François Hollande avait prévenu. Au prochain couac, le ministre frondeur serait mis à la porte. C’est Delphine Batho qui, la première, a fait les frais, mardi, de cette affirmation de l’autorité présidentielle.
Quelques heures après avoir critiqué sur RTL le «mauvais budget» en préparation pour 2014, elle a été remerciée en fin d’après-midi de son poste de ministre de l’Ecologie.
Le président de la République lui aurait demandé auparavant de retirer ses propos «trop graves car en rupture avec la solidarité gouvernementale», ce qu’elle aurait refusé, selon l’entourage du chef de l’Etat.
Celle qui redeviendra dans un mois députée des Deux-Sèvres est remplacée par le député PS Philippe Martin, élu du Gers très engagé dans la lutte anti-OGM.
L’écologie malmenée
Le limogeage de Delphine Batho était «inéluctable», selon un ténor socialiste pour qui il est impossible «de garder au gouvernement des ministres qui critiquent le budget». Il sème toutefois un peu plus la zizanie dans la majorité.
Dans les rangs d’EELV, on déplore un mauvais signal de plus adressé à l’écologie qui verra l’an prochain les crédits de son ministère baisser de 7 %.
Pour Noël Mamère, la mise à l’écart de l’ex- porte-parole de François Hollande pose clairement la question du maintien des ministres écologistes. Les deux membres du gouvernement, Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement) ainsi que Pascal Durand (secrétaire national du parti) devaient se rencontrer dans la soirée pour faire «l’analyse politique de la situation».
Barbara Pompili, coprésidente du groupe des députés Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a toutefois assuré de son côté que «les Verts ne quitt(aient) pas le gouvernement». Après Nicole Bricq et Delphine Batho, Philippe Martin est le troisième locataire du poste depuis mai 2012.
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