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Alain Delon, Johnny Hallyday, Michael Jackson... Les 19 querelles d'héritages les plus célèbres

Comme chez les Delon, Hallyday et autres Jackson, le partage des héritages fait souvent l'objet d'un grand déballage. [Lionel BONAVENTURE / AFP// PATRIK STOLLARZ / AFP// Justin Sullivan / Getty Images via AFP]

Les questions autour de l’héritage d’Alain Delon font couler beaucoup d'encre. L'occasion de faire un point sur les successions les plus célèbres ayant suscité de graves différends familiaux.

Alain Delon

Les enfants d’Alain Delon n’ont pas attendu que l’acteur rende son dernier souffle pour se déchirer. Si tous clament que leurs différends ne sont pas liés à l’héritage - une question déjà réglée par la star, dont le testament stipulerait que 50% de ses richesses iront à sa fille Anoushka et que les 50% restant seront partagés à parts égales par ses fils Anthony et Alain-Fabien - les tensions dans la fratrie - pourtant à l’unisson pour écarter Hiromi Rollin de la vie de leur père - sont extrêmes à l’heure où la santé du Guépard décline.

Michael Jackson

Décédé le 25 juin 2009, Michael Jackson n'était pas encore inhumé que la bataille autour de son héritage faisait déjà rage. Les parents du chanteur ont affirmé rapidement que leur fils n'avait pas préparé de testament, et ont demandé l'autorité sur son empire et ses trois enfants. Des documents certifient cependant que Michael Jackson prévoyait bien de léguer sa fortune à ses trois enfants Prince, Paris et Blanket. Les avocats John Branca et John McClain ont été désignés exécuteurs de ce testament. La mère du chanteur, Katherine Jackson, y est nommée bénéficiaire de son trust, concentration financière réunissant plusieurs entreprises sous une direction unique. Quant à son père et ses frères, ils n'y figurent pas.

Un mois et demi après la mort du King of pop, la mère de Michael Jackson s'est rendu au tribunal, à Los Angeles, pour réclamer la présentation des documents officiels, affirmant ne pas en connaître l’intégralité. Elle a obtenu confirmation de la garde des enfants, après règlement à l'amiable avec Debbie Rowe, la mère des deux premiers, et le versement d'une pension pour les élever. Debbie Rowe quant à elle ne reçoit rien, seulement un droit de visite.

En 2012, soit trois ans après la mort du «roi de la pop», le clan Jackson s'est manifesté pour toucher lui aussi une part de la fortune du chanteur, qui ne cesse de croître depuis sa mort. La fratrie a accusé les exécuteurs testamentaires de falsification et a multiplié, sans succès, les procédures devant les tribunaux. Janet, Rebbie, Tito, Randy et Jermaine Jackson affirmaient que leur frère n’avait pas signé son testament lui-même, car il était à New York ce jour-là et non à Los Angeles, comme stipulé sur le document. Ils ont tenté ensuite d’écarter leur mère Katherine, pour mettre la main sur la gestion de l'empire du roi de la pop, affirmant qu’elle n'est plus capable d'être la tutrice légale des enfants. Paris, la fille du chanteur, protestera haut et fort. «Je défendrai ma chère grand-mère de toutes mes forces, même si c'est contre d'autres membres de ma famille, avait-elle indiqué. Je tiens à préciser qu'elle va très bien, elle n'a pas de problème de santé. Ces rumeurs sont fausses.» Mais le 25 juillet, un juge décidait de provisoirement retirer la garde des trois enfants en les confiant à TJ, le fils de Tito Jackson, âgé de 34 ans. Après avoir accusé le coup, la doyenne Katherine Jackson, en accord avec les avocats de TJ, a contre-attaqué pour récupérer les droits de garde, lesquels lui ont finalement été rendus par la justice. La bataille pour l'héritage à ce jour n'est sûrement pas finie... D'autant que les dividendes sont considérables. Selon The Sun, en 2022, MJ aurait rapporté près de deux milliards de dollars depuis sa mort en 2009, et la valeur de ses biens et de ses revenus s'élevait en juillet 2022 à 883 millions de dollars. 

