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Maxime Vachier-Lagrave, Grand-Maître d'échecs : «la compétition sera dure, mais je suis venu à Paris pour gagner»

Maxime Vachier-Lagrave veut retrouver la victoire Maxime Vachier-Lagrave veut retrouver la victoire. [SUSA / Icon Sport]

Un champion en reconquête. Quelques semaines après avoir terminé deuxième du tournoi des candidats, manquant de peu la possibilité de devenir champion du monde d'échecs, Maxime Vachier-Lagrave, 30 ans, participe depuis le 18 juin au Grand Chess Tour organisé à Paris. L'occasion de se remettre en selle après des résultats décevants.

Vous participez à un tournoi organisé à Paris, c'est assez rare d'être à domicile pour un joueur d'échecs français. Est-ce qu'il y a une pression en plus ?

Non c'est une bonne chose parce que le tournoi de Paris a lieu tous les ans depuis 2016, à l'exception de l'année dernière pour les raisons qu’on connaît. Je suis content de jouer à domicile. J’habite à côté donc je peux rester chez moi, j’ai mes habitudes et je peux voir mes amis et ma famille en même temps... C’est très agréable. Même si j’aime bien voyager, c’est toujours sympathique de ne pas avoir à se poser de questions sur l’organisation, aller au supermarché, tous ces détails… Pour moi c’est un avantage de jouer à domicile. 

Comment vous sentez-vous après des semaines compliquées ? 

Évidemment je suis revanchard. J’ai envie de faire mon maximum sur les prochains événements, à commencer par celui-ci et retrouver une spirale vertueuse. Je suis très motivé, la compétition sera dure mais je suis venu pour la gagner. D’autant que je l’avais remportée en 2019. 

Vous avez manqué de peu la possibilité d'affronter Magnus Carlsen pour devenir champion du monde. Avez-vous déjà identifié ce qui vous a manqué ? 

J’ai déjà réfléchi avec toute mon équipe sur ce qui a marché et ce qui peut être amélioré dans les prochains tournois. Maintenant, l’objectif est de se qualifier pour le prochain tournoi des candidats, et ça commence en juillet avec la Coupe du monde, donc il n’y a pas de temps à perdre. Ce qui a manqué se joue sur beaucoup de détails, à la fois techniques et à la fois sur des déclics à obtenir, mais je ne vais pas trop donner trop de détails (Sourire). 

La prochaine fois sera la bonne ?

Il faut déjà se qualifier pour les candidats, puis le gagner. Cela reste une compétition sportive et tout peut arriver. Mais évidemment, c’est l’objectif numéro 1. 

Est-ce qu'avec l'explosion des échecs ces derniers mois, vous ressentez un intérêt grandissant pour votre personne ? 

Je m’en rends bien compte, ne serait-ce que l’explosion des échecs pendant le confinement, notamment avec Blitzstream sur Twitch, qui marche très bien. Evidemment, le coup de boost via la série Le Jeu de la Dame sur Netflix nous a procuré une exposition médiatique qui commence à être assez prolongée. L’intérêt du public est croissant, il y a de potentiels sponsors pour les échecs… Hier encore, j’étais en terrasse et j’ai été approché par deux personnes différentes. Il y a deux ans, je marchais tranquillement dans la rue. C’est agréable, tant que ça ne prend pas des proportions de star médiatique, où il y aurait ce sentiment d’étouffement mais ce n'est pas du tout le cas aujourd'hui.

Il y a eu un documentaire tourné sur vous et diffusé récemment, tous les joueurs n’ont pas cette chance…  

C’était un plaisir. Le tournage n'avait pas été préparé donc ça aurait pu mal se passer mais ce n’est pas du tout le cas. Le résultat m’a beaucoup plu, c’est l’essentiel. Donc c’était vraiment une expérience intéressante. 

Dans ce documentaire, tous les joueurs interrogés vous décrivent comme quelqu'un de sympathique et agréable. À les écouter on pourrait presque vous décrire comme le N'Golo Kanté des échecs.

C’est une vision biaisée, dans le sens où j’essaie d’être agréable avec les gens, d’être toujours serviable si quelqu’un me demande quelque chose donc il y a ce côté gentil. Mais, sans connaître N’Golo Kanté personnellement, je le sens gentil plus profondément que ça. Je ne me considère pas comme quelqu’un de foncièrement si gentil que ça. Je ne suis pas méchant, mais je ne me qualifierais pas comme un gentil. 

Un jeune Français a battu le record et est devenu Grand-Maître International à 14 ans seulement. La relève est déjà prête en France ? 

La relève, je l’ai vue venir car au départ c’était moi le petit jeune. Il y a eu un petit trou générationnel en France parce qu’on a eu deux très bons joueurs qui sont nés en 1994 et 1995, qui auraient pu potentiellement aller plus haut qu’ils ne sont actuellement, mais depuis il n’y avait rien eu. Maintenant que je sais qu’il y a Marc'Andria Maurizzi, qui affiche des belles promesses, ainsi que d’autres joueurs un peu plus jeunes qui peuvent arriver, donc ça va être agréable. Mon espoir, c’est qu’ils arrivent à un niveau suffisamment élevé pour jouer en équipe de France avec eux dans les Olympiades, qui ont lieu tous les deux ans par équipe de quatre joueurs. 

Justement, est-ce que vous vous fixez un âge pour devenir champion du monde ou pour arrêter les échecs au niveau professionnel ?

Objectivement, ma carrière ne durera plus de dix ans à partir d’aujourd’hui, et peut-être moins. En tout cas, je pense qu’à 40 ans, j’aurais certainement raccroché les crampons du haut niveau. 

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