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Fillon candidat jusqu'au bout

«Je ne me retirerai pas», a-t-il assuré, mardi. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Alors que l'étau judiciaire se resserre, le député de Paris entend pousuivre sa quête de l'Elysée, quitte à perdre plusieurs soutiens au passage.

Après une matinée de spéculations à la suite de l’annulation, à la dernière minute, de sa visite au Salon de l’agriculture, François Fillon a pris tout le monde de court. Annonçant sa probable mise en examen dans les jours qui viennent dans l’affaire d’emplois fictifs présumés, le candidat de la droite s’est montré particulièrement déterminé. «J’irai jusqu’au bout», a ainsi prévenu celui qui croit encore en ses chances de renverser la tendance et d’être élu à l’issue du second tour.

La présidence coûte que coûte

Face aux journalistes et à une poignée d’élus, François Fillon est allé droit au but, l’air grave. «Je ne me retirerai pas», a-t-il assuré, mardi, au terme d’une allocution de huit minutes plutôt virulente. Il s’agit là d’un véritable retournement de situation, le candidat de la droite ayant affirmé, le 26 janvier au JT de TF1, qu’il abandonnerait la campagne s’il était mis en examen. Une issue judiciaire qui semble à présent imminente, car le candidat a fait savoir qu’il était convoqué le 15 mars prochain.

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Pour justifier son revirement, le député de Paris a dénoncé un traitement «à charge» du dossier de la part des magistrats, et ce, depuis le début de l’affaire. «Je n’ai pas été traité comme un justiciable comme les autres», a-t-il ainsi critiqué, regrettant une présomption d’innocence «entièrement disparue». Et d’évoquer «l’assassinat» de l’élection présidentielle.

Des attaques envers l’institution judiciaire jusque-là inédites. Dans la foulée de ce discours mordant, François Hollande s’est «solennellement» élevé, dans un communiqué, «contre toute mise en cause des magistrats dans les instructions qu’ils mènent dans le respect de l’Etat de droit».

Mais, à l’approche du premier tour de la présidentielle, François Fillon entend répliquer, pour reprendre la main. Adoptant une stratégie combative, le candidat s’est finalement rendu au Salon de l’agriculture dans l’après-midi, dans une ambiance très tendue, entre applaudissements et huées.

Un candidat fragilisé

Si le député de Paris entend bien repartir sur le terrain, ses troupes semblent en revanche moins soudées à ses côtés. Preuve en est, le retrait de l’équipe de campagne de Bruno Le Maire, poids lourd de la droite, suivi par l’UDI et plusieurs élus locaux des Républicains. «François Fillon a adopté une stratégie risquée car il se contredit. Comment faire campagne dans des conditions pareilles ?», s’interroge le communicant politique Philippe Moreau Chevrolet.

D’autant que le candidat, en difficulté depuis un mois et demi, peine à monter dans les sondages, n’étant crédité que de 21 % des intentions de vote. Mais tout n’est pas encore joué, d’après le spécialiste. «Il va devoir faire un travail de reconnection avec les Français, en allant au charbon», estime-t-il. Et le suffrage universel, en avril prochain, sera le juge de paix. 

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