Lisa Marie Presley

Un temps la compagne de Michael Jackson, Lisa Marie Presley est décédée subitement à Los Angeles le 12 janvier d'un arrêt cardiaque, à l'âge de 54 ans. La fille unique du King, dont elle avait hérité de la fortune et de la fameuse propriété Graceland, avait nommé en 2010 sa mère Priscilla comme l'une des administratrices de son important patrimoine, mais elle avait modifié son testament en 2016 pour léguer sa fortune à sa fille aînée, l'actrice Riley Keough. Priscilla Presley a vivement contesté ce nouveau testament, faisant valoir qu'elle n'avait découvert les modifications qu'après la mort de sa fille, et mettant en doute l'authenticité de la signature de Lisa Marie Presley. La veuve du «King», est finalement parvenue à un compromis avec sa petite-fille Riley, a annoncé en mai 2023 son avocat. Le montant de cet accord n’a pas été divulgué.

Johnny Hallyday

Aujourd’hui encore, les rancœurs sont tenaces mais après moult rebondissements très médiatisés, la justice avait tranché.

En juillet 2020, Laeticia Hallyday, veuve de Johnny, avait annoncé avoir trouvé un «accord définitif» avec Laura Smet, la fille du chanteur, avec qui elle était engagée dans une âpre bataille judiciaire autour de l'héritage de la star décédée fin 2017.

«Laeticia a émis le souhait de parvenir à une entente avec les aînés de son mari. Il en va de la paix réclamée par le deuil, comme de la sérénité qui doit habiter chaque famille. Un accord définitif a ainsi été trouvé avec Laura Smet, qui a saisi la main tendue par Laeticia Hallyday», avait indiqué son avocat. L’affaire avait commencé le 12 février 2018. Laura Smet, née des amours du Taulier avec Nathalie Baye, et son demi-frère David Hallyday (fils de Johnny né de son union avec Sylvie Vartan) avaient déposé un recours devant la justice française pour contester les modalités de succession de leur père, rédigées en Californie. Les deux aînés du chanteur estimaient que ce testament les «déshéritaient», ce qui est interdit en droit français. Ils demandaient que la succession de leur père soit soumise aux lois françaises. Ce à quoi s’était fermement opposée leur belle-mère Laeticia. Toujours déchirée, la famille s’écharpe aujourd’hui encore par médias interposés.

Yves Montand

Le 9 novembre 1991, Yves Montand est mort à 70 ans des suites d'une crise cardiaque, laissant derrière lui sa compagne de l'époque Carole Amiel et leur fils de trois ans, Valentin. Deux ans plus tôt, une ancienne comédienne, Anne Fleurange, avait intenté un procès à l'artiste pour prouver qu'il était le père de sa fille, Aurore Drossart, née en octobre 1975.

En 1990, le Tribunal de grande instance de Paris avait déclaré l'action en justice irrecevable car engagée trop tardivement, mais toutefois demandé une expertise sanguine. En 1993, soit deux ans après le décès d’Yves Montand, Aurore Drossard, désormais majeure, avait poursuivi la démarche de sa mère. Un an plus tard, le Tribunal de grande instance de Paris, se basant en partie sur la ressemblance de la jeune fille avec la star, avait estimé que la jeune femme était bien la fille naturelle d'Yves Montand, et qu'elle avait donc droit à une partie de l'héritage. Une décision qui théoriquement privait alors Catherine Allégret, la fille adoptive d’Yves Montand et Carole Amiel, la mère de son fils Valentin, d'une partie de la succession. En 1996 toutefois, la justice affirmait que les tests sanguins sur sa famille, avaient révélé, sans certitude absolue comme l'avait rapporté l'AFP, que Montand n'était en fait pas le père. Quelques mois plus tard, la Cour d'appel de Paris avait ordonné l'exhumation du corps d'Yves Montand, en vue d'un prélèvement d'ADN. Un an après, la dépouille de l'artiste avait été exhumée. L'analyse des empreintes génétiques avait alors exclu un lien de parenté. En mars 2014, la décision de la Cour d'appel de Paris a définitivement rejeté la demande d'Aurore Drossart, et mis fin au dossier de la recherche en paternité.

