Les favoris des sondages s’affrontent, lundi soir, pour la première fois. Alors que le premier tour approche, l’enjeu sera de créer la dynamique.
Un combat décisif. Réunis pour la première fois sur un même plateau, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon auront fort à jouer. Car, jusque-là marqués par des rebondissements, les débats pourront enfin se concentrer sur le fond.
Tout l’enjeu sera donc pour chacun de créer une dynamique, en creusant la différence sur les programmes. Et d’endosser l’étoffe du présidentiable.
Une confrontation très attendue
Un tel casting était il y a encore quelques semaines inimaginable. Un plateau télévisé a donc été conçu sur mesure pour faire face à cette situation inédite : disposés au cœur d’un cercle, les candidats seront ainsi constamment en face-à-face. L’objectif, stimuler les échanges sur le fond, autour de trois thèmes : société, économie et international.
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Emmanuel Macron, grand favori des sondages (26,5 % selon une étude Odoxa, hier), sera probablement le plus scruté. «Il a toujours fait de très bonnes prestations seul», avance le communiquant Philippe Moreau Chevrolet. Il devra ainsi, s’il veut réussir son pari, «adopter une position de rassembleur».
D’autant qu’il risque d’être la cible de ses concurrents, à commencer par Marine Le Pen (26 %). La candidate du Front national aura, elle, intérêt à occuper physiquement le terrain tout en rassurant les Français, toujours réticents, selon les sondages, à l’élire à l’issue du deuxième tour.
De son côté, François Fillon, qui prendra la parole en premier, compte bien s’emparer des thèmes du débat. Libéralisation de l’économie, rapprochement avec la Russie ou encore fin de l’adoption pour les couples homosexuels, le candidat de la droite, à la traîne dans les sondages (19 %), voudra faire oublier ses ennuis judiciaires.
A gauche, l’autre vainqueur d’une primaire, Benoît Hamon (12,5 %), entendra renverser la tendance, en affichant de vraies divergences de fond. Il tâchera aussi de garder un œil sur Jean-Luc Mélenchon (10,5 %), qui compte bien incarner la seule alternative valable à gauche.
L’enjeu de la mobilisation
Le débat sera d’autant plus scruté que le premier tour a lieu dans à peine un mois. De plus, fait inédit, le taux de participation est estimé à seulement 65 % (Cevipof), avec 40 % de citoyens se déclarant incertains sur leur vote. Alors que TF1 attend près de 10 millions de téléspectateurs, l’enjeu sera donc de mobiliser.
Et de convaincre les indécis. «Le débat peut conforter ou bien relancer une dynamique», estime Philippe Moreau Chevrolet. Pour les candidats, au coude à coude dans les sondages, comme pour les électeurs, avance le spécialiste, la vraie campagne commence donc maintenant.