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Bruno Le Maire : "L'UMP doit se battre pour sa crédibilité"

Bruno Le Maire. [BERTRAND GUAY / AFP]

Le député UMP Bruno Le Maire refuse de participer à la convention pour faire l'inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy organisée jeudi. Il préfère se tourner vers les Français et plaide pour que son parti suive son exemple.

 

Le FN a supplanté l’UMP à Brignoles, dimanche.  Quelle leçon en tirez-vous ?

Partout en France, je vois des personnes qui sont exaspérées, qui sont en colère. Ces gens-là se tournent vers les extrêmes, parce que nous ne leur apportons pas des réponses suffisamment crédibles. A nous de trouver, à l’UMP, les forces pour répondre à cette inquiétude.

 

La déroute de la gauche paraît peu profiter à  votre parti...

L’UMP doit se battre pour retrouver sa crédibilité. Reconstruire prendra du temps. Nous devons d’abord afficher une unité sans failles : il faut en finir avec les querelles et les critiques de personnes. Il faut ensuite que nous nous battions pour les élections municipales, qui sont cruciales. Enfin nous devons arriver avec des idées radicalement nouvelles.

 

Pourquoi refusez-vous d’aller à la convention UMP de jeudi ?

Au moment de la défaite, j’ai dit que nous devions reconnaître que nous n’étions pas allés assez loin dans nos idées et dans nos convictions et que nous avions déçu nos électeurs. Aujourd’hui, il faut se tourner vers l’avenir et pas uniquement vers l’UMP. Il  faut arrêter avec le nombrilisme. Il faut écouter les Français.

 

Vous allez depuis plusieurs mois à la rencontre des Français. Que vous disent-ils ?

Les Français sont en colère à l’égard des politiques qui sont conduites actuellement. Il y a une exaspération devant la montée des impôts, face au chômage, notamment pour les jeunes qui ne trouvent pas d’emplois ou pour les salariés de plus de 50 ans qui sont licenciés et qui ne retrouvent pas d’activité. Elle est aussi présente chez les chefs d’entreprises, chez les dirigeants de PME, les artisans, les commerçants, qui se battent comme de beaux diables pour essayer de maintenir l’activité mais à qui on met des bâtons dans les roues en permanence.

 

Est-ce que ce "tour de France" ne ressemble pas à une pré-campagne pour les primaires UMP de 2017 ?

Ces déplacements ont un seul sens. C’est un moyen d’écouter les Français, de comprendre leurs difficultés, d’essayer de leur apporter des réponses. Cela permet aussi de soutenir tous nos candidats aux élections municipales partout en France.

 

Vous incarnez une ligne à contre-courant à l’UMP, contre le cumul de mandats et pour la transparence de la vie politique…

Je continuerais de défendre la révolution démocratique. Parce que nous ne pouvons pas demander aux Français de changer sans changer nous aussi, nous les responsables politiques. Ce sont des règles de bon sens. On ne peut pas être maire d’une ville de 100 000 habitants et sénateur ou député en même temps. Ce n’est pas compatible. Il ne faut pas faire plus de trois mandats nationaux successifs parce que cela empêche le renouvellement des générations. On ne peut pas non plus garder tous les privilèges de la haute fonction publique française  tout en devenant parlementaire.

Il faut faire un choix. Moi, ce choix, je l’ai fait, en démissionnant de la fonction publique.

 

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