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Des supporters en question, par Pierre Ménès

Plusieurs incidents ont émaillé les dernières journées de Ligue 1, notamment à Bordeaux et Saint-Etienne. Plusieurs incidents ont émaillé les dernières journées de Ligue 1, notamment à Bordeaux et Saint-Etienne.[Manuel Blondeau/Icon Sport]

Les deux derniers matchs du dimanche soir en Ligue 1 n’ont pas offert un beau spectacle… en dehors des limites du terrain. En cause, ces envahissements qui ont eu lieu, tout d’abord, à Saint-Etienne, après la célébration de Nabil Fekir dans le derby, qui a engendré l’irruption de supporters stéphanois sur la pelouse de Geoffroy-Guichard.

Puis à Bordeaux où, juste après l’égalisation de Morgan Sanson, des supporters marseillais sont entrés sur le terrain, imités par certains fans girondins. Durant cette rencontre, un supporter a également eu une main sérieusement amochée par l’explosion d’une bombe agricole. Au regard de ces incidents, des questions se posent.

Comment est-il possible de laisser si facilement entrer dans les stades des kilos de fumigènes ? Que la pelouse de Geoffroy-Guichard soit si peu sécurisée, surtout pour un derby ? Comment les supporters marseillais et bordelais ont-ils pu pénétrer sans difficultés sur la pelouse du Matmut Atlantique, même si, derrière, les services de sécurité ont fait remarquablement leur travail ?

Le plus savoureux, c’est que quelques jours plus tard, il y a eu un communiqué publié par des groupes Ultras de France, sauf ceux de Lyon et Marseille, pour dénoncer la répression dont ils seraient victimes. Même s’il y a un manque de concertation, c’est assez paradoxal de demander plus de libertés et qu’en même temps, il y ait de plus en plus d’incidents dans les stades. Fort heureusement, cette fois-ci, tout s’est bien terminé, mais, un jour, il y aura des morts.

Des droits, mais aussi des devoirs

Pour éviter d’en arriver là et en raison de ces épisodes déplorables, il y a fort à parier qu’au moindre match à risque, les forces de l’ordre et les préfets décident d’interdire le déplacement des supporters, qui vont à nouveau hurler à la répression et risquent encore de mal se comporter lorsqu’ils seront autorisés à se redéplacer.

Le problème, c’est que les supporters ont l’impression d’avoir le droit de vie et de mort sur leur club. C’est exacerbé à Marseille, où on attend toujours que les supporters, qui sont descendus au bord du terrain à Guimaraes pour insulter un joueur de leur équipe, soient eux aussi sanctionnés, et pas seulement Patrice Evra qui, lui, a déjà été viré de l’OM. Il y a aussi une forme de laxisme des clubs comme à Saint-Etienne, avec Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, qui servent perpétuellement la soupe à leurs supporters.

Etre supporter, ça donne des droits, mais ça donne aussi des devoirs. Et le premier d’entre eux est de se comporter correctement et surtout sans danger pour les personnes présentes dans le stade. Et à ce niveau-là, il reste encore du boulot.

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