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Canserbero : le rappeur a été assassiné, selon une nouvelle enquête huit ans après sa mort

La nouvelle enquête a permis de déterminer que le mobile du crime était un différend sur une importante somme d'argent après une tournée. [JESUS VARGAS / Agencia Venezolana de Noticias (AVN) / AFP]

Le rappeur vénézuélien Canserbero ne s'est pas suicidé en 2015 mais a été assassiné, a révélé ce mardi 26 décembre le parquet, après avoir rouvert le dossier.

Mort à l'âge de 26 ans en 2015, Tyrone Gonzalez, alias Canserbero - artiste vénézuélien considéré par le magazine Rolling Stone comme le meilleur rappeur en espagnol - ne s’est pas suicidé. La justice a ce mardi 26 décembre présenté les aveux des «deux assassins», qui ont fait croire à un suicide avec l'aide de policiers.

Le procureur général Tarek William Saab a expliqué dans le détail les circonstances de la mort du musicien. Le parquet avait rouvert l'enquête en novembre. L'exhumation du corps du chanteur et une nouvelle autopsie ont permis de déterminer que Canserbero ne s'était pas jeté du 10e étage d'un immeuble à Maracay (centre-nord), juste après avoir assassiné à coups de couteau son ami Carlos Molnar au cours d'une bagarre. 

Dans l'une des vidéos diffusées par Tarek William Saab, Natalia Amestica, la femme de Carlos Molnar, raconte les avoir drogués tous les deux, puis les avoir poignardés à plusieurs reprises. Elle a ensuite appelé son frère Guillermo pour qu'il l'«aide» à dissimuler le double meurtre. Les deux ont mis en scène une bagarre entre Canserbero et son ami - frappant son cadavre - puis jeté le corps de Canserbero dans le vide.

La sœur et le frère ont versé des pots-de-vin aux policiers arrivés sur place pour accréditer la thèse du suicide, selon le procureur. «Tout a été fait, de sang-froid, avec préméditation», a-t-il déclaré. Selon lui, la nouvelle enquête a permis de déterminer que le mobile du crime était un différend sur une importante somme d'argent après une tournée en Argentine et au Chili financée par les Amestica. 

Six personnes sont en détention et plusieurs en fuite, selon le procureur.

une dizaine d'arrestations

Le parquet a notamment émis des mandats d'arrêt contre six des sept policiers arrivés les premiers sur les lieux du crime. Le septième policier impliqué est mort en 2018. «Ils ont reçu 10.000 dollars, changé le site - la scène de crime» et agi «pour favoriser la thèse du suicide», a déclaré Tarek William Saab. Le parquet a également ordonné l'arrestation d'une médecin légiste et de deux procureurs qui avaient participé aux premières enquêtes. Un procès aura lieu, mais la date n'a pas été précisée.

«Canserbero peut reposer en paix», a-t-il conclu, en faisant une comparaison avec le meurtre du rappeur américain Tupac Shakur, en 1996 aux Etats-Unis. «Quelle différence avec la dette que le système judiciaire américain a envers un artiste, un génie de la musique, comme Tupac Shakur (...) Ici, le système judiciaire vénézuélien a résolu le problème, il a traduit en justice tous les acteurs de cette affaire», a-t-il déclaré.

En novembre aux Etats-Unis, le suspect du meurtre de la légende du hip-hop a plaidé non-coupable, après avoir été inculpé en septembre. Le procès doit avoir lieu en 2024.

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