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Les défis de Bernard Cazeneuve à Matignon

Bernard Cazeneuve a été nommé Premier ministre après la démission de Manuel Valls. Bernard Cazeneuve a été nommé Premier ministre après la démission de Manuel Valls.[GEORGES GOBET / AFP]

Le Premier ministre présente mardi 13 décembre sa feuille de route pour la fin du quinquennat. Il dispose d’un temps limité pour clore les dossiers clés.

C’est la première fois, dans l’histoire de la Ve République, qu’un Premier ministre est nommé à si peu de temps de la fin du mandat présidentiel. Bernard Cazeneuve, qui donnera demain son discours de politique générale, ne dispose que de cinq mois pour clore les principaux dossiers du quinquennat. 

Des dossiers qu’il connaît bien puisque, de l’état d’urgence à la question des migrants, la plupart relevait déjà de son portefeuille place Beauvau. «En politique, chaque jour est utile», a-t-il insisté lors de sa prise de fonction. De fait, il aura bel et bien besoin de chacun de ceux qui lui restent pour venir à bout des chantiers les plus brûlants.

Une menace terroriste persistante à endiguer

La première mesure de Bernard Cazeneuve en tant que Premier ministre a été de reconduire jusqu’au 15 juillet 2017 l’état d’urgence, remis en cause par la démission du gouvernement de Manuel Valls. Car la menace terroriste reste «à un niveau extrêmement élevé» selon le nouveau locataire de Matignon.

Des attentats sont en effet régulièrement déjoués sur le territoire, tandis que les jihadistes français sont de plus en plus nombreux à revenir de Syrie. Dans ce contexte, la période des fêtes de fin d’année s’annonce très chargée pour les forces de sécurité.

L’avenir de Notre-Dame-des-Landes à trancher

Manuel Valls avait promis que la ZAD de Loire-Atlantique serait évacuée cet automne pour lancer les travaux de l’aéroport. Maintenant qu’il a quitté le gouvernement, cette perspective devient incertaine. Place Beauvau, Bernard Cazeneuve a toujours expliqué que l’évacuation des zadistes n’était pas une priorité. 

A lire aussi : La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ne sera pas évacuée avant la présidentielle

En outre, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes fait l’objet d’un contentieux européen, qui suspend le début des travaux. Dans cette situation, son abandon n’est pas à exclure, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal n’ayant jamais caché ses réserves sur la question.

Une grogne policière de plus en plus pressante à calmer

Depuis le début du mois, le mouvement de contestation lancé en octobre par des policiers à la suite de l’attaque de quatre d’entre eux à Viry-Châtillon (Essonne) reprend de l’ampleur. Sentiment d’insécurité, manque de moyens, politique du chiffre... La liste des griefs exprimés par les représentants des forces de l’ordre est longue.

Au point de faire descendre dans la rue une profession traditionnellement privée de manifestations. Une situation particulièrement inquiétante alors que l’état d’urgence rend la mobilisation policière plus indispensable que jamais.

Une politique migratoire incertaine à clarifier

Le mois dernier, la «jungle» de Calais a été démantelée  et un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile a vu le jour à Paris. Deux événements qui semblent refléter une prise en main par les autorités de la crise humanitaire à laquelle sont confrontées les migrants, avec des réponses concrètes. 

A lire aussi : Migrants: un mur de quatre mètre construit à Calais

Toutefois, des personnes provenant du camp de Grande-Synthe continuent de tenter de se rendre au Royaume-Uni en passant par Calais, laissant présager un retour des réfugiés dans la ville. Par ailleurs, l’objectif d’accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires affiché par François Hollande est très loin d’être atteint. En août, le chiffre plafonnait toujours à 1300. 

Une élection présidentielle à hauts risques à organiser

Le gouvernement Cazeneuve devra, enfin, organiser l’élection présidentielle de 2017. Un scrutin qui se déroulera de manière inédite, puisque les règles de la campagne ont été modifiées au printemps dernier, avec l’adoption d’une loi assouplissant la règle du temps de parole. 

Mais le principal défi demeure celui de la sécurité, avec notamment des rassemblements de plusieurs milliers de personnes à prévoir durant la campagne. Des événements par nature difficiles à sécuriser. 

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