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Sextape, racisme… Pourquoi Karim Benzema n’était-il plus rappelé en Équipe de France ?

Karim Benzema et les Bleus à Lisbonne, le 4 septembre 2015. [JOSE MANUEL RIBEIRO / AFP]

Mis au ban de l’équipe de France depuis 2015, Karim Benzema pourrait faire son retour chez les Bleus de Didier Deschamps pour disputer l’Euro (11 juin-11 juillet).

Auteur régulier de performances de haut-vol avec le Real Madrid, l’attaquant madrilène a vu s’accumuler les obstacles entre lui et l'équipe de France.

L’affaire de la sextape

L’élément déclencheur de la mise à l’écart de Karim Benzema. Le principal concerné dans cette affaire est l’ancien partenaire chez les Bleus de l’attaquant formé à Lyon : Mathieu Valbuena.

Le buteur du Real est accusé d'avoir incité Mathieu Valbuena à payer des maîtres-chanteurs qui menaçaient de dévoiler une vidéo intime le mettant en scène.

Le dossier tourne notamment autour d'une discussion qui a eu lieu en octobre 2015 entre les deux hommes à Clairefontaine, le centre d'entraînement de l'équipe de France de football, au cours de laquelle Karim Benzema aurait expliqué pouvoir «présenter quelqu'un de confiance» à Mathieu Valbuena pour l'aider «à gérer» la possible publication de cette vidéo compromettante.

«Attention Math, c'est des gros, gros voyous», aurait prévenu le joueur madrilène. Une manière «d'aider» son coéquipier expliquera par la suite Karim Benzema, alors que Mathieu Valbuena confessera, lui, avoir eu «l'impression de se faire prendre pour un con (sic)».

Après sa conversation avec Mathieu Valbuena à Clairefontaine, Karim Benzema avait appelé son ami Karim Zenati et lui avait expliqué : «il nous prend pas au sérieux». Un «nous» qui, selon l'accusation, montre que Karim Benzema «s'inclut» dans l'entreprise de chantage menée contre son coéquipier chez les Bleus.

Au téléphone, les deux hommes, placés sur écoute, semblaient se moquer de Mathieu Valbuena, Karim Benzema prédisant qu'il allait «se faire jeter des tomates» si la vidéo était publiée.

«Nous on est là pour l'arranger, s'il veut pas, il se démerde avec les piranhas», avait expliqué Karim Zenati. «Ils vont lui pisser dessus», avait alors répondu Karim Benzema qui, dans une autre conversation avec son ami qualifiera son coéquipier de «tarlouze». Un surnom «amical», expliquera-t-il par la suite.

Mis en examen en novembre 2015 dans cette affaire, Karim Benzema comparaîtra en compagnie de quatre autres personnes devant le tribunal correctionnel de Versailles, du 20 au 22 octobre, pour «complicité de tentative de chantage».

Deschamps cède à une «partie raciste de la France»

Enlisé dans l’affaire de la sextape, Karim Benzema avait livré une interview au quotidien sportif Marca. Cette entrevue publiée le 1er juin 2016 avait jeté un pavé dans la mare, déjà agitée, de la relation entre l’attaquant français et les Bleus.

«Croyez-vous que Didier Deschamps est raciste ?», avait demandé à Benzema le journal sportif. «Non, je ne le pense pas», avait-il répondu. «Mais il a cédé à la pression d'une partie raciste de la France», avait-il ajouté. Cette courte déclaration avait déclenché une polémique qui a atteint les plus hautes sphères de l’Etat français.

Ces propos intervenaient après une sortie fracassante d’une légende du football français : Eric Cantona. Fin mai, l’ancien «King» de Manchester United avait accusé Didier Deschamps de ne pas avoir retenu Karim Benzema et Hatem Ben Arfa pour l'Euro 2016 en raison de leurs «origines nord-africaines», alors que «Deschamps a un nom qui sonne bien français».

«Une chose est sûre, (Benzema et Ben Arfa) sont les deux meilleurs joueurs en France et ils ne joueront pas à l'Euro», avait regretté l’ancien international.

Une déclaration a l’opposée de celle faite à l’époque par le Premier ministre Manuel Valls. L’ancien pensionnaire de Matignon avait pointé du doigt les affaires autour de Karim Benzema. Un «grand sportif doit être exemplaire», faute de quoi il «n'a pas sa place dans l'équipe de France», avait averti Manuel Valls.

Autre affaire judiciaire

Les propos du Premier ministre intervenaient quelques semaines avant que Libération ne révèle que l’attaquant madrilène avait été entendu dans une autre affaire.

Une enquête visant une société dont il est actionnaire et suspectée de s'être livrée à du blanchiment d'argent. «Concernant sa responsabilité, à mon avis, il n'y en a aucune, avait commenté à l’époque Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF). Du moins, je l'espère».

Le patron de la FFF et Didier Deschamps n'avaient pas apprécié de ne pas avoir été informés.

Malgré ces nombreux démêlés, l’attaquant est sur le point de faire son retour avec la tunique des Bleus, cinq ans et demi après sa 81e et dernière sélection.

Toutefois, on ne sait pas quel rôle aurait Benzéma dans cet effectif qui est devenu durant son absence vice-champion d’Europe et champion du monde en titre.

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