Picasso

Picasso, qui pensait que «faire ce genre de chose, ça porte la poisse» rapporte le Figaro, n’avait pas laissé de testament. Ses héritiers légaux étaient Paulo Ruiz Picasso, né en 1921 de son mariage avec la danseuse Olga Khokhlova, et Jacqueline Roque, sa seconde épouse. Mais Maya, la fille qu’il avait eue avec Marie-Thérèse Walter, et Claude et Paloma, les enfants qu'il avait eus avec Françoise Gilot, s'étaient estimés injustement écartés et avaient intenté des acions en justice. En 1974, ils avaient obtenu un droit sur l’héritage. Leur part avait été estimée à la moitié de Paulo, l’enfant «légitime». Quand ce dernier est mort en 1975, son épouse et leur fils, ainsi que la fille qu'il avait eue avec sa première femme, avaient à leur tour demandé une part de la colossale succession, dont les montants n'ont cessé de croître par la suite... En 1977, après quatre années de recensement, l'entier actif successoral avait été évalué à 1,4 milliard de francs de l'époque (700 millions d'euros environ)... Sa veuve, Jacqueline, avait reçu 300 millions de francs. Les petits-enfants légitimes, Marina et Bernard, 200 millions de francs chacun, et Maya, Claude et Paloma, 85 millions chacun. 

La Succession Picasso était revenue en indivision à Claude et Paloma Picasso et aux petits-enfants du peintre Marina Picasso, Bernard Ruiz-Picasso ainsi qu'Olivier, Diana et Richard Widmaier-Picasso.

Outre leur droit moral sur l'œuvre de Picasso, les héritiers sont les seuls à pouvoir exploiter les droits patrimoniaux (droit de reproduction, droit de représentation, droit de suite) jusqu'en 2044. La Succession Picasso a en effet  le monopole des droits d'auteur et de reproduction des œuvres de Picasso, ainsi que les droits de la personnalité, le droit moral et le droit de la marque. Et elle veille au grain : elle a notamment récupéré 271 dessins de Picasso détenus par un ancien électricien de l'artiste, qui affirmait les avoir reçus en cadeau de sa veuve, le faisant condamner pour recel à deux ans avec sursis. A noter qu’en juillet 2023, Paloma Ruiz-Picasso a été désignée administratrice, en remplacement de son frère Claude. Ce dernier est mort le mois suivant.

Lino Ventura

Lino Ventura est décédé en 1987, mais la question du partage de son héritage ne s’est véritablement posée qu'après la disparition de sa veuve Odette Le Comte, en 2013. En 2015, enfants et petits-enfants de Lino Ventura se sont opposés devant le tribunal des référés d’Angers autour de la répartition de la succession. Le fils de l’acteur, Laurent Ventura, soutenu par sa sœur Clélia, demandait à rapatrier en France l’argent détenu sur un compte en Suisse, avait rapporté l'AFP. Une demande contestée par les enfants d'une autre fille de Lino Ventura, Mylène, décédée en 1988. Selon l’avocat des enfants de Mylène, la gestion du patrimoine du couple Ventura s’était faite «à sens unique», au profit de Laurent et Clélia, avant même le décès de leur mère. Constatant que la succession d’Odette Ventura n’avait pas été ouverte, le juge des référés d’Angers avait d'abord renvoyé dos à dos les parties, puis ordonné le déblocage des fonds détenus dans la banque Suisse et leur consignation à la Caisse des dépôts. Les différends familiaux ne s’arrêtent pas là. Les descendants de Lino Ventura s’opposent également autour de la vente des autres biens.

James Brown

La fortune de James Brown, décédé en 2006, a été partagée entre les différents ayants-droit deux ans après sa mort. L’héritage a été divisé en trois parts. Une moitié à destination d’un fonds de charité qu’il avait créé afin de payer les études de ses enfants et petits-enfants. Un quart a été partagé entre ses six enfants apparaissant sur son testament, l’autre quart à sa veuve Tomi Rae Hynie Brown, et à son fils, James Brown II. Tomi Rae Hynie Brown avait contesté le testament, rédigé avant son mariage. Cinq des enfants avaient fait de même, affirmant qu’ils avaient été lésés par une mauvaise gestion du fonds.

