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Christian Estrosi, maire de Nice : "J’ai baissé la taxe d’habitation"

L'élu veut notamment porter son effort sur la baisse des dépenses de fonctionnement de la municipalité. L'élu veut notamment porter son effort sur la baisse des dépenses de fonctionnement de la municipalité. [VALERY HACHE / AFP]

Alors que la plupart des villes se plaignent de la baisse des dotations de l’Etat, Christian Estrosi (LR) adopte une stratégie ambitieuse pour sa ville. Le maire de Nice a fait voter une baisse de la taxe d’habitation tout en investissant pour dynamiser l’économie locale. 

Quels sont les effets de la baisse des dotations de l’Etat sur le budget de Nice ?
L’impact des restrictions que l’on nous inflige depuis 2013 est considérable. D’ici à 2017, c’est plus de 80 millions d’euros que nous ne recevrons pas, soit l’équivalent du budget annuel des dépenses d’équipement de la ville de Nice. En trois exercices, notre dotation globale de fonctionnement a été réduite de 24,4 millions d’euros.
 
Vous dénoncez également des charges supplémentaires…
Le gouvernement ne se contente pas, en effet, de baisser les dotations aux collectivités, il leur transfère également des charges sans aucune compensation. Nos dirigeants viennent ainsi de décider de la hausse du point d’indice de la fonction publique, ce qui représente un coût annuel pour la ville de 1,3 million d’euros. Je demande au gouvernement d’arrêter d’étrangler les collectivités et d’annoncer dès aujourd’hui qu’il cesse les baisses des dotations.
 
Nice est pourtant la seule grande ville à annoncer une baisse de la fiscalité…
Pour 2016, j’ai fait voter à mon équipe municipale la baisse du taux de la taxe d’habitation et de la taxe foncière sur le non-bâti de 1 % chacun. C’est l’équivalent de 1,5 million d’euros qui sera redistribué à la population en termes de pouvoir d’achat. Or, beaucoup de collectivités, face au désenga­gement de l’Etat, ont opté pour la solution de facilité : le levier fiscal. Les meilleurs élèves, comme Bordeaux, ont opté pour la stabilité… après une forte hausse en 2015. Ce choix n’est pas le mien.
 
Comment ce geste est-il mis en place ?
Cette décision est réalisable grâce à des efforts de gestion importants sur nos dépenses de fonctionnement. Je ne donnerai qu’un seul exemple : la masse salariale est en baisse cette année malgré l’impact des mesures prises par l’Etat. Sur les trente dernières années, c’est la première fois que les charges de personnel diminuent, à périmètre constant.
 
Allez-vous poursuivre votre politique d’investissement ?
La ville de Nice fait le choix de maintenir l’investissement pour soutenir son économie. Les crédits dédiés à l’investissement s’élèvent à 86 millions d’euros au budget 2016, soit 16 millions de plus que l’an passé. Ils permettent aujourd’hui à Nice d’être classée quatrième «smart city» mondiale et d’être reconnue comme une «smart city pionnière» par le ministère de l’Environnement.
 
Nice va donc par conséquent continuer à grandir…
Nous continuons à doter la ville des grandes infrastructures qui lui manquaient, à l’instar de la future ligne Ouest-Est du tramway ou de la construction du Palais des expositions dans l’opération d’intérêt national, afin d’être encore plus compétitifs face aux grandes métropoles européennes. Aujourd’hui, Nice jouit d’un rayonnement international, grâce à notre politique événementielle sportive et culturelle. L’accueil de quatre matchs de l’Euro 2016 en juin et plusieurs grands événements, comme les concerts de Rihanna ou de Coldplay, vont dans ce sens.

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