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"On veut se débarrasser de moi", estime Longo

Jeannie Longo, 53 ans lors de l'épreuve du contre-la-montre des Championnats de France, le 21 juin 2012 à Saint-Amand-les-Eaux (Nord).[AFP]

"On veut se débarrasser de moi", a estimé vendredi Jeannie Longo, au lendemain de sa cinquième place dans le contre-la-montre des Championnats de France sur route, synonyme de probable élimination pour les JO de Londres pour la doyenne du cyclisme (53 ans).

La championne française, qui s'est exprimée sur TF1 depuis un gîte rural de Mons-en-Pévèle (Nord) où elle réside à l'occasion des Championnats de France de Saint-Amand-les-Eaux, a évoqué un acharnement à son encontre en mettant en cause la Fédération française et la répétition de trois contrôles antidopage en une semaine.

"La semaine dernière, j'y croyais vraiment, j'avais une forme olympique, je me connais, j'avais réussi à m'entrainer dans le Haut-Jura, et puis patatras, dans la dernière semaine, beaucoup de choses se sont passées", a expliqué la Grenobloise qui a eu le sentiment d'évoluer dans un climat hostile.

"C'est la fédé qui a empêché mon mari d'être à mes côtés, qui a tout fait pour qu'il n'ait pas de passeport, donc que je ne puisse pas aller me préparer comme d'habitude en altitude aux Etats-Unis, je n'ai pas pu participer non plus à des courses internationales à l'étranger, l'ambiance n'était pas favorable", a détaillé Jeannie Longo dont le mari et entraîneur Patrice Ciprelli est interdit de sortie de territoire par décision de justice.

"Dans la dernière semaine, on est venu me contrôler trois fois en six jours, avec prise de sang et prise d'urine. Ca m'a touchée parce que c'est une sorte d'humiliation, c'est une suspicion systématique, et en même temps c'est de la fatigue. Oui j'ai été choquée, ça m'a fatiguée, ça m'a fait craquer psychologiquement", a affirmé la Grenobloise, contrainte depuis début juin à se localiser comme le font les autres sportifs de l'élite.

"Le dernier coup de poignard, les officiels de la fédération m'ont fait modifier la position de ma selle de deux centimètres quelques minutes avant la départ. Je n'ai pas eu du tout mes marques", a poursuivi Jeannie Longo, qui a déjà eu maille à partir avec les commissaires par le passé sur ce point réglementaire.

"C'est carrément hostile, on veut se débarrasser de moi, on y est arrivé", a insisté la championne la plus titrée du cyclisme féminin (1192 victoires annoncées !) en rendant toutefois hommage à la lauréate, Pauline Ferrand-Prevot (20 ans): "C'est une jeune fille de talent mais cependant j'aurais pu rivaliser si je n'avais pas eu tous ces soucis."

Elle a confirmé aussi son engagement dans la course sur route, samedi, à Saint-Amand-les-Eaux, "pour l'honneur".

"Moralement, je suis bien atteinte", a-t-elle souligné en évoquant la conséquence de son résultat de jeudi, la non-sélection pour les JO de Londres: "Ca aurait pu être mes huitièmes, j'y croyais beaucoup la semaine dernière, et puis tout s'est enchaîné comme cela."

Interrogée sur sa volonté ou non de poursuivre sa carrière, la légende du cyclisme a répondu: "Je n'ai jamais terminé sur un échec, je ne sais pas si c'est le moment de commencer ! Je pense que ce ne serait pas bien, c'est pour cela que je m'étais relancée au printemps. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir."

Jeannie Longo a participé à sept reprises aux jeux Olympiques (quatre médailles dont une d'or en 1996), dont elle n'a raté aucune édition depuis les débuts olympiques du cyclisme (Los Angeles 1984).

Depuis l'été dernier, elle a affronté une période difficile à cause du décès de son père, d'une polémique sur la localisation nécessaire pour procéder à des contrôles antidopage et des aveux de Patrice Ciprelli qui a reconnu avoir acheté des produits dopants sur internet tout en la dédouanant.

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