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Le sang de dragon de Komodo pourrait aider à la guérison

Dragons de Komodo es dragons de Komodo nourris dans un zoo en Thaïlande, le 5 juin 2015[JUNI KRISWANTO / AFP]

Le plus grand lézard de la planète pourrait bien servir de base à de futurs antibiotiques, grâce à des substances contenues dans son sang.

C’est en tout cas la conclusion d’une étude, menée par des chercheurs de l’université George Mason, en Virginie.

Une histoire de bactéries dans la bouche

Il y a encore cinq ans, les scientifiques pensaient que le dragon Komodo achevaient ses proies en leur administrant une bactérie mortelle contenue dans sa salive. Cette théorie n’a jamais pu être confirmée, faute de preuve de l’existence d’une substance aussi meurtrière dans la bouche du reptile.

Pourtant, les études auront toutefois permis de dresser un constat implacable : les dragons de Komodo possèdent plus de 90 souches bactériennes dans la bouche, dont certaines peuvent provoquer intoxications sanguines ou septicémies (infections de l’organisme). Cette découverte amène alors les chercheurs à formuler une hypothèse : le dragon Komodo est immunisé contre les bactéries qu’il a dans la bouche.

Chasser le dragon

C’est ainsi que tout commence. Les scientifiques Monique Van Hoek et Barney Bishop décident d’analyser le sang des dragons Komodo pour en savoir plus sur la manière dont le reptile s’immunise contre les bactéries.

Ils y font une découverte très encourageante : dans le sang de l’animal, ils trouvent une centaine de composants potentiellement capables de combattre les microbes. L’un d’entre eux, le VK25, a déjà fait ses preuves lors de tests préliminaires, et on le sait capable de tuer des bactéries.

Des souris et des dragons

Forts de cette découverte, les chercheurs produisent une version synthétique de ce composant, qu’ils nomment DRGN-1. Ils démarrent alors leur expérimentation, qui consiste à comparer la vitesse de guérison de souris blessées en faisant varier un paramètre. Le paramètre en question est la substance qui sera appliquée contre deux bactéries qui infectent les plaies de la peau.

Un groupe de souris reçoit donc le fameux DRGN-1 (directement fabriqué à partir du sang de dragon), un autre se voit administrer du LL-37 (un antimicrobien qu’on trouve dans les humains), et un troisième est laissé tel quel, sans substance pour influer sur sa guérison. Plus les jours passent, plus le résultat se confirme. Si le LL-37 semble a priori convenir pour guérir une plaie, le DRGN-1 se montre bien plus rapide et bien plus impressionnant. Au onzième jour, seul le groupe qui en a reçu est entièrement guéri de ses plaies, tandis que les autres cicatrisent plus lentement.  

De l'antibio au dragon ?

Ce test révèle une chose : le DRGN-1 tue les bactéries, démantèle les biofilms (communauté multicellulaire) et aide le corps à se régénérer plus rapidement. « C’est une attaque sur trois fronts », résume Barney Bishop.

L’étude, publiée dans Biofilms and Microbiomes, suggère donc que le sang de dragon de Komodo pourrait être utilisé pour combattre les bactéries qui résistent aux antibiotiques, et offrir un nouveau traitement pour les blessures infectées. 

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