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L'OM fait fausse route, par Pierre Ménès

Dimitri Payet et les Marseillais sont loin de pouvoir rivaliser avec le PSG comme annoncé par les dirigeants à leur arrivée. Dimitri Payet et les Marseillais sont loin de pouvoir rivaliser avec le PSG comme annoncé par les dirigeants à leur arrivée.[Guillaume Ruoppolo/Icon Sport]

A l’heure d’écrire cette chronique, Marseille n’avait pas encore joué son match de Ligue Europa, jeudi, contre les Turcs de Konyaspor. Mais cela ne change pas grand-chose à l’analyse de cette énorme fumisterie qu’est l’«OM Champions Project».

Je ne sais pas ce que l’on – supporters marseillais et observateurs – n’a pas bien compris dans cette pompeuse appellation. Sûrement le terme «Champions». En fait, il s’agit d’un problème de communication. Pas du propriétaire Frank McCourt, qu’on n’entend jamais, mais de son président Jacques-Henri Eyraud, qui a vendu du rêve et dit aussi pas mal de bêtises, la plus grosse étant celle-ci : «On bâtit notre projet avec en tête de lutter contre Paris et les autres. Sur le terrain, on fera tout pour gagner et offrir une résistance plus forte au PSG.»

Or, s’il y a un seul truc avec lequel il ne faut pas rigoler avec les fans de l’OM, c’est bien la rivalité avec Paris. Si on leur dit qu’il y aura moyen de lutter, il faut le prouver. Sur le terrain, bien sûr, mais avant tout par le recrutement. Et là, le bât blesse.

Le recrutement a commencé par deux énormes bourdes. Ne pas conserver Bafétimbi Gomis et William Vainqueur. Gomis est parti à Galatasaray, où il marque un but par match (et il en avait claqué 25 toutes compétitions confondues la saison dernière). Longtemps, les dirigeants olympiens ont semblé viser plus haut. Mais Carlos Bacca a été dans les tuyaux pendant un mois avant d’être recalé, et Stevan Jovetic a pris la fuite vers Monaco, alors qu’il était attendu à la Commanderie.

Et finalement, c’est Konstantinos Mitroglou qui a signé dans les derniers instants du mercato. Pour 15 millions d’euros, alors qu’ils disaient que Gomis était trop gourmand, et en plus l’attaquant grec est blessé.

Un effectif à changer dans deux ans

Les derniers jours du mercato ont d’ailleurs été animés, Aymen Abdennour étant arraché au Zénith Saint-Pétersbourg. Les dirigeants marseillais ont juré que ce recrutement à la hâte n’avait rien à voir avec la fessée reçue à Monaco (1-6). On n’est pas obligé de les croire. Comme cette tentative de reprendre Vainqueur le dernier jour du mercato, après l’avoir ignoré pendant deux mois. Le joueur n’a pas apprécié et a signé en Turquie pour… 500 000 euros.

Tout cela a tourné au désastre contre Rennes (1-3), qui n’avait pris que deux points en quatre matchs avant de se déplacer au Vélodrome. Mais les Bretons ont donné une leçon de foot à une équipe de l’OM lente, vieille et sans tactique. Tout le monde est coupable. Rudi Garcia, qui accumule les mauvais choix, continuant de faire jouer un Patrice Evra à la cave, alors que Jordan Amavi (23 ans) a été recruté pour jouer à sa place. Il n’a toujours pas trouvé la bonne formule au milieu, où Maxime Lopez et Morgan Sanson ne sont pas assez puissants à la récupération. Et surtout, trop de joueurs ont dépassé ou frôlent la trentaine. L’équipe sera donc à changer dans deux ans. Et McCourt a déjà dépensé la moitié de l’investissement annoncé.

Jeudi soir, les supporters ont déjà fait grève. Pour eux, ils sont revenus aux heures sombres de Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune. Et ils ne peuvent pas faire pire comparaison.

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