Tomi Rae Hynie Brown, et James Brown II avaient été dans un premier temps mis à la porte de leur domicile car l’épouse n’avait pas divorcé de son premier mari au moment de ses noces avec le «Parrain de la soul», en 2001. 

Des tests ADN avaient été effectués pour vérifier la paternité de James Brown avant son enterrement, le 10 mars 2007.

Prince

Des querelles ont surgi après sa mort soudaine en 2016 à 57 ans, d'une overdose accidentelle d'antidouleurs. Le chanteur Prince, qui n’avait officiellement pas d’enfant, n'avait pas laissé de testament. Des dizaines d'héritiers potentiels affirmant être ses descendants se sont quand même rapidement faits connaître. Une femme aussi notamment, qui avait prétendu s'être mariée en secret avec lui à Las Vegas. En 2017, plus d’an an après sa disparition, un juge a finalement désigné ses six frères et sœurs comme ses héritiers. 

La question du contrôle de chansons non publiées s'est ensuite posée. En juillet 2017, la justice américaine avait déclaré nul et non avenu le contrat par lequel Universal avait acquis pour 31 millions de dollars les oeuvres non publiées du chanteur.

La maison de disques avait annoncé plus tôt dans l’année, s'être assurée de la propriété des droits sur tout le catalogue à compter du milieu des années 1990, lorsque la star avait quitté Warner.

Jacques-Yves Cousteau

A sa mort le 25 juin 1997, Jacques-Yves Cousteau a laissé une forte image de marque et un patrimoine quant à lui difficilement quantifiable. Il avait choisi son fils Philippe pour sa succession, mais ce dernier est décédé en 1979. Francine, sa deuxième épouse, a longtemps refusé à Jean-Michel, le fils aîné du commandant, d'utiliser le nom Cousteau, jusqu'à ce que la justice l'y autorise, mais à condition qu'il soit précédé de son propre prénom, comme l'a rapporté Capital. Les héritiers se sont aussi disputé La Calypso. En 2007, la veuve, qui dirige Equipe Cousteau, a finalement obtenu propriété de l'épave, abîmée à Singapour, après plusieurs années de conflit. En février 2014, cette propriété de La Calypso de l'Equipe Cousteau, a été confirmée par la Cour d’Appel de Paris. L'ancien laboratoire du commandant Cousteau, était aussi revendiqué par les Campagnes océanographiques françaises (COF), une association dont faisait partie Jean-Michel. «Le commandant voulait dédier La Calypso à la science et à l'éducation», avait déclaré l'Equipe Cousteau, appelant les COF «à cesser, dans l'intérêt de la sauvegarde du navire, leur acharnement judiciaire». L'Equipe Cousteau avait alors annoncé que sa remise en état, «grâce au soutien financier de la première compagnie de croisière au monde, le groupe Carnival Cruize, et de la Compagnie horlogère IWC, (allait) pouvoir commencer».

Charles Trenet

En 2008, l'héritier du chanteur Charles Trénet - à savoir son ancien secrétaire particulier Georges El Assidi - avait demandé à la justice de faire condamner une société danoise à laquelle il avait cédé ses droits. Légataire universel dans un testament daté de 1999 - Charles Trenet disparaîtra deux ans plus tard - Georges El Assidi avait en 2006 cédé la gestion de ses droits à la société danoise Nest, ainsi que l'intégralité de son patrimoine, dont la propriété du «Fou chantant» à Antibes et divers objets ayant appartenus au chanteur, comme l'avait rapporté l'AFP. Nest s'était engagée à lui verser 1,5 million d'euros et la gestion de ses droits évalués à 700.000 euros par an. «Aucun des prix n'a été payé», on lui a bien alloué 70% des parts sociales de Nest, mais «avec quasiment aucun droit de vote, soit aucun pouvoir», avait fait valoir son avocate. L'avocat de Nest avait rétorqué que M. El Assidi, avait réussi «à se faire passer pour son secrétaire et obtenir un testament qui est contesté aujourd'hui en justice». La demi-soeur de Charles Trénet, Lucienne, avait en effet engagé une action afin de faire annuler le testament de 1999.

