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Les Bleus retrouvent le sourire, par Pierre Ménès

L'équipe de France a montré un visage séduisant lors de ses deux matchs contre le pays de Galles et l'Allemagne. L'équipe de France a montré un visage séduisant lors de ses deux matchs contre le pays de Galles et l'Allemagne.[Dave Winter/Icon Sport]

Entre les deux ultimes rencontres des éliminatoires de la Coupe du monde et les deux derniers matchs amicaux des Bleus, il y a de quoi être surpris par le niveau de jeu proposé. Difficile de ne pas avoir pris beaucoup plus de plaisir à voir évoluer les Tricolores contre le pays de Galles (2-0) et en Allemagne (2-2) que lors des deux pensums épouvantables du mois dernier.

Coïncidence ou pas, à ces occasions, de nombreux jeunes joueurs ont été incorporés à cette équipe, non sans une certaine satisfaction. Est-ce que Didier Deschamps a pris conscience que l’équipe de France a devant elle une génération absolument exceptionnelle ? Toujours est-il que le sélectionneur semble avoir laissé de côté son habituel conservatisme. On va tout de même attendre les semaines à venir pour l’affirmer, mais c’est à souligner.

Il y a pas mal d’enseignements à tirer de ces deux rencontres. Comme attendu et annoncé, Deschamps a proposé deux schémas tactiques avec quatre joueurs à vocation offensive face aux Gallois et, très logiquement, un dispositif plus défensif pour affronter les champions du monde en titre allemands. Ce dernier système n’a pas empêché les Tricolores de se créer autant d’occasions à Cologne que sur la pelouse du Stade de France, quatre jours plus tôt.

Dans tous les secteurs, les motifs de satisfaction ont été nombreux. Même si ce n’est pas un scoop, Steve Mandanda a rappelé qu’on pouvait compter sur lui en doublure d’Hugo Lloris. Convoqué pour la première fois, Benjamin Pavard est, à chaque fois, entré en jeu avec beaucoup d’assurance. La charnière composée de Raphaël Varane et Samuel Umtiti peut voyager. Et Lucas Digne, même s’il joue peu à Barcelone, a encore fait une très bonne prestation en Allemagne. Au milieu, en dépit des absences de Paul Pogba et N’Golo Kanté, Corentin Tolisso s’est, une nouvelle fois, montré à son avantage et le guerrier Blaise Matuidi a été fidèle à lui-même. Seul bémol, le cas Adrien Rabiot qui, pour l’instant, fournit des productions bien en deçà de ce qu’il montre avec le PSG. Mais il est encore jeune et il est surtout trimballé entre ce poste de sentinelle, qu’il n’apprécie guère, et le poste de milieu gauche, qu’il préfère.

Le potentiel pour atteindre les demi-finales

Face à la Mannschaft, on a aussi pu se rendre compte que cette équipe de France n’était pas forcément dépendante d’Olivier Giroud et d’Antoine Griezmann, auteurs des deux buts contre le pays de Galles, sur le front de l’attaque. Cela prouve que le sélectionneur a en sa possession une palette offensive assez impressionnante, surtout que Dimitri Payet, Thomas Lemar et Ousmane Dembélé manquaient à l’appel pour ce rassemblement. Malgré ses qualités de dribbleur, Kingsley Coman doit encore progresser dans la finition. Kylian Mbappé a, lui, réalisé deux passes décisives en deux matchs, alors qu’Alexandre Lacazette, attendu au tournant, a inscrit un doublé, qui plus est contre l’une des meilleures nations, si ce n’est la meilleure, du moment.

Egalement surveillé de près, Anthony Martial, de retour après plus d’un an d’absence et qui semblait être tombé aux oubliettes, a marqué des points précieux, même si on pourra toujours lui reprocher d’avoir manqué de sceller une victoire française en fin de rencontre à Cologne. Dans cet océan de bonnes nouvelles, on pourra juste regretter le faible temps de jeu accordé à Nabil Fekir, mais aussi à Florian Thauvin, lamentablement sifflé au Stade de France, ou encore le cas de Presnel Kimpembe, toujours dans l’attente de sa première sélection.

Avec tous ces jeunes lancés, l’équipe de France semble avoir retrouvé un peu le sourire. Maintenant, que peut-on attendre de ces Bleus dans sept mois en Russie ? Comme Noël Le Graët l’a fixé comme objectif, être demi-finaliste serait un excellent résultat. Ils en ont largement le potentiel.

Au regard de ce vivier, Didier Deschamps aura certainement des choix importants et douloureux à faire dans toutes les lignes pour composer la liste des 23 joueurs qu’il emmènera en Russie en juin. A lui de faire les bons. En tout cas, ça ne donne pas forcément envie d’être à sa place.

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