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Le plus vieil ADN au monde, datant de 2 millions d’années, a été découvert

Grâce à une technologie novatrice, les scientifiques ont pu prélever 71 fragments d'ADN, deux fois plus anciens que les précédents records établis, sur un os de mammouth sibérien. [AFP PHOTO / SVEND FUNDER]

Des scientifiques ont annoncé avoir extrait le plus vieil ADN jusqu’à maintenant, de deux millions d’années. Cette découverte majeure a été faite à partir de sédiments de l'ère glaciaire au Groenland, ouvrant un nouveau chapitre pour la paléogénétique.

Une découverte qui va révolutionner la génétique. Des scientifiques ont annoncé, dans la revue scientifique Nature, avoir découvert le plus vieil extrait d’ADN jamais recensé. Vieux de deux millions d’années, il a été mis au jour à partir de sédiments de l'ère glaciaire au Groenland, ouvrant un nouveau chapitre pour la paléogénétique.

«L'ADN peut survivre pendant 2 millions d'années, ce qui est deux fois plus vieux que l'ADN trouvé précédemment», a expliqué Mikkel Winther Pedersen, l'un des principaux auteurs de l'étude.

Une prouesse technologique

Pas moins de 41 fragments ont été étudiés par les scientifiques. Grâce à une technologie novatrice, ils ont pu prélever ces fragments, deux fois plus anciens que les précédents records établis, sur un os de mammouth sibérien.

La méthode utilisée «fournit une compréhension fondamentale de la raison pour laquelle les minéraux ou les sédiments peuvent préserver l'ADN... c'est une boîte de Pandore que nous sommes sur le point d'ouvrir», explique Karina Sand, qui dirige le groupe de géobiologie à l'Université de Copenhague et a participé à l'étude.

Des fragments si bien conservés car congelés et retrouvés dans des surfaces peu exploitées, que pour Mikkel Winther Pedersen, avec cette découverte, «nous rompons la barrière de ce que nous pensions pouvoir atteindre en termes d'études génétiques». 

«On a longtemps pensé qu'un million d'années était la limite de la survie de l'ADN, mais aujourd'hui nous en sommes au double. Et évidemment, cela nous pousse à chercher des sites», ajoute-t-il.  

La «terre verte» et son environnement unique

Les travaux des scientifiques avaient commencé en 2006, ils ont ainsi pu établir un «portrait» de la région il y a deux millions d’années. Cependant outre les fragments d’ADN, la présence seule de mastodonte est particulièrement notable car elle n'avait auparavant jamais été relevée aussi au nord.

Identifiés dans des sédiments, les différents fragments d'ADN proviennent «de la partie la plus septentrionale du Groenland, appelée Cap Copenhague, et (sont) issus d'un environnement que nous ne voyons nulle part sur Terre aujourd'hui», a déclaré Mikkel Winther Pederson. 

En effet, Cap Copenhague est aujourd'hui un désert arctique. Différents types de dépôts, dont des fossiles de plantes et d'insectes excellemment conservés, y avaient déjà été découverts. Les chercheurs n'avaient toutefois pas cherché à établir l'ADN des éléments retrouvés, et très peu d'information existait sur l'éventuelle présence d'animaux.

Cet environnement unique fait donc réfléchir les scientifiques, concernant l’adaptabilité des différentes espèces qui se sont côtoyées à cette époque. Le Groenland, la «terre verte» en danois, connaissait des températures supérieures de 11 à 17°C à celles d'aujourd'hui mais, sous ces latitudes, le soleil ne se couche pas les mois d'été ni ne se lève pendant l'hiver.

Le fait de trouver des mammouths sibériens là-bas «fait réfléchir à la plasticité des espèces : la manière dont les espèces sont effectivement en mesure de s'adapter à un climat, à différents types de climats, pourrait être différente de ce que nous pensions auparavant», a conclu Mikkel Winther Pederson.

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