Fin 2008, Wulfran Trenet et la demi-soeur du chanteur, qui avaient déjà déposé une première plainte pour «abus de faiblesse» et «extorsion», avaient cherché à faire annuler le testament de 1999. Un Québécois de 59 ans, Michel Paradis, avait aussi affirmé être le fils du chanteur et s'était dit prêt à se soumettre à des analyses génétiques.

«On m'a accusé de tout… Même d'avoir euthanasié Charles Trénet ! Comment aurais-je pu ? Il n'est pas mort chez lui, à Nogent, mais à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Au pénal, la plainte a été classée. Maintenant, le dossier arrive au civil. Tous mes comptes sont bloqués. Je n'ai même plus droit à un crédit. Je vis du RSA», avait confié Georges El Assidi à La Dépêche en 2011. En 2014, la justice a finalement ordonné un non-lieu après la plainte pour abus de faiblesse déposée à Créteil par le neveu de Charles Trenet, qui contestait les conditions dans lesquelles l'ancien secrétaire personnel était devenu l'héritier.

Liliane Bettencourt

A sa mort, le 29 septembre 2017 à l’âge de 90 ans, Liliane Bettencourt a laissé un héritage colossal. Forbes évalue cette année-là la fortune personnelle de l'héritière de L'Oréal - onzième personne la plus riche du monde et femme la plus riche de France - à 35 milliards d'euros. Après bien des scandales politico-financiers qui ont fait la une des journaux, c'est sa fille unique, Françoise Bettencourt, et son mari, Jean-Pierre Meyers, qui ont hérité de sa fortune, une fortune placée dans la holding familiale,Téthys.

En 2007, Françoise Bettencourt-Meyers avait attaqué en justice sa mère qui couvrait de «cadeaux» (des centaines de millions d'euros sous forme de dons de toute nature) son ami le photographe François-Marie Banier. Après avoir éclaboussé jusqu'à l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, l’affaire avait donné lieu à un procès en 2015 à Bordeaux. Le photographe avait renoncé aux «cadeaux» et été condamné en appel en août 2016 à quatre ans de prison avec sursis, et 375 000 euros d’amende. La justice l’avait également privé de plusieurs biens et de contrats d’assurance-vie pour un total de 140 millions d’euros, avait rapporté l'AFP.

En 2010, Mediapart avait publié des extraits d'enregistrements-pirates réalisés en 2009 et 2010 par le majordome de Liliane Bettencourt, suggérant que le ministre du Travail Eric Woerth, à l'époque trésorier de l'UMP, avait reçu de l'argent de la part de de la milliardaire lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Soupçonné de trafic d'influence et d'abus de faiblesse, Eric Woerth, ex-ministre et ancien trésorier de l'UMP, avait été relaxé. Un temps mis en examen pour «abus de faiblesse», Nicolas Sarkozy avait bénéficié d'un non-lieu durant l'instruction.

En 2019, après onze ans de bataille judiciaire, l'affaire avait touché à sa fin avec le non-lieu en faveur de la fille de son héritière, accusée de subornation de témoin dans le dernier volet du conflit familial qui avait menacé de tourner au scandale d'Etat.

Robin Williams

L’acteur Robin Williams a mis fin à ses jours le 11 août 2014, à l’âge de 63 ans. En novembre 2015, sa compagne Susan Schneider avait confié que l’autopsie avait révélé qu’il souffrait de la démence à corps de Lewy. Il avait trois enfants : Zelda, née de ses amours avec Valerie Zelardi et Zachary, et Cody, fruits de celles avec Marsha Garces. Dans son testament, la star léguait la quasi-totalité de ses biens à ses enfants. Restait pour son épouse, leur maison et les biens qu’elle contenait, ainsi qu’une rente à vie. Un partage qui n’a satisfait personne. Ses enfants ont fait savoir à Susan Schneider qu’ils voulaient récupérer les biens de leur père de son domicile californien, et Susan Schneider a estimé sa rente trop faible.

