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Mali : manoeuvres en coulisses à Paris

François Hollande et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, le 14 novembre 2012 au palais de l'Elysée à Paris [Jacques Brinon / Pool/AFP] François Hollande et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, le 14 novembre 2012 au palais de l'Elysée à Paris [Jacques Brinon / Pool/AFP]

Le président français François Hollande a appelé mercredi les groupes armés maliens à se dissocier des terroristes au Mali, lors de la visite de la dirigeante de l'Union Africaine à Paris, où se trouvait également le patron américain des forces américaines pour l'Afrique.

"C'est la responsabilité des Africains de trouver des solutions pour que le Mali retrouve son intégrité territoriale, pour qu'il puisse y avoir des élections et pour que le dialogue politique puisse être encore poursuivi le temps nécessaire afin que des groupes se détachent des terroristes", a déclaré François Hollande.

Une éventuelle intervention devra être "décidée par les Africains eux-mêmes", a-t-il insisté, au terme d'un entretien avec la présidente de la commission de l'Union Africaine, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma.

Il revient à l'Union Africaine de remettre à l'ONU avant le 27 novembre un plan d'opération pour reconquérir militairement le nord du Mali, aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de groupes islamistes radicaux.

Devant la presse, lors d'une très brève intervention, ni Mme Nkosazana Dlamini Zuma ni le président français n'ont évoqué les détails de ce plan.

"Les préparatifs pour une intervention continuent et nous les ferons étape par étape. Evidemment, si nous pouvons obtenir la paix au Mali et le retour à l'intégrité territoriale sans aller à la guerre, tant mieux !", a seulement fait valoir Mme Zuma.

Le week-end dernier, un sommet extraordinaire ouest-africain à Abuja, la capitale fédérale nigériane, a validé un plan militaire qui prévoit l'envoi au Mali d'une force de 3.300 soldats africains qui viendra renforcer les effectifs de l'armée malienne.

Le soutien occidental à l'opération sera la garantie de son succès, selon des experts qui relèvent le faible niveau de l'armée malienne. Mais jusqu'à présent, peu de précisions ont été données sur la promesse d'une aide "logistique" occidentale.

"La supériorité viendra de l'aviation", a récemment estimé le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, spécialiste des questions militaires. Mais de quel pays ?

Mardi, le ministère français de la Défense a exclu une participation de bombardiers français à la future opération ouest-africaine, semblant limiter l'aide française à surtout du renseignement satellitaire, par avions et/ou drônes. Peu après, François Hollande soulignait qu'"en aucun cas, la France n'interviendra elle-même au Mali". Il avait déjà affirmé que Paris ne déploierait aucun militaire sur le sol malien tout en promettant un soutien de Paris à la formation de la force appelée à agir dans le nord du Mali.

Des mois pour rendre l'armée malienne opérationelle

Haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), le général américain Carter Ham, basé en Allemagne et en visite ce mercredi à Paris, a jugé devant des journalistes qu'il faudrait "des mois" et non des "semaines" pour rendre l'armée malienne opérationnelle.

Interrogé sur l'inéluctabilité d'une intervention militaire dans le nord du Mali, il a répondu: "je ne pense pas que ce soit certain. Mais je pense qu'il est certain que nous devions nous préparer". Lors de son passage à Paris, le responsable américain a multiplié les rencontres avec des responsables français, militaires et politiques.

Lors d'une conférence de presse mercredi, toujours à Paris, des représentants des rebelles touareg maliens du MNLA ont réaffirmé de leur côté leur opposition à une intervention armée internationale, assurant avoir la capacité de "faire le travail" eux-mêmes.

"Chasser les terroristes, tout le monde est d'accord là-dessus mais nous doutons de l'efficacité de la forme de l'intervention choisie", a déclaré Hamma Ag Mahmoud, responsable des relations internationales du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA), créé par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

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