On peut remonter l'origine du secret bancaire suisse jusqu'à Louis XIV.
En révoquant en 1685 l’édit de Nantes, qui accordait jusqu’alors la liberté de culte aux protestants, le Roi-Soleil a provoqué l’exil de 200 000 à 300 000 d’entre eux, dont une partie d’artisans et de commerçants aisés. Ils ont alors été plusieurs dizaines de milliers à se réfugier en Suisse, où de nombreux protestants se trouvaient déjà.
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Or, Louis XIV s’est rendu compte que ces départs handicapaient l’économie française. Pour maintenir le train de vie de l’Etat, le roi a dû emprunter de l’argent aux banques suisses. Mais il a insisté pour que ces échanges soient réalisés en toute discrétion, car il ne pouvait pas utiliser au grand jour l’argent des protestants.
Cette politique a été formalisée par les autorités suisses en 1713, interdisant aux banquiers «de divulguer les informations à quiconque autre que le client». Le secret bancaire sera ensuite officiellement inscrit dans la loi du pays en 1934.