En octobre 2015, dans un communiqué publié sur People, il a été annoncé que Susan Schneider pourrait finalement «conserver les quelques objets de valeur sentimentale qu'elle demandait, comme leurs cadeaux de mariage et certains vêtements, une montre que Robin portait souvent ainsi que les vélos qu'elle et son mari avaient achetés durant leur lune de miel», et que «50 vélos et 85 montres ainsi que les centaines de récompenses» de l’acteur allaient revenir à ses enfants. «Madame Williams ne recevra qu'une infime portion de l'héritage estimé à 100 millions de dollars, les fonds perçus seront suffisants pour lui permettre de rester dans la maison pour le restant de ses jours», avait détaillé un des avocats.

Claude Berri

Depuis la mort, le 12 janvier 2009, de Claude Berri des suites «d’un accident vasculaire cérébral», son fils Thomas Langmann est en guerre contre son demi-frère Darius et la veuve de son père, Nathalie Rheims, qu’il a accusée d’avoir détourné une partie de l’héritage en dissimulant des biens, d'une valeur qu'il a estimé à 200 millions d’euros. 

Pour rappel, Claude Berri avait eu deux enfants de son premier mariage avec Anne-Marie Rassam - l'acteur Julien Rassam (décédé en 2002) et le producteur Thomas Langmann. Il avait eu un troisième enfant, Darius Langmann, né de son mariage avec la costumière Sylvie Gautrelet. 

La guerre familiale a éclaté lorsque Thomas Langmann a reconnu chez son demi-frère une table de Giacometti, vue chez son père, mais absente de la succession. Le producteur de «The Artist» s’est alors dit victime d’une escroquerie.

En 2022, dans un arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, les juges lui ont donné en partie raison, «les enquêteurs ont relevé près de 434 œuvres d'art détournées de la succession», citant des «indices graves ou concordants», était-il indiqué. Le 23 mars 2021, 84 œuvres d'art avaient été saisies après dix perquisitions : «41 pièces chez Nathalie Rheims, 25 chez Darius Langmann et 17 chez Sylvie Gautrelet, ancienne costumière et deuxième épouse de Claude Berri». En janvier et février 2021 déjà, 76 œuvres avaient été saisies «dans les coffres de la société d'archivage Chenu à Paris, loués notamment par la belle-mère de Thomas Langmann et son demi-frère», comme l'avait révélé l'émission Compléments d'enquête (France 2).

L'écrivaine et productrice, dernière compagne de Claude Berri, est donc soupçonnée d'avoir dissimulé des biens appartenant au cinéaste et de ne pas les avoir apportés à la succession, «dans le cadre d'un accord avec Darius Langmann». «Cet arrêt me fait plaisir car il montre que contrairement à ce que disent les parties adverses, mes accusations ne sont pas le fruit de l'imagination d'un esprit malade», s’était réjoui Thomas Langmann auprès du Parisien. 

Audrey Hepburn

L’actrice Audrey Hepburn a légué une immense collection d’objets d’exception à sa mort, en 1993. Elle souhaitait que ses biens reviennent à parts égales à ses deux enfants, Sean, qu'elle a eu avec l'acteur Mel Ferrer et Luca, fils du psychiatre italien Andrea Dotti. Problème, elle n’avait pas laissé d’instructions plus précises.

Les querelles se sont donc nouées autour du fameux partage. Mécontent, Sean a assigné Luca en justice en 2015. Les deux frères se sont finalement mis d’accord deux ans plus tard pour tout vendre et se partager la somme récoltée, comme l’avait rapporté le Daily Mail. En 2017, une vente organisée par Christie's avait atteint 5,3 millions d'euros en seulement quelques heures. Le montant total de la vente de quelque 500 lots ayant appartenu à l'actrice britannique, dont son scénario pour «My Fair Lady», n’avait pas été révélé. 

