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Marisol Touraine : "Les sages-femmes pleinement reconnues"

Marisol Touraine.[AFP]

La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé mardi la création d’un nouveau statut médical pour les sages-femmes, en grève depuis octobre. Son but : revaloriser leur profession. 

 

Vous créez un statut médical de sage-femme à l’hôpital.Quelle est sa finalité ?

Les sages-femmes demandent de la reconnaissance et la revalorisation de leurs compétences. Ce statut marque une avancée majeure, sans précédent, en rupture avec ce qui existait avant. Je sais que les Français sont attachés à ce métier, car il représente dans l’imaginaire collectif la naissance, des souvenirs heureux. 

 

Quels changements apporte-t-il ?   

Les sages-femmes seront pleinement reconnues comme des professionnelles médicales. Elles auront aussi des responsabilités nouvelles, comme pouvoir diriger des unités hospitalières. Les sages femmes seront évaluées par les sages-femmes.

 

Leurs compétences sont-elles méconnues ?  

Les sages-femmes peuvent travailler à l’hôpital ou en libéral. Or, on ne sait pas toujours que l’on peut aller les consulter pour un suivi de grossesse, mais aussi pour la contraception, la prévention, le suivi gynécologique. Je vais lancer une campagne d’information  pour faire connaître au grand public ce qu’elles peuvent faire.

 

Et concernant l’aspect financier ?

J’ai pris l’engagement d’une revalorisation salariale. Elle fera l’objet d’une concertation qui commencera en avril. Je souhaite que cela aboutisse très vite, car les sages-femmes attendent des évolutions depuis plus de dix ans.

 

Le collectif de sages-femmes a pourtant exprimé hier sa colère et compte poursuivre sa grève...

Certaines sages-femmes ont fait comme si la seule réponse à leur demande était de les assimiler à des médecins. Mais elles ont des compétences médicales propres, une mission spécifique. Et c’est ce que reconnaît le nouveau statut que j’ai proposé.

 

Cette avancée concernant les sages-femmes a-t-elle une portée plus générale ?

Je veux prendre soin de la santé des femmes. Je l’ai montré en permettant la gratuité de la contraception pour les mineurs et le remboursement à 100% de l’IVG. Et c’est aussi ce que je fais en reconnaissant le rôle des sages-femmes.

 

Les étudiants infirmiers, privés de stages en cliniques, s’inquiètent. Que leur dire ?

J’entends leur colère, car ils ne comprennent pas pourquoi les cliniques les traitent comme quantité négligeable. Mais grâce aux hôpitaux publics, aux établissements privés à but non lucratif et aux centres de lutte contre le cancer, j’ai fait en sorte que 100% des étudiants puissent faire leur stage ailleurs. Je ne laisserai pas tomber les étudiants, car ils sont l’avenir de notre système de santé.   

 

Le patient qui a reçu le coeur artificiel autonome Carmat est décédé après 75 jours...  

C’est une triste nouvelle pour ses proches. Mais cette implantation ouvre de grandes perspectives : lors de la première transplantation en 1967, le patient n’avait survécu que quelques jours. De formidables avancées thérapeutiques ont été réalisées.     

 

Le décès récent d’une patiente en attente aux urgences vous inquiète-t-il ?

Il y a eu un dysfonctionnement non acceptable. Je fais confiance à l’hôpital pour mettre en œuvre très rapidement les mesures pour y remédier. Faut-il considérer pour autant que tous les services d’urgences fonctionnent mal ? Évidemment, non, il ne faut pas faire de généralisation. D’autant que de grands progrès ont été réalisés concernant ces services.

 

A deux semaines des municipales, quel est votre état d’esprit ?

J’ai confiance car, sur le terrain, ce sont des équipes engagées qui se battent pour les habitants, avec un bilan et des projets. Le gouvernement a des résultats à faire valoir, par exemple en matière d’accès aux soins dans les territoires ruraux, en matière de progrès social, avec 150 000 personnes qui ont pu partir à la retraite l’an dernier avant 62 ans, en matière de droits des femmes, en matière de croissance...

 

Que pensez-vous de l’ "affaire" Copé ?

On ne sait pas bien ce que demande monsieur Copé. Il chante l’air de la transparence sur tous les tons mais n’a pas voté la loi sur la transparence du gouvernement et a décidé de mettre sous scellés les comptes de l’UMP. C’est-à-dire que concrètement, plus personne ne va y avoir accès.

Sur la question d’un éventuel remaniement, êtes-vous favorable à un gouvernement resserré ?

Le président décidera du moment et de la manière. Il ne m’appartient pas de commenter cela. Car plutôt que de commenter, je préfère travailler.

 

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