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Paris en fait-il trop ?, par Pierre Ménès

En signant le transfert le plus cher de l’histoire avec Neymar, le PSG s’attiré les foudres des grands clubs européens. En signant le transfert le plus cher de l’histoire avec Neymar, le PSG s’attiré les foudres des grands clubs européens.[Dave Winter/Icon Sport]

C’est peu dire que le Paris Saint-Germain a animé l’actualité de l’été. Ça a commencé par les envies de Barcelone de Marco Verratti. Le «Petit hibou» a fini par rester à Paris, après plusieurs semaines de pression sur le club parisien et un long suspense.

Mais les Qataris n’aiment pas qu’on les attaque et ils ont fait payer cher son outrecuidance au club catalan. Enfin, payer cher, c’est une image, parce que ce sont bel et bien les propriétaires parisiens qui ont fait exploser les compteurs en payant la clause libératoire de 222 millions d’euros de Neymar.

Alors, le petit génie brésilien a-t-il choisi le club de la capitale juste pour les «pépètes» ? Pas sûr. Neymar a très mal vécu les retombées de la remontada contre… le PSG, où seul Lionel Messi, pourtant inexistant, avait recueilli les bravos, alors que Neymar, avec deux buts et un penalty obtenu, avait été l’unique et véritable héros du match. Ce soir-là, il a définitivement compris qu’il ne serait jamais le n° 1 au Barça. A Paris, il est la star, celui qui illumine la tour Eiffel à ses couleurs.

On aurait pu penser que cette recrue, hors norme et hors de prix, suffirait largement au bonheur de Nasser Al-Khelaïfi. Mais non, après avoir signé le transfert le plus cher de l’histoire, le PSG a également pris la médaille d’argent en enrôlant Kylian Mbappé, qui s'est engagé hier soir sous la forme d'un prêt avec option d'achat, qui est estimée à 180 millions d'euros.

Pas moins de 400 millions d’euros dépensés plus d’énormes salaires, pour deux joueurs, il n’en fallait pas plus pour s’attirer les foudres des autres grands clubs européens, notamment les formations espagnoles, à la mémoire bien courte et sélective.

Le Real Madrid a donc déjà oublié que le roi d’Espagne a, en son temps, annulé de lourdes dettes fiscales en faveur de son club. Le Barça a, lui, oublié que le transfert du même Neymar avait été plus que louche, sans oublier les contrats aux mineurs, les problèmes de fisc… En gros, faites ce qu’on dit et surtout pas ce qu’on fait.

Dans le collimateur de Jean-Michel Aulas

En France, Jean-Michel Aulas est parti en croisade contre le club parisien, l’accusant de concurrence déloyale, tweetant et retweetant tout et surtout n’importe quoi, au point de s’attirer les foudres de certains de ses collègues présidents, comme Bertrand Desplat (Guingamp) ou Laurent Nicollin (Montpellier).

On me demande très souvent ce que j’en pense. Je suis pragmatique et j’aime le foot. J’ai donc du mal à cacher ma joie de voir une superstar comme Neymar évoluer dans notre championnat, comme je suis ravi de savoir que Kylian Mbappé est resté en Ligue 1, plutôt que d’aller montrer son talent en Liga ou en Premier League.

Evidemment, on peut supposer, comme le fait Jean-Michel Aulas, que la L1 est jouée d’avance. Mais il faut dire aussi que sans Neymar et Mbappé, l’OL n’avait déjà aucune chance de terminer devant le PSG. Et puis, Paris ne réalise pas de tels investissements pour écraser et priver de suspense le championnat, mais pour se rapprocher de sa quête ultime : la Ligue des champions. Aller en demi-finale, une première sous l’ère qatarie, ce qui serait, au vu de ses investissements, la moindre des choses. En tout cas, avec Neymar, Mbappé et Cavani, Paris dispose de l’attaque pour inquiéter toute l’Europe.

De nouveaux contrats sponsoring ?

L’UEFA va-t-elle enquiquiner le club parisien avec le fair-play financier ? A priori non. Au départ, le PSG avait une enveloppe de 200 millions pour recruter. Ils ont vendu pour environ 60 millions avec les départs de Blaise Matuidi, Serge Aurier et Jean-Kévin Augustin (avant la fermeture du mercato hier soir, ndlr). Ils sont donc largement dans les clous pour Neymar. Et, si besoin, avec l’arrivée de Mbappé, ils ont encore le prochain mercato d’hiver pour finaliser la vente de certains indésirables toujours au club. Ça laisse du temps.

Et puis, c’est sans compter sur l’explosion de certains contrats de sponsoring. A commencer par Nike, qui se retrouve avec deux de ses stars à Paris. Un contrat à près de 60 millions d’euros par saison, comme avec Chelsea, est plus qu’envisageable.

C’est un pari pour Paris, c’est évident. Mais un pari pas si insensé. Et puis comme tout ça ne se joue pas avec notre pognon, prenons juste du plaisir à voir de tels joueurs en Ligue 1.

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