Jimi Hendrix

Jimi Hendrix est décédé en 1970 des suites d’une overdose. En l’absence d’un testament, sa fortune et ses biens étaient revenus à son père James «Al» Hendrix. Dans ses dernières volontés, James Hendrix, mort en 2002, avait quant à lui légué sa fortune - estimée à 80 millions de dollars - à sa fille adoptive Janie Hendrix, excluant son fils Leon de la fortune. En 2004, la Cour suprême de l’Etat a tranché que Leon Hendrix ne pouvait pas contester le testament de son père, et devait en accepter la validité

Mais à partir de 2009, Janie et Leon vont se déchirer autour de l’exploitation du nom Jimi Hendrix. Janie accuse Leon d’avoir enfreint les règles concernant des marques déposées, car vendre des produits dérivés est la chasse gardée de la société Experience Hendrix L.L.C., qu'elle dirige. Dans une plainte, Leon est accusé d'avoir usé du nom Hendrix sur des produits «comprenant du cannabis, des produits comestibles, de la nourriture, du vin, de l'alcool, des médicaments et des produits électroniques». Reconnu coupable, il a écopé d'une amende de 402.018 dollars et d'une injonction l'empêchant de se servir du «nom 'Jimi Hendrix', du nom 'Jimi', du nom 'Hendrix', dans n'importe quelle configuration [...] ou toute image, ressemblance ou signature de Jimi Hendrix». «La plaignante a acquis ce nom grâce à l'adoption et l'a utilisé pour bénéficier des millions de dollars que génère la musique de Jimi Hendrix, tout en éliminant les membres de la famille biologique de Jimi un par un, en commençant par le propre fils de mon oncle», s'était indignée une cousine de Jimi Hendrix, Tina Hendrix, selon des propos rapportés par Le Monde.

Maurice Jarre

Le musicien Jean-Michel Jarre a saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), après une décision de la justice française le privant de l'héritage de son père, Maurice Jarre, compositeur des musique des films «Lawrence d'Arabie», «Docteur Jivago» et «La route des Indes». «Ma soeur Stéfanie et moi portons notre cas devant la Cour européenne des droits de l’homme, pour manquement au respect des droits de la famille et pour atteinte excessive à notre sécurité juridique», avait écrit Jean-Michel Jarre dans une tribune parue en 2018, dans Le Parisien.

Cette succession contestée était apparue au grand jour au début de la bataille judiciaire autour de l'héritage de Johnny Hallyday avec au coeur des des dissesions le testament américain du chanteur qui déhéritait ses deux aînés. En septembre 2017, la Cour de cassation avait décidé, dans une affaire présentant de nombreuses analogies, de déshériter Jean-Michel Jarre et sa soeur, sachant que leur père avait organisé sa succession selon le droit californien, avait rapporté l'AFP. Décédé en 2009, Maurice Jarre avait en effet légué tous ses biens à sa dernière épouse via un «family trust». «Le droit des héritiers n’est pas seulement une affaire d’argent, il touche des domaines bien plus importants que sont la protection des liens familiaux et, pour les créateurs, le droit moral des artistes», arguait Jean-Michel Jarre. «L’interdiction d’avoir accès, si on le désire, à une photo, à un effet personnel de son père ou de sa mère. Voilà ce qui est choquant», avait-il déploré.

Jeudi 15 février 2024, Jean-Michel Jarre et sa soeur Stéphanie, qui contestaient donc devant la Cour européenne des droits de l'homme «ont été déboutés mais font appel, redoutant notamment un 'impact potentiel' sur des affaires 'similaires'», a indiqué l'AFP, la CEDH ayant finalement validé la «liberté testamentaire du défunt», qui a soustrait sa succession à la loi française. 

Gilbert Bécaud

Gilbert Bécaud avait eu cinq enfants biologiques issus de trois mariages différents : Gilbert dit Gaya né en 1953, Philippe né en 1957, Anne née en 1961 (et décédée dans un incendie en 2022), Jennifer née en 1968 et Emily née en 1972. Il avait également adopté Noï, un garçon originaire du Laos. Le chanteur, décédé le 18 décembre 2001, des suites d’un cancer des poumons, avait laissé un testament dans lequel il léguait les droits moraux sur son œuvre à son fils Gilbert, dit Gaya. Il était stipulé que ces mêmes droits devaient revenir à Emily Bécaud, si l'aîné de la famille venait à décéder, a fait savoir Femme actuelle. Après des mois de bataille judiciaire, Gaya, avait finalement été autorisé à être seul gestionnaire de l’œuvre de son père. Et après son décès à 69 ans en 2022, comme convenu dans le testament, les droits qu'il détenait ont été cédés à sa sœur Emily Bécaud.

