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Fusée Vulcan Centaur : tout savoir sur la nouvelle mission qui a décollé vers la Lune

Vulcan Centaur doit permettre à ULA de proposer des décollages plus abordables, en remplaçant ses lanceurs Atlas V et Delta IV. [©United Launch Alliance]

La fusée Vulcan Centaur a décollé ce lundi 8 janvier. Elle doit rejoindre la Lune et y déposer un alunisseur, le premier engin privé à en toucher la surface.

Haute de près de 62 mètres, la nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe ULA (United launch alliance), co-entreprise réunissant Boeing et Lockheed Martin, a décollé ce lundi 8 janvier. Elle transporte un alunisseur américain qui pourrait devenir le premier engin privé à réussir à se poser sur la Lune.

Le décollage de Vulcan Centaur a commencé à 2h18, heure locale (7h18 GMT, soit 8h18 en France), depuis Cap Canaveral, en Floride (Etats-Unis). Cette nouvelle fusée a été conçue pour pouvoir emporter jusqu'à 27,2 tonnes en orbite terrestre basse, une charge comparable à la fusée Falcon 9 de SpaceX.

Vulcan Centaur doit permettre à ULA de proposer des décollages plus abordables, en remplaçant ses lanceurs Atlas V et Delta IV. Ce premier vol emporte notamment des cendres de personnalités de la série Star Trek mais, surtout, l'alunisseur Peregrine de la start-up américaine Astrobotic, qui contient également des expériences scientifiques de la Nasa.

Dans un épisode de «Houston we have a podcast», diffusé le 5 janvier par l'agence spatiale américaine, le PDG d'Astrobotic, John Thornton, a décrit Peregrine comme un «camion de livraison». «C'est une centrale électrique. C'est une station de communication et une plate-forme de charge utile. Nous sommes donc des facilitateurs pour nos clients, qu'il s'agisse de science, d'exploration, de marketing ou de pure démonstration technique».

L'alunisseur doit être déposé dans une zone plane de la Lune appelée Sinus viscositatis, près des monts Gruithuisen. D'après John Thornton l'emplacement, situé sur la face visible du satellite, a été sélectionné par la Nasa et permet «une communication directe avec la Terre».

Ce site a notamment été choisi pour fournir des conditions d'alunissage aussi aisées que possible car «voler vers la Lune est déjà difficile». «Pour autant que nous sachions, c'est assez ouvert, assez inoffensif du point de vue des risques liés aux pentes et aux rochers. Mais cela reste un endroit intéressant pour la science», a développé John Thornton.

Plus d'un mois avant l'alunissage

Si le décollage a eu lieu ce lundi, la tentative d'alunissage, elle, n'aurait lieu que le 23 février. En réalité la majeure partie de la distance entre la Terre et la Lune sera parcourue en 12 jours environ, mais ensuite le vaisseau devra rester en orbite lunaire le temps que «les conditions d'éclairage du site d'atterrissage soient correctes». Concrètement, «il faudra attendre que le Soleil se lève» sur la zone et «la Lune met environ 28 jours pour tourner sur elle-même et avoir une journée lunaire complète» a expliqué le PDG d'Astrobotic.

Si la mission est une réussite, Peregrine sera le premier alunisseur américain à se poser sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans. Il sera aussi le premier engin privé à y parvenir puisque les précédentes tentatives menées par des entreprises israéliennes et japonaises se sont soldées par des crashs. Une autre tentative japonaise est prévue dans deux semaines mais elle est portée par l'agence spatiale du pays (Jaxa) et n'est dont pas privée. La Russie a elle aussi raté un alunissage cet été.

Jusqu'ici, les seuls pays qui ont réussi à poser un appareil sur la Lune sont les Etats-Unis, l'Union soviétique, la Chine et l'Inde. L'agence spatiale américaine veut renouveler l'expérience au travers de son programme Artémis, qui prévoit de renvoyer des astronautes sur la Lune.

La Nasa a d'ailleurs fourni un financement crucial à Astrobotic dans le cadre du développement de son alunisseur, en passant contrat avec l'entreprise pour le transport de technologies et expériences scientifiques. L'agence spatiale a un engagement similaire avec l'entreprise Intuitive Machines car son objectif est de développer une économie lunaire, afin de pouvoir se reposer sur les compagnies privées pour l'envoi de matériel par exemple. 

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