Il a troqué ses crampons contre un micro. À la différence de ses anciens coéquipiers de l’équipe de France (Zidane, Blanc, Deschamps), Bixente Lizarazu ne s’est pas reconverti en dirigeant du football mais a opté pour les medias. Chaque lundi, il anime sur RTL, le «Club Liza» où il commente l’actualité du ballon rond. L'équipe de France, la Ligue 1, le Bayern Munich ainsi que ses passions, le Basque revient sur tout.
Pour se qualifier au Mondial 2014, l’équipe de France devra sûrement passer les barrages. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est leur place. D’une, parce que l’Espagne est plus forte et de deux, parce que les Bleus n’ont pas un fond de jeu. Le jeu collectif français est inexistant.
Au classement Fifa, la France est 25e, effrayant non ?
Bien sûr. Seulement, il faut se rendre à l’évidence, depuis 2008, la France n’est plus une grande nation du football. Et ce qui est clair, c’est que les Bleus ne font plus rêver non plus.
Comment voyez-vous l'avenir de cette Equipe de France ?
Et bien pour le moment je n'en vois pas. Tout simplement, parce qu'il y a d'abord un barrage qui se profile. Et en jouant ainsi, pour le moment je ne suis pas convaincu. Cette équipe ne dégage pas de sérénité et je m'inquiète. J'espère me tromper. Mais pour le moment, il faut attendre.
Et au Mondial brésilien, l'an prochain ?
Attendons déjà de voir si les Bleus y seront.
On parle souvent de leader. Franck Ribéry peut-il l’être ?
C’est difficile. Regardez ce qu’il fait au Bayern et en Equipe de France, ça n’a rien à voir. Il n’y a pas le même talent entre les deux équipes. Et puis être leader, ça ne veut rien dire. À notre époque, nous étions tous leaders car nous étions titulaires dans nos clubs.
D'ailleurs, en parlant du Bayern Munich, vous y avez joué. Qu'en pensez-vous ?
C'est la meilleure équipe d'Europe actuellement. L'an dernier, c'était un véritable rouleau compresseur. Aujourd'hui, ils ont un nouvel entraîneur qui n'est pas n'importe qui. Forcément, il y a moins de cohésion car il y a une nouvelle identité de jeu qui se met en place. Mais quand on gagne tout (3 titres remportés l'an passé par le club bavarois, ndlr), il faut quand même un nouvel élan et c'est dur de faire mieux.
La Ligue 1 a maintenant deux mastodontes avec le PSG et l'AS Monaco. Ces clubs peuvent-ils être aussi forts que le Bayern Munich ?
Ce n'est pas du tout pareil. Les Munichois ont un centre de formation et sortent des joueurs du cru. Ils achetent certains joueurs mais pas toute une équipe. Bien sûr, le PSG et Monaco construisent deux très belles formations mais cela ne sera jamais pareil.
Grâce à ces deux équipes, la Ligue 1 commence à redorer son blason...
Alors je suis partagé sur ce sujet. C'est génial de voir autant de stars du ballon rond sur une pelouse de Ligue 1. Qui n'a pas apprécié voir Ibrahimovic, Cavani contre Falcao au Parc des Princes lors du PSG-Monaco? Seulement, derrière il y a un fossé qui se creuse et au final on risque d'avoir un match entre les deux équipes comme en Espagne avec le Real Madrid et Barcelone. Car derrière, l'Olympique de Marseille tente de suivre mais après il n'y a plus personne.
Depuis quatre ans vous animez le «Club Liza» sur RTL, n’est-ce pas trop dur pour vous de critiquer les Bleus?
Je ne suis pas supporter. Mon rôle, c’est d’être objectif et de dire ce que je pense. Et je prends un énorme plaisir à faire cette émission.
Vous avez définitivement pris le rythme ?
Oui, j'aime ce que je fais. Au début, forcément c'était difficile mais dorénavant je suis à l'aise. J'organise l'émission, les sujets. Avec Sylvain Charley et Cyprien Cini, on prépare tout comme des pros.
Avez-vous d'autres projets à venir ?
Oui, je n'aime pas ne rien faire. Après j'ai pas mal d'idées pour mon émission sur RTL, y apporter des petits plus. Mais cela se fera petit à petit.
Comme ce documentaire sur le surf dont le premier épisode est diffusé sur Eurosport ?
Effectivement, ce documentaire se nomme "Frères de sports". Comme tout le monde le sait, je suis un passionné de surf et je suis allé à la rencontre de la mythique vague de Teahupoo à Tahiti. J'y ai rencontré Raimana Van Bastolaer, qui est une légende. Le documentaire dure 26 minutes et sera diffusé seulement sur Eurosport.
Avec tout ça, vous avez du temps pour vous ?
Oui quand même. J'ai mes loisirs. Je fais du surf, du ju-jitsu. J'ai même passé un diplôme cet été, que j'ai eu (maîtrise en relations publiques et communication, ndlr). Après vous savez, je n'aime pas ne rien faire. Je suis obligé de faire quelque chose. J'ai la bougeotte (rires).