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La preuve d'une infection respiratoire chez un dinosaure découverte pour la première fois

[© Corbin Rainbolt / NATURE PUBLISHING GROUP / AFP]

La première preuve sérieuse d'une pathologie infectieuse chez les dinosaures non aviaires a été découverte. C’est en tout cas ce que révèle l'étude parue dans la revue Scientific Reports, concernant un animal datant de l’âge d’or des dinosaures, il y 145 millions d’années.

L'animal était un grand sauropode herbivore au long cou répondant au nom scientifique de «MOR 7029», et au surnom de «Dolly». Ses restes fossilisés ont été découverts en 1990 dans le Montana aux États-Unis. En examinant des années plus tard les os du cou de «Dolly», le paléontologue Cary Woodruff a identifié des saillies osseuses de forme et de texture inhabituelle. «C'était vraiment bizarre, je n'avais jamais vu ça chez aucun dinosaure», confesse à l'AFP ce spécialiste des sauropodes, auteur principal de l'étude. Ce qui l'a mis sur la piste? Les saillies anormales localisées vers le bas du cou de l'animal, pile à l'intersection des sacs aériens, des poches remplies d'air connectées aux poumons - une caractéristique des systèmes respiratoires propres aux dinosaures et aux oiseaux. L'imagerie au scanner a ensuite analysé l'intérieur des os, confirmant une anomalie qui se serait très probablement formée de manière secondaire, en réponse à une infection des sacs aériens.

Une maladie micro-fongique ?

Difficile pour autant de poser un diagnostic, vu qu'il ne reste aucune trace biologique de ces tissus. Les scientifiques sont donc allés enquêter chez les plus proches descendants vivants de Dolly : les oiseaux. «Comme les oiseaux sont des dinosaures, c'était une approche qui faisait sens du point de vue de l'évolution», explique Cary Woodruff.  Son équipe, constituée aussi de vétérinaires, a observé chez les oiseaux des pathologies produisant les mêmes symptômes osseux. En particulier une maladie aux caractéristiques similaires : l'aspergillose, une infection respiratoire fongique. «Chez les oiseaux, c'est l'infection respiratoire la plus répandue qui, du point de vue de l'évolution, doit bien venir de quelque part», souligne le paléontologue. Dolly vivait dans un climat chaud et humide, un environnement propice aux infections fongiques, ajoute le chercheur, qui exclut une maladie virale type grippe aviaire, car «elle n'attaque pas les os de la même manière». L'aspergillose provoque des symptômes grippaux comme la fièvre, des maux de tête, des éternuements et de la toux. Elle peut être mortelle si elle n'est pas soignée.

«Dolly devait se sentir très mal, imagine Cary Woodruff. Ça l'a peut-être tuée, ou alors affaiblie, en en faisant une proie facile pour ses prédateurs comme le redoutable T-rex».

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