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Amazonie : une «terre noire» révèle les secrets des cités antiques

Cette terre permet de donner de nombreux indices sur ce que pouvait être la forêt amazonienne, des milliers d’années auparavant. [Mauro PIMENTEL / AFP]

Des scientifiques ont récemment découvert un important réseau de cités cachées depuis des milliers d’années dans la forêt amazonienne. Ils ont désormais identifié un système mis au point par les autochtones, encore utilisé de nos jours et reposant sur une «terre noire».

Nous n’arrêterons jamais la découverte de nouveaux éléments sur l’histoire des peuples ayant vécu en Amazonie il y a des milliers d’années. C’est ce qu’a prouvé Mark Robinson, maître de conférences en archéologie à l’Université d’Exeter, en identifiant un type de relique souterraine, servant toujours aujourd’hui, au cours d’une expédition.

L’objectif était d'en savoir plus sur la «terre noire amazonienne», dont le sol a la particularité d’avoir été déposé par l’homme il y a des milliers d’années. Pour les scientifiques, il est nécessaire d’étudier et de comprendre les méthodes des sociétés passées. En effet, cela pourrait permettre selon eux d’apporter des solutions afin de lutter contre le changement climatique, comme l’a rapporté la BBC.

«Une mine d’or»

La «terre noire» est constituée d’un mélange de matières comme des cendres, de la poterie, des os et des coquilles, ou encore des restes de nourriture, du fumier et de l’urine. Il s’agit donc d’un trésor de déchets anciens, un véritable terrain de jeu pour les archéologues, mais aussi d’une partie fonctionnelle du sol amazonien.

«C’est une mine d’or», a déclaré Robinson. Cette terre permet de donner de nombreux indices sur ce que pouvait être la forêt amazonienne, des milliers d’années auparavant. En 1870, de premiers explorateurs avaient été intrigués par ces couches de sol noires, différentes du sol rougeâtre présent dans le reste de la forêt, mais n’étaient pas parvenus à les identifier.

Dans quel but a-t-elle été créée ?

Il est difficile pour les scientifiques de déterminer s’il ne s’agissait que d’une déchèterie pour les autochtones, ou d’un processus réfléchi afin d’enrichir la forêt pour rendre son sol plus adapté à l’agriculture. Cependant, leurs recherches penchent plutôt pour une méthode planifiée.

«Le mécanisme de base pour créer les sols et les enrichir semble être similaire», a expliqué Mark Robinson. Selon les études menées à ce sujet, ces terres sont de puissants puits de carbone. En s’accumulant, le carbone est piégé sous terre, où il reste stable pendant des centaines d’années. Ce processus permet donc d’obtenir une matière organique utilisée aujourd’hui.

En effet, cette méthode est utilisée par des entreprises afin d’aider les agriculteurs à améliorer leur sol et à lutter contre le changement climatique. Pour Mark Robinson, il s’agit-là d’un parfait exemple de la nécessité de reprendre les techniques des populations anciennes.

«Je pense qu’il est essentiel de trouver des moyens pour que les communautés soient plus durables. Il y a des choses que nous pouvons apprendre du passé à ce sujet», a-t-il déclaré.

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