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Quelles sont les piqures d'insectes les plus douloureuses ?

L'étude a impliqué pour les chercheurs de se faire piquer tout le corps pour cartographier la douleur. [© Dan Kb sur Unsplash]

Deux scientifiques américains se sont demandé quelle pouvait être la piqûre d'insecte la plus douloureuse au monde et ont mené une étude pour répondre à cette interrogation.

Une douleur qui peut parfois durer des semaines. Justin Schmidt, entomologiste à l'Université de l'Arizona, connu pour avoir créé l'échelle de douleur Schmidt pour les insectes piqueurs, a voulu déterminer les différents effets que ces derniers peuvent causer. Accompagné d'un autre scientifique, Michael Smith, étudiant diplômé de l'Université de Cornell aux États-Unis, les deux hommes ont réalisé plusieurs expériences rapportées dans un article récemment publié par National Geographic.

Une étude insolite

Interrogé par le magazine américain, Justin Schmidt a évoqué le jour où une abeille l'a malencontreusement piqué dans la bouche. Il a expliqué que cette piqûre était comme «immédiate, sonore, viscérale et débilitante». Mais il savait que ce n'était pas la douleur la plus insoutenable qu'un insecte pouvait infliger.

Schmidt avait compris que l'intensité du mal que l'on pouvait ressentir, variait selon la zone du corps touchée. Alors, peu de temps après, Michael Smith s'est associé à lui pour l'aider dans ses recherches.

L'étudiant fraîchement diplômé, était d'accord pour se faire piquer tout le corps afin de pouvoir cartographier la douleur. «En tant que scientifique, vous vous prêtez à l'expérience. C'est de la curiosité ; c'est ce qui vous motive» a expliqué Smith. De ce fait, une seule condition a été imposée par le professeur, avant de débuter les expériences : «pas les yeux. Mais sinon, allez-y». 

Les fourmis balle de fusil, guêpes guerrières et polistes en haut du classement

Après avoir été piqué plus de mille fois dans sa vie, Justin Schmidt a commencé par noter la douleur des polistes, un type de guêpe, à 3 sur 3, selon son échelle et l'a décrite comme «corrosive et brûlante, avec un arrière-goût nettement amer. Comme si vous renversiez un bécher d'acide chlorhydrique après vous être coupé avec une feuille de papier». Une piqûre de cette guêpe peut également provoquer une très forte gêne respiratoire, car les bronchioles (qui transfèrent l'air dans les alvéoles des poumons) se resserrent, le souffle s'écourte et la respiration devient très difficile. La pression sanguine peut aussi chuter, pouvant amener à de la tachycardie. Mais ce n'est pas tout, elle peut par ailleurs entraîner des douleurs abdominales et des nausées plus ou moins fortes. Il existe plus de 300 espèces de polistes, elles sont très présentes en France, principalement dans les zones tempérées. Très répandues, les polistes sont trouvables dans le monde entier, en Asie, en Afrique et en Amérique notamment. 

Ensuite, il y a la fourmi balle de fusil, aussi appelée Panaponera clavat. Justin Schmidt a noté l'intensité de cette blessure à 4 sur 4 sur son échelle. Le scientifique l'a d'ailleurs comparé au fait de «marcher sur du charbon de bois enflammé avec un clou de sept centimètres et demi planté dans votre talon». Pouvant mesurer jusqu'à 3 centimètres, elle doit son nom à son très long dard qui, au moment de la piqûre, procure une douleur comparable à un tir de fusil. Le venin qu’elle possède est composé d’une neurotoxine et d’acide formique. Cette espèce est surtout présente dans les forêts tropicales d'Amérique du Sud, précisément dans le sud du Nicaragua, au Honduras et au Paraguay.

Les guêpes guerrières au sommet de la douleur

Pour les deux hommes, en combinant la zone du corps la plus sensible ainsi que sa piqûre, l'insecte à l'origine de la pire douleur est sans aucun appel, la guêpe guerrière. En effet, en plus d'être particulièrement insoutenable, à l'image de celle des polistes, cette piqûre laisse place à un gonflement intense qui peut durer des jours. Mesurant quant à elle 4 centimètres de long, cette guêpe vit sur l'île indonésienne de Sulawesi. 

Michael Smith a par ailleurs précisé que, peu importe la piqûre, les parties les plus exposées à la douleur restaient la narine et la lèvre supérieure, suivis de la tige pénienne. 

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