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Le Front de gauche insiste sur le "changement de cap"

Le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon à Paris le 23 mars 2014 [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon à Paris le 23 mars 2014 [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

Le Front de gauche, qui parvient à se maintenir dans plusieurs villes en ayant fait des alliances variables, a insisté dimanche soir sur l'impératif de "changement de cap" de la politique gouvernementale et une remise en cause du pacte de responsabilité.

PCF et Parti de gauche se sont déchirés durant les municipales sur la stratégie à adopter vis-à-vis du PS, le PG choisissant l'autonomie partout alors que le PCF s'était allié aux socialistes dans de nombreuses villes. Mais dimanche soir, les deux ténors se sont retrouvés sur le message à envoyer au gouvernement.

"La politique de François Hollande, son virage à droite, son alliance préférentielle avec le Medef, sa soumission aux politiques d'austérité européennes ont produit un désastre", a lancé Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de TF1.

Assis au côté de la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem qui venait d'assurer que "le message a été entendu", le coprésident du Parti de gauche (PG), principale composante du FG avec le parti communiste, a jugé que "des dizaines d'années d'implantation locale sont détruites en quelques semaines".

"C'est uniquement imputable à cet effondrement du parti socialiste", a-t-il ajouté soulignant que "la droite retrouv(ait) son niveau de 2008, le FN son niveau de 95"

"Il faut d'urgence en tirer les leçons", a lancé Jean-Luc Mélenchon, ajoutant : "Il faut tourner la page de l'austérité et passer à la relance de l'activité écologiquement, il faut tourner la page de l'alliance préférentielle avec le Medef et partager les richesses et, surtout, il faut entrer dans la désobéissance européenne. C'est le cadre européen qui nous étrangle".

Même discours chez son partenaire communiste. "Manifestement la tendance à la progression de la droite confirme les alertes qui ont été les nôtres sur la nécessité d'un changement de cap", a déclaré à l'AFP Pierre Laurent, secrétaire national.

Le président du PCF Pierre Laurent à Vénissieux le 19 mars 2014 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]
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Le président du PCF Pierre Laurent à Vénissieux le 19 mars 2014
 

"Nous avons des résultats inégaux" selon les villes, soufflait-il quelques minutes avant 20H00 mais les "duels très serrés" et les "quelques succès du FN" étaient une preuve supplémentaire de la nécessité "d'un changement de cap", a dit le sénateur de Paris.

"Le pacte de responsabilité doit être remis en cause comme les injonctions d'austérité", a-t-il ajouté.

- 'La position centrale des écologistes' -

"Ca m'étonnerait que François Hollande fasse quoi que ce soit qui corresponde au message de ce soir. Il va nous dire +on va mieux communiquer, on va mieux expliquer et après les gens qui n'ont pas compris vont mieux nous aimer+, je ne le crois pas, il faut tourner la page", a pour sa part estimé Jean-Luc Mélenchon.

"J'adjure tous ceux qui à gauche peuvent faire bloc pour une nouvelle gauche (...) et en particulier nos amis écologistes qui ont maintenant toute la responsabilité", a-t-il dit.

"C'est eux qui sont en position centrale. Il n'y a pas d'hégémonie mais il y a une position centrale des Verts, c'est à eux de dire maintenant +stop, ça suffit+. Si eux font bouger le curseur alors une autre coalition est possible et on peut venir à une autre politique de gauche", a-t-il expliqué.

La piste de l'alliance avec les écologistes n'est pas nouvelle pour le PG qui a fait liste commune avec eux notamment à Grenoble, qu'il ont remportée, face au PS associé au PCF.

"Il y a une promesse d'avenir à construire une nouvelle gauche. Le premier allié possible c'est Europe Ecologie-Les Verts", a admis auprès de l'AFP Eric Coquerel, secrétaire national du PG.

Même s'il estime que "cela ne se fera pas en un claquement de doigts", il "envisage une nouvelle majorité qui gagne, Front de gauche et EELV, une majorité alternative : c'est notre feuille de route pour l'année à venir".

"Le PG croit qu'on va être sa bouée de secours, mais chaque fois que nous sommes alliés, c'est nous qui sommes en tête de liste", soulignait à quelques jours du deuxième tour des municipales un député écologiste.

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