«Cela ne me rapportera pas d’argent mais le devoir de faire vivre l’œuvre de Papa», a déclaré celle qui a été la régisseuse du chanteur, dans un article paru dans Le Figaro le 28 avril 2023. «Avoir la paix dans la famille, je n'attends que ça», a-t-elle également confié, souhaitant mettre un terme un point final aux tensions familiales. Et Marguerite, la fille de Gaya, de renchérir au nom de ses sœurs, Héléna et Dagmar, toujours dans Le Figaro : «Nous ne sommes pas obligées de passer nos vacances ensemble, mais il faut se serrer les coudes.»

Pierre Cardin 

Pierre Cardin, est mort fin 2020, à l'âge de 98 ans. Les descendants du couturier et homme d'affaires se disputent encore son héritage. Le créateur, qui n'a pas eu d'enfants, a laissé un riche patrimoine : une holding et des filiales, des licences, des marques, ainsi que des biens immobiliers. L'actif du groupe est estimé entre 750 et 800 millions d'euros, selon les propositions de rachat, avait confié à l'AFP Me Jean-Louis Rivière, avocat des petites-nièces qui, comme une grande partie de la famille, souhaitent que le groupe Cardin soit vendu et dénoncent «une tentative de spoliation d'héritage». Elles reprochent à leur cousin Rodrigo Basilicati-Cardin, devenu directeur général du groupe en 2018 puis, en tant qu'héritier de son grand oncle Pierre Cardin, président en 2020, de vouloir «récupérer l'intégralité du patrimoine individuel de Pierre Cardin et du groupe selon des manœuvres douteuses, voire éventuellement frauduleuses», comme l'a résumé leur avocat. Le cousin, Rodrigo Basilicati-Cardin, dit quant à lui souhaiter «respecter les volontés de son grand-oncle, préserver son empire, et défendre son image», comme le rapporte encore l’AFP.

Il serait en fait l’unique héritier selon un document de 2016 retrouvé en 2022. Une découverte «opportune», au lendemain d'une offre de rachat du groupe avec laquelle «l'ensemble des héritiers, représentant 85%, étaient d'accord», a souligné Me Rivière. Ce «testament aurait dû être trouvé pendant l'inventaire» réalisé après la mort du couturier, «mais au moins il m'a permis de connaitre ma famille», a raillé M. Basilicati-Cardin. Pierre Cardin «a exprimé de son vivant sa volonté que je lui succède et en dix ans il a fait un certain nombre d'actes conséquents jusqu'au testament», argumente-t-il.

Contesté devant le tribunal civil de Paris, ce testament a ce 25 janvier 2024 été invalidé par la Cour d'appel, selon un arrêt consulté par l'AFP, un revers pour celui qui se réclame comme l'unique héritier, tandis que d'autres contentieux sont encore en cours.

La bataille entre les deux clans a gagné également le terrain pénal. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après une plainte en mars des petites-nièces Cardin pour abus de faiblesse, abus de confiance aggravé, escroquerie, faux et usage de faux, a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information de Challenges. Trois autres plaintes ont été déposées depuis le début de l'année 2023, dont une classée sans suite en juin. Les deux autres, l'une pour abus de confiance et faux et la seconde pour escroquerie et abus de confiance, sont en cours d'analyse, a détaillé la source judiciaire à l'AFP.

Dans une des plaintes, les petites-nièces contestent les conditions dans lesquelles Rodrigo Basilicati-Cardin a pris la tête de la holding, quelques jours après la mort de son grand-oncle. Leurs doutes portent sur la validité de l'acte de cession de parts qu'aurait signé leur grand-mère Giovanna Cardin, quelques jours avant sa mort en mars 2000, à l'âge de 97 ans. «Rodrigo Basilicati-Cardin est dans une situation d'autodésignation. Pour des raisons exclusivement personnelles, il veut se débarrasser des héritiers», dénonce Me Rivière. Rodrigo Basilicati-Cardin, a, lui, répliqué le 21 juin avec une plainte avec constitution de partie civile pour diffamation.

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