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Évolution : comment des virus ont-ils contribué à nous rendre plus intelligents ?

Si les virus sont perçus comme des pathogènes qui causent des maladies, ils permettent aussi l’évolution des cellules reproductives de certaines espèces. [Illustration / FRED TANNEAU / AFP]

Des scientifiques britanniques ont découvert que d’anciens virus qui ont infecté des vertébrés il y a des centaines de millions d’années ont joué un rôle crucial dans l’évolution du cerveau et du corps humain.

Si les virus sont perçus comme des pathogènes qui causent des maladies, ils permettent aussi l’évolution des cellules reproductives de certaines espèces. C’est ce qu’a prouvé une étude publiée dans la revue scientifique Cell jeudi 15 février. En effet, une membrane créée par des virus ancestraux expliquerait le développement de l'organisme de certains animaux, tels que l’éléphant.

Les chercheurs britanniques se sont penchés sur la myéline, une membrane grasse isolante qui se forme autour des nerfs pour permettre une diffusion des impulsions électriques plus rapides jusqu'au cerveau, perfectionnant les réflexes humains. Une séquence utile pour les prédateurs chassant une proie, ou à l’inverse pour une proie qui tente de fuir son prédateur. 

Un code similaire à la myéline a notamment été découvert chez les vertébrés à mâchoire tels que les mammifères, les oiseaux, les poissons, les reptiles et les amphibiens. Les scientifiques ont prouvé que cette séquence génétique avait été acquise chez ces animaux à partir de rétrovirus, des virus qui envahissent l’ADN de leur hôte.  

Un virus vieux de 360 millions d’années

Le rétrovirus qui a permis le développement de la myéline au sein de l’organisme des vertébrés à mâchoire, nommé «RetroMyelin» par les chercheurs, est apparu dans l’arbre de la vie «à peu près en même temps que les mâchoires, c’est-à-dire il y a 360 millions d’années», affirme l’étude scientifique. 

L’équipe de chercheurs a notamment assuré que de multiples vagues d’infections étaient survenues, participant à la création d’une large diversité d’espèces de vertébrés connue aujourd’hui. 

«Ce que je trouve le plus remarquable, c’est que toute cette diversité de vertébrés modernes connus, et la taille qu’ils ont atteint – éléphants, girafes, anacondas – n’aurait pas eu lieu» sans l’infection de ces rétrovirus, a assuré à l’AFP le neuroscientifique Robin Franklin, co-auteur de l’étude.

L’étude a été qualifiée d’«éclairage fascinant» sur l’histoire de nos ancêtres à mâchoires par Brad Zuchero, de l’université de Stanford, qui n’a pas participé aux travaux.

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