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Espace : cette découverte importante qui relance l'hypothèse de la vie sur Mars

La planète rouge, dont le climat actuel est extrêmement aride, aurait possédé, il y a des milliards d'années, des rivières et des lacs en abondance, aujourd'hui évaporés. [© G.NEUKUM/ESA/DLR/FU BERLIN/AFP]

Des scientifiques français, américains et canadiens ont découvert des témoins fossiles d'un climat cyclique, sur la planète Mars.

Une nouvelle preuve que la vie sur Mars était possible dans un lointain passé. Le rover Curiosity a découvert le témoin fossile d'un climat cyclique, alternant saisons sèches et humides, un environnement semblable à celui de la Terre et donc propice à l'apparition d'organismes vivants, selon une étude, datant de ce mercredi 9 août.

La planète rouge, dont le climat actuel est extrêmement aride, aurait donc possédé, il y a des milliards d'années, des rivières et des lacs en abondance, aujourd'hui évaporés. Mais contrairement à la Terre, la surface de Mars n'est pas renouvelée par la tectonique des plaques, et les traces de ces anciens terrains ont été bien préservés.

«on a vite compris qu'on travaillait dans des dépôts de lacs et rivières»

Le rover Curiosity de la Nasa explore, depuis 2012, l'un de ces terrains, l'immense cratère de Gale et sa montagne haute de 6 km faite de couches sédimentaires. «On a vite compris qu'on travaillait dans des dépôts de lacs et rivières mais on ne savait pas à quel type de climat les relier», raconte à l'AFP William Rapin, chercheur CNRS.

«Mars aurait pu par exemple être une planète gelée, où une éruption volcanique a brusquement réchauffé le climat et déclenché la formation d'eau liquide», ajoute ce planétologue de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Université de Toulouse III - Paul Sabatier/CNES), qui a mené les recherches avec le laboratoire de géologie de Lyon et des collègues américains et canadiens.

DES FISSURES DE BOUE SÉCHÉE

Alors qu'il montait lentement la pente de la montagne, Curiosity est tombé sur des dépôts de sel formant des motifs hexagonaux, dans un sol daté de 3,8 à 3,6 milliards d'années. L'analyse de la roche par les instruments américain MastCam et franco-américain ChemCam du robot ont montré qu'il s'agissait de fissures de boue séchée. 

«Quand un lac s'assèche, la boue craque, et quand il se réhydrate, le craquellement se guérit», explique William Rapin. Si ce processus se répète de manière régulière, les fissures s'agencent de manière à former des hexagones, semblables à des motifs observés dans d'anciens bassins terrestres à l'assèchement saisonnier. La modélisation de boue terrestre soumise à des cycles secs et humides a en outre démontré «mathématiquement» cette formation hexagonale spécifique.

C'est donc «la première preuve tangible que Mars possédait un climat cyclique», selon le chercheur. Comme sur Terre, des saisons sèches et humides se sont succédées à intervalles réguliers, il y a plus de trois milliards d'années. Et sur une période suffisamment longue (plusieurs millions d'années) pour que la vie se développe.

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