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Un mois pour convaincre

Les onze candidats en lice à la présidentielle entament leur sprint final, à tout juste un mois du premier tour. [GOUHIER_SIPA]

Tout peut encore arriver pour les onze candidats. Alors que l’issue du scrutin est plus incertaine que jamais, les prétendants à l’Elysée vont tout faire pour garder ou améliorer leur position.

Les onze candidats en lice à la présidentielle entament leur sprint final, à tout juste un mois du premier tour. Une période décisive, qui mettra fin à une campagne hors norme, marquée par les successions d’affaires et des rebondissements en série. Les prétendants entendent donc jouer leur va-tout, conscients que les forces en présence, fragiles, peuvent basculer. Et renverser l’issue du vote.

 

Etonnamment, de l’aveu de l’ensemble des candidats, la campagne n’a réellement commencé que cette semaine. Pour la première fois, le débat de lundi a permis de faire émerger des contradictions sur le fond.

Le Pen en tête

C’est justement sur ce point que vont s’appuyer les dernières stratégies. A commencer par Marine Le Pen, toujours placée en tête des sondages, à 25,5 % (Ifop). La présidente du FN, offensive face à ses concurrents, entend concentrer ses attaques sur l’immigration ou la sécurité. Forte d’un socle solide, 78 % de ses électeurs se disant sûrs de leur choix (Cevipof), elle devra toutefois brasser plus large pour espérer l’emporter et briser «le plafond de verre».

Face à elle, Emmanuel Macron (25,5%) ne faiblit pas, bien au contraire. Le fondateur d’En Marche !, soutenu par un nombre croissant d’élus de gauche comme de droite, devrait chercher à consolider son avance. Et à poursuivre son travail de crédibilisation lors des prochains débats. Mais François Fillon pourrait bien perturber le duo de tête. L’actuel troisième homme (18%), miné par les affaires, s’est montré solide, lundi, sur son programme. Accoutumé des remontées de dernière minute, il espère faire mentir les pronostics.

A gauche, en revanche, la situation est plus tendue. Benoît Hamon, qui peine à s’imposer (11%), va devoir rectifier le tir, en mobilisant notamment sur le terrain. Principale menace, pour lui : la pression mise à sa gauche par Jean-Luc Mélenchon (12%). Ce dernier, à l’aise lors des confrontations, mise sur les prochaines semaines pour creuser l’écart.

Reste, enfin, les plus petits candidats. Exclus du premier débat, ils espèrent bien profiter de l’exposition médiatique pour se faire remarquer et franchir la barre symbolique des 5%. En l’état, seul Nicolas Dupont-Aignan s’y rapproche (5,5%).

Des électeurs dans le flou

Face à tant d’incertitudes, les électeurs semblent difficiles à cerner. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, «une partie d’entre eux ne veulent pas aller voter, c’est du jamais vu», estime le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi.

Un taux d’abstention estimé record pour une élection présidentielle, habituellement mobilisatrice, autour de 37 %, selon l’institut de sondage. De même, «compte tenu du contexte actuel, de l’indécision et des débats près du vote, les lignes pourraient bouger», selon le spécialiste. Il s’agirait alors d’un basculement sans précédent. 

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