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Brignoles : le FN a remporté l'élection test très attendue

Le candidat du front national élu Laurent Lopez répond aux journalistes à Brignoles, le 13 octobre 2013 [Franck Pennant / AFP] Le candidat du front national élu Laurent Lopez répond aux journalistes à Brignoles, le 13 octobre 2013 [Franck Pennant / AFP]

Le candidat du Front national a remporté dimanche l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var) avec 53,9% des voix, un scrutin qui a vu l’échec du front républicain en dépit d’une mobilisation plus importante.

Lors de cette élection très attendue des états-majors politiques avant les municipales de mars, Laurent Lopez a recueilli au second tour 5.031 voix, contre 4.301 pour son adversaire UMP Catherine Delzers (46,1%), selon la préfecture du Var.

"C'est un score sans ambigüité", a réagi le nouvel élu, depuis le Hall des expositions de Brignoles où étaient centralisés les résultats en affichant son prochain objectif: "Conquérir la mairie" de Brignoles.

Le candidat vainqueur du FN à la cantonale de Brignoles Laurent Lopez, le 13 octobre 2013 dans la même ville [Franck Pennant / AFP]
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Le candidat vainqueur du FN à la cantonale de Brignoles Laurent Lopez, le 13 octobre 2013 dans la même ville
 

A ses côtés, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen s'est dite "fière" de lui: "Il a réussi malgré l'alliance UMP-PS", a-t-elle déclaré. "On a gagné, on a gagné", chantaient les sympathisants frontistes avant d'entonner la "Marseillaise". Brandissant des drapeaux tricolore et portant des pancartes "Marine présidente", les militants scandaient: "On est chez nous" et "ni droite, ni gauche, le Front national".

Avant même la proclamation des résultats, la présidente du FN Marine Le Pen avait "salué" la victoire de son candidat, tandis que Mme Delzers reconnaissait sa défaite.

Après un 1er tour marqué par une très forte abstention, les électeurs se sont plus fortement mobilisés dimanche. Le taux de participation a atteint 47,47% (selon les chiffres définitifs de la préfecture), en hausse de 14 points par rapport au 6 octobre, où seulement 33,40% des électeurs s'étaient rendus aux urnes.

Infographie présentant les résultats du 2e tour de l'élection cantonale partielle à Brignoles et rappel des résultats de 2012 [ / AFP]
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Infographie présentant les résultats du 2e tour de l'élection cantonale partielle à Brignoles et rappel des résultats de 2012
 

Au premier tour, la gauche qui avait présenté deux candidats, avait le plus pâti de l'abstention (près de 67%) en étant éliminée. Pour le second tour, la candidate UMP a profité d'une meilleure mobilisation et d'un bon report de voix, après que le PS, le PCF et les Verts eurent appelé à un "front républicain" pour "faire barrage" au FN.

 

8 législatives et 3 cantonales perdues par la gauche en un an

 

Mme Delzers doublant la mise entre les 20% du 1er tour et le second, n'a pu toutefois combler son retard.

Mais l'électorat FN est également resté très mobilisé, plaçant le candidat FN en tête, entre 48% des voix et 56%, dans les six communes du canton, en particulier dans les communes les plus aisées autour de Brignoles.

La candidate de l'UMP Catherine Delzers vote au second tour de la cantonale à Brignoles, le 13 octobre 2013 [Franck Pennant / AFP]
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La candidate de l'UMP Catherine Delzers vote au second tour de la cantonale à Brignoles, le 13 octobre 2013
 

Mme Delzers a estimé que son adversaire frontiste "surfait sur Marine, pas sur un programme". "Cela va être problématique pour les municipales qu'il va falloir recentrer sur l'enjeu qui est le territoire", a-t-elle affirmé.

Larmes aux yeux, les sympathisants de gauche avaient du mal à cacher leur déception. "Si l'UMP avait elle-même fait le front républicain l'année dernière, nous n'aurions pas eu à revoter", a estimé Nadia, une militante.

En 2012, le maire PCF de Brignoles, Claude Gilardo l'avait emporté de 13 voix. "On a eu une leçon, quand on n'est pas uni, on perd", a-t-il dit.

A cinq mois des municipales, alors que la gauche a perdu huit législatives partielles et trois cantonales en un an, ce second tour était surveillé de près par les états-majors politiques.

Le premier secrétaire du PS Harlem Désir a déploré la victoire du FN, "qui rappelle à la gauche l'impérieuse nécessité de son rassemblement dans les territoires" où le parti d'extrême droite est fort.

Le FN n' a pas caché qu'il comptait faire de la "dynamique" créée par la victoire de Brignoles une rampe de lancement pour les municipales de mars 2014. Il présentera une quarantaine de candidats dans le Var, en espérant remporter six villes.

 
 

L'ancien Premier ministre, François Fillon a enfoncé le clou, voyant dans la défaite de la gauche et de l'UMP "une nouvelle manifestation de l’exaspération de nos concitoyens" mais "surtout une défaite de la gauche".

Originaire de Brignoles ou elle se trouvait dimanche , la présidente de SOS Racisme, Cindy Leoni, a estimé au contraire que la leçon de Brignoles "c'est la défaite de la droite et de la gauche" car c'est aussi "la base de l'UMP qui glisse vers le FN". Et l'UMP "a tout à y perdre", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, Yves Jego, délégué général de l'UDI, a estimé que la défaite de Brignoles était due à la "stratégie toujours plus à droite d'une partie de l'UMP".

 

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