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Football : drogue, pendaison, abus… Dele Alli se confie sur le cauchemar vécu pendant son enfance et sur sa récente dépression

Il reste un an de contrat avec Everton à l'Anglais Dele Alli. [SUSA / Icon Sport]

Le footballeur anglais Dele Alli s’est confié dans une interview poignant à Gary Neville, cet entretien a été publié ce jeudi 13 juillet sur les réseaux sociaux. Le milieu de terrain d'Everton y raconte sa jeunesse totalement brisée entre drogues et mauvaises rencontres.

C’est une confession très lourde. Dans un entretien bouleversant réalisé par Gary Neville pour le podcast «The Overlap», l’attaquant anglais, passé par Tottenham et présenté comme l’une des futures stars du football pendant de longues années, a évoqué ses difficultés sur le terrain mais surtout les énormes problèmes dont il a souffert tout au long de son enfance.

«C'est peut-être la première fois depuis longtemps que je peux dire que je vais bien [...] je pense que c'est le bon moment pour dire aux gens ce qui s'est passé, j'ai un peu peur d'en parler mais je pense que c'est bien de le faire», a d’abord lancé l'Anglais de 27 ans qui vient d'effectuer une cure de désintoxication de six semaines après avoir été accroc aux somnifères et souffert de dépression.

pendu à un pont à 11 ans

Comment en est-il arrivé là ? Alors qu’il était une révélation à Tottenham, tout a changé après la Coupe du monde 2018 et l’arrivée de José Mourinho à la tête des Spurs. Le Portugais a commencé à moins le faire jouer et le joueur s’est renfermé… «Un matin, je me suis réveillé, je devais aller m'entraîner, et je me souviens m'être regardé dans le miroir, raconte-t-il. Cela peut paraître dramatique, mais je me regardais littéralement dans le miroir et je me demandais si je pouvais prendre ma retraite maintenant. À 24 ans, vous savez, en faisant ce que j'aime. Pour moi, c'était un crève-cœur.»

«J'étais dans un mauvais cycle, je m'appuyais sur des choses qui me faisaient du mal. J'allais à l'entraînement, je feignais de gagner le combat, je souriais, je montrais que j'étais heureux, mais à l'intérieur, j'étais définitivement en train de perdre la bataille, se rappelle Dele Alli. Je pense que sans m'en rendre compte, je faisais des choses pour m'endormir, que ce soit l'alcool ou autre chose, je pense. Puis j'ai développé une dépendance aux somnifères.»

C’est en arrivant en Turquie qu’il a compris qu’il avait besoin d’aide. «Quand je suis revenu de Turquie, j'ai découvert que j'avais besoin d'un traitement car j'étais dans une mauvaise passe, mentalement. J'ai donc décidé de faire une cure de désintoxication moderne pour la santé mentale et les traumatismes».

Dans cette interview, l’ancien coéquipier d'Harry Kane - qui a d'ailleurs partagé l'interview sur Twitter avec un message pour son ami - est aussi revenu sur ses traumatismes d’enfance qui ont beaucoup joué sur sa récente dépression. «À l'âge de six ans, j'ai été agressé sexuellement par un ami de ma mère qui était souvent à la maison. Ma mère était alcoolique et j'ai été envoyé en Afrique pour apprendre la discipline. J'ai été renvoyé (en Angleterre) à 7 ans, j'ai commencé à fumer, à vendre de la drogue, explique-t-il à l’ancien joueur de Manchester United totalement médusé. À 11 ans, j'ai été pendu à un pont par un homme du quartier, poursuit-il. Et puis vous savez, à 12, j'ai été adopté et à partir de là, c'est comme si j'avais été adopté par une famille extraordinaire.»

De retour en Angleterre, celui qui est encore sous contrat avec Everton pour une saison veut se relancer et se reprendre. «C’est toujours moi contre moi-même dans tous les domaines. Je gagnais le combat, je souriais, je montrais que j’étais heureux, mais à l’intérieur, je perdais définitivement la bataille. Un traumatisme est un traumatisme et votre corps l’enregistre de la même manière, quel qu’il soit», explique-t-il avec émotion.

Une interview poignante qui permet aussi de mettre en lumière les problèmes mentaux que beaucoup de footballeurs mais également des sportifs de haut niveau peuvent connaître et qui sont bien trop souvent minimisés voire mis de côté.

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