «The Woman in Me», Britney Spears, 41 ans et récemment libérée de la tutelle qui l’a privée de ses droits pendant de longues années, a détaillé sa romance passée avec le chanteur de «SexyBack», 42 ans – avec qui elle est sortie de 1999 à 2002. Elle a affirmé qu’il l’avait trompée à de nombreuses reprises.
La chanteuse a en outre écrit que le clip de «Cry Me a River» la dépeignait comme la «méchante» aux yeux du public très friand à l'époque de connaître tous les détails de leur relation très médiatisée. Le clip de la chanson présentait une petite amie infidèle qui ressemblait un peu à Britney Spears, ce qui avait selon elle amené les gens à penser qu'elle avait trompé Justin Timberlake. Elle a écrit que la vidéo l’avait ainsi transformée en «une prostituée qui avait brisé le cœur du golden boy de l’Amérique».
La pop star a par ailleurs affirmé qu'elle avait avorté à 19 ans parce que Timberlake n'était pas prêt à avoir des enfants. «Si cela n'avait été fait que par moi-même, je ne l'aurais jamais fait», a-t-elle écrit. «Et pourtant, Justin était si sûr qu'il ne voulait pas être père.» Britney Spears a également décrit sa douleur «atroce» de se faire avorter à la maison et de «sangloter jusqu’à ce que tout soit fini».
Timbaland, 51 ans, est l'un des producteurs les plus prolifiques du R&B et du hip-hop et a travaillé avec Missy Elliott, Aaliyah, ou encore Jay-Z. Il est également connu pour ses tubes tels que «The Way I Are», «Give It To Me», «Apologize» et «Morning After Dark».