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Des paroles et des actes : 5 candidats passés au crible

La présidentielle, entrée dans sa phase officielle, est revenue en force à la télévision mercredi avec le défilé de cinq candidats, dont François Hollande qui dit tenir son "cap", et Marine Le Pen revendiquant d'être le "centre de gravité" de cette campagne électorale.[AFP]

La présidentielle, entrée dans sa phase officielle, est revenue en force à la télévision mercredi avec le défilé de cinq candidats, dont François Hollande affirmant tenir son "cap", et Marine Le Pen revendiquant d'être le "centre de gravité" de cette campagne électorale.

C'est un des petits poucets de la campagne, Nicolas Dupont-Aignan (DLR), qui a débuté l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, pour un grand oral d'un grand quart d'heure chacun. Les favoris ne voulaient en effet pas de débat.

En ce début de soirée -- une heure à laquelle il regrette souvent de ne pas être invité --, Nicolas Dupont-Aignan a assuré que son projet était "sérieux" et que c'était "aux Français" et "non aux sondages" de choisir.

Il n'a pas hésité à montrer un graphique pour étayer, avec conviction, ses propositions économiques. "Réveillez-vous, il y autre chose à faire de la France!", a conclu le candidat, qui a rompu il y a cinq ans avec l'UMP. Il en a profité pour préciser qu'il ne donnerait pas de consigne de vote en faveur d'un "charlatan", que ce soit, à ses yeux, Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

Lui emboîtant le pas, Eva Joly (EELV), portant ses nouvelles lunettes vert fluo, a parlé du fond: logement, l'avion de combat Rafale, écologie ou les affaires Bettencourt et Karachi. Et l'ex-juge d'instruction, au fond du trou dans les sondages, de qualifier de "présomptions concordantes et précises" les soupçons de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

"C'est une anomalie de solliciter un deuxième mandat alors que vous êtes cerné d'affaires judiciaires", a-t-elle lancé.

Alors que Nicolas Sarkozy et son camp ont choisi d'agiter le spectre d'attaques spéculatives contre l'euro si le socialiste était élu, François Hollande a répliqué. Mais, pas frontalement.

"Le rôle d'un responsable public, c'est de ne pas jouer avec la spéculation", a répondu le grand favori des sondages, expliquant au passage que ce n'était "pas lui" qui avait "perdu le triple A".

"Moi j'ai un cap, je m'y tiens, j'ai une cohérence, et je ne change pas, je ne suis pas dans le zig-zag", a-t-il aussi ajouté. Avant d'embrasser d'Eva Joly en coulisses, il a pris clairement ses distances avec les écologistes et l'accord EELV/PS en affirmant que son "projet (...) sera le programme du gouvernement". Sur le plan international, il a assuré qu'il n'y aurait "pas d'adhésion de la Turquie à l'UE" dans "le prochain quinquennat".

Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, s'est indignée des attaques de François Hollande et d'Eva Joly. Elle a jugé "étrange" l'idée "installée dans l'esprit de François Hollande que les comptes soient forcément maquillés".

Avec sa verve habituelle, Marine Le Pen (FN) n'a pas hésité à se qualifier de "centre de gravité" de la campagne", au détour de ses propositions sur l'immigration et l'avortement. "Il faut sortir du cadre", a-t-elle martelé.

Chemise blanche légèrement déboutonnée, Philippe Poutou, a prié les journalistes de le laisser dérouler son raisonnement. Candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour "porter des idées" et "pour contester un système", l'ouvrier de Ford s'est montré plutôt à l'aise.

Moins bête politique qu'Olivier Besancenot, il s'est justifié: "habitué à être en groupe", à "séquestrer en groupe" et moins à être "tout seul" à faire des interviews. Il ne s'est pas privé du plaisir de reprendre le journaliste sur les "charges patronales". "Ca, c'est du vocabulaire patronal", a-t-il dit, préférant parler de "cotisations".

Jeudi, toujours en première partie de soirée, ce sera au tour de Nathalie Arthaud (LO), François Bayrou (MoDem), Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et Nicolas Sarkozy (UMP).

Corsetés par la stricte égalité des temps de parole, les médias audiovisuels ont réduit la voilure ces dernières semaines: le précédent "Des paroles et des actes" remontait à la mi-mars.

Nicolas Dupont-Aignan avait mené une fronde, de même que François Bayrou, afin de pouvoir débattre frontalement avec Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais en vain.

A moins de deux semaines du premier tour, le rendez-vous est de première importance: selon un sondage CSA réalisé en ligne, la télévision reste le premier vecteur d'information sur l'élection (74%) devant internet (40%) et la radio (34%).

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