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«Oumuamua» : on en sait un peu plus sur le mystérieux objet interstellaire aperçu en 2017

Une représentation de la comète Oumuamua, réalisée par un artiste, et diffusée par l'Agence spatiale européenne. [M. Kornmesser/European Southern Observatory/AFP]

Les scientifiques ont révélé que l'objet interstellaire baptisé «Oumuamua», aperçu en 2017 par un télescope à Hawaï, était bel et bien une comète.

La thèse d'un vaisseau spatial extraterrestre écartée. Dans un rapport publié ce mercredi 22 mars dans la revue scientifique Nature, des scientifiques ont établi que l'objet interstellaire «Oumuamua», aperçu pour la première fois en 2017 par un télescope à Hawaï, était en réalité une comète. 

Long de près de 400 mètres et affichant une largeur de cent mètres, «Oumuamua» (qui signifie «éclaireur» en hawaïen) avait suscité de nombreuses interrogations sur sa nature, auprès de la communauté scientifique. En effet, l'ancien directeur du département d'astronomie de l'Université de Harvard, Abraham dit «Avi» Loeb, avait largement soutenu l'explication d'un vaisseau extraterrestre, dans son livre «Le premier signe d’une vie intelligente extraterrestre», paru en 2021. 

Pourtant, trois ans auparavant, l'équipe de chercheurs du département d'astronomie de l'Université du Maryland avait annoncé que le premier objet interstellaire venu dans notre système solaire était bien naturel. «L’hypothèse sur les vaisseaux spatiaux extraterrestres est amusante, mais notre analyse suggère qu’une multitude de phénomènes naturels peuvent expliquer Oumuamua», avait expliqué Matthew Knigh, codirigeant de l'enquête à l'époque. 

des interrogations sur sa forme 

A la différence des comètes plus «traditionnelles», «Oumuamua» n'arborait pas de traînée lumineuse, constituée de gaz et de poussières. Cette caractéristique avait naturellement donné de la matière aux sceptiques et aux défenseurs de la thèse d'un vaisseau extraterrestre. 

Dans la revue scientifique Nature, Jennifer Bergner, chimiste à l'Université de Californie à Berkeley, qui a dirigé les travaux récemment publiés, explique que cette absence de «queue» ou traînée lumineuse résultait uniquement de la composition de la comète. 

«Lorsque Oumuamua s'est approchée du soleil, elle a libéré de l'hydrogène, qui reste moins massif que le monoxyde de carbone ou le dioxyde de carbone éjecté dans les comètes typiques, et n'aurait pas eu l'élan nécessaire pour tirer beaucoup de poussière avec elle, expliquant l'absence de virgule ou de queue», a précisé l'auteure de l'étude.

Un «comportement étrange»

Jennifer Bergner précise également que cette «évacuation de l'hydrogène» permet donc d'expliquer le comportement étrange de la comète, qui, une fois entrée dans le système solaire, avait dévié sa trajectoire et en était ressortie. 

«Nous rapportons ici que l'accélération de Oumuamua est due à la libération d'hydrogène moléculaire piégé qui s'est formé par le traitement énergétique d'un H2 Corps glacé riche en O», peut-on lire dans l'explication de la récente étude.

Le co-auteur du rapport, Darryl Seligman qui travaille lui à l'Université de Cornell (Etat de New York), soutient que «l’hydrogène piégé, est simplement l’explication la plus générique», afin de traduire scientifiquement l'accélération qu'a connue la comète.

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