En direct
A suivre

Un nouveau virus découvert chez un dauphin, les scientifiques craignent une épidémie

Le morbillivirus des cétacés (CeMV) est un agent pathogène qui peut provoquer des infections mortelles chez les mammifères marins.[CRÉDITJOHAN ORDONEZ / AFP]

Des biologistes basés à Hawaï aux Etats-Unis ont découvert une nouvelle souche de morbillivirus des cétacés. Les craintes d’une épidémie pèsent puisque cette maladie est à l’origine de plusieurs décès de dauphins, et elle pourrait se transmettre à d’autres mammifères marins.

Le morbillivirus des cétacés (CeMV) est un agent pathogène qui peut provoquer des infections mortelles chez les mammifères marins du monde entier. Le virus avait été détecté chez un jeune mâle dauphin solitaire du Fraser, qui s’était échoué au large des côtes de Maui en 2018. Durant deux ans, les scientifiques se sont donc penchés sur le corps, qui d’après leurs premières observations, paraissait en bonne santé à l’extérieur. En revanche, certains de ses organes présentaient des signes de maladie.

Comme le détaille l’analyse publiée dans la revue Nature Scientific Reports, si aucune particularité n’a été relevée au niveau du thorax et de l’abdomen, ce n’est pas le cas des poumons, dont certains tissus sanguins, en plus de la trachée et des bronches principales, comportaient des anomalies.

Ainsi comme l’explique dans le communiqué, la chercheuse à l’Institut de biologie marine de l’université d’Hawaï, Kristi West, «ce dauphin du Fraser échoué en 2018 révèle qu’ils ont une nouvelle souche qui est très divergente de morbillivirus».

«Une menace d’extinction»

Il faut savoir que les dauphins de Fraser sont des êtres sociaux et amicaux, et ils ont la réputation d’aller à la rencontre de dauphins d’autres races, ou encore de baleines. Cette sociabilité inquiète les scientifiques, qui craignent qu’au contact des dauphins de Fraser, l’agent pathogène «hautement infectieux» pourrait se propager dans d’autres parties du monde.

Kristi West donne pour exemple les épaulards plus connus sous le nom d’orque. Comme beaucoup d’autres, cette espèce est vulnérable, d’autant plus «qu’il ne reste que 167 individus à Hawaï et si le morbillivirus devait se propager à travers cette population, cela constituerait non seulement un obstacle majeur au rétablissement de la population, mais cela pourrait également constituer une menace d’extinction».

200 dauphins retrouvés morts au Brésil à cause du morbillivirus

La propagation du virus chez les cétacés est surveillée de très près par les chercheurs. Surtout qu’entre novembre et décembre 2017, plus de 200 dauphins de Guyane ont été retrouvés morts au Brésil. Cette mortalité inhabituelle était en effet liée à la nouvelle souche de morbillivirus. Et plus récemment, le virus a aussi été identifié chez trois baleines franches australes échouées au Brésil, apprend-on.

Les auteurs de cette nouvelle étude affirment que des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de tester le taux d’immunité chez les dauphins et les baleines du Pacifique central. En effet, «cela pourrait aider à établir le taux d’infection antérieures et l’étendue de l’épidémie».

Toutefois, les gestionnaires de la faune marine et les écologistes sont appelés à la plus grande vigilance, car il ne sera pas facile de maîtriser cette maladie. Une campagne de vaccination est même envisagée, puisque l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a déjà travaillé sur un vaccin contre le morbillivirus pour des phoques moines d’Hawaï.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités