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Viceland, la chaîne du groupe Vice Media, arrive en France

Le rappeur Action Bronson anime l'émission «F*** That's Delicious» sur Viceland.[Vice Media LLC]

Un vent de fraîcheur sur le petit écran. Alors que les jeunes désertent la télévision pour Internet, le groupe Vice Media – qui fait déjà autorité sur les contenus en ligne auprès de la génération des 16-34 ans – lance sa propre chaîne, Viceland.

Après les Etats-Unis et le Canada en février dernier, le Royaume-Uni et l’Irlande en septembre, c’est au tour de l’Hexagone d’accueillir, ce mercredi 23 novembre, Viceland dans sa première version non anglophone. Mais au fait, c’est quoi Viceland ? Et Vice Media ? Le premier est une chaîne de télévision créée par le deuxième, qui est un groupe médiatique co-fondé et présidé par Shane Smith.

Mais cet homme barbu aux tatouages apparents ne colle pas vraiment à l’image du grand patron siégant à la tête d’un empire médiatico-numérique. Peut-être parce que cet empire a vu le jour en 1994 à Montréal, au Québec, sous la forme d’un magazine punk appelé «Voice of Montreal». Cinq ans plus tard, la publication installe ses locaux à Brooklyn, se rebaptise VICE, et entame sa mutation en site web.

Ci-dessus, Shane Smith.

La plateforme VICE est aujourd’hui une des plus populaires au monde avec une présence dans plus de 30 pays, 2.200 employés, et propose des articles et des reportages à des millions de personnes via tous les canaux de distribution possibles – internet, réseaux sociaux, smartphone, chaînes de télévision, etc. – sur des sujets divers et variés. Mais ce qui permet à VICE de se démarquer n’est en aucun cas lié à une politique de matraquage de son image. Bien au contraire.

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VICE a su séduire les 16-34 ans avant tout grâce à la qualité et l’originalité de ses contenus. Tous les sujets propres à la génération dite «Y» (ou Millenials) y sont abordés sans tabous – la sexualité, la drogue, la nourriture, les nouvelles technologies, le gaming, le voyage, l’environnement, etc. – et surtout en décalage total avec ce que l’on trouve dans les médias traditionnels.

Sur Viceland, les téléspectateurs vont ainsi découvrir des programmes jamais vu en France. Jugez vous-même :

Weediquette, dès le 24 novembre à 21h, est une série documentaire sur les bienfaits de marijuana et cherche à expliquer comment la perception de cette plante a évolué dans de nombreux pays (sauf en France qui reste un des plus répressifs en la matière) ainsi que les intérêts politiques, économiques et moraux liés à son usage, qu’il soit thérapeutique ou récréatif.


BANDE ANNONCE WEEDIQUETTE par Viceland-France

Noisey, dès le 23 novembre à 21h, part à la rencontre d’artistes de tous horizons – Kendrick Lamar, Justin Bieber, Rick Ross, DJ Khaled, etc – sans jamais s’interdire d’aborder les sujets qui fâchent et qui divisent la société. Une manière de mieux comprendre le travail de certains artistes et d’en savoir plus sur la naissance de courants musicaux méconnus.


BANDE ANNONCE NOISEY par Viceland-France

Black Market, dès le 27 novembre à 21h, voit l’acteur Michael K. Williams, inoubliable interprète d’Omar dans la série The Wire, explorer les économies souterraines à travers le monde. Une plongée fascinante dans le monde de la criminalité, de la toxicomanie et de la pauvreté.


BANDE ANNONCE BLACK MARKET par Viceland-France

F*** That’s Delicious, dès le 28 novembre à 21h, est un délire musical et culinaire dans lequel le rappeur Action Bronson – lui-même un ancien cuisinier – profite de ses tournées pour découvrir les trésors culinaires qui se trouvent à chacune de ses étapes.


BANDE ANNONCE F*CK THAT'S DELICIOUS par Viceland-France

Installée dans le pays du fromage, Viceland va également produire du «made in France» avec notamment une émission sur la musique des quartiers nord de Marseille, ou celle de trois jeunes reporters à la rencontre de la population française. Pour Shane Smith, l’idée directrice de la chaîne est de «se démarquer par la qualité, en faisant des choses dont nous sommes fiers. Et non pas des trucs pourris». Un concept qui paraît simple dit comme ça. Mais qui est bien plus compliqué que cela. Au final, Viceland n’est qu’une nouvelle étape dans le projet d’extension de la galaxie VICE MEDIA. «C’est juste une plate-forme supplémentaire pour faire passer notre message», résume Spike Jonze, le réalisateur devenu directeur créatif du groupe.

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Contrairement à de nombreux médias traditionnels, VICE MEDIA sait comment s’adresser à une jeunesse qui a grandi dans ce grand bouillon médiatique, qui était aux premières loges au moment de la naissance de l’Internet, et qui a développé, de fait, une méfiance et une exigence vis-à-vis des contenus qu’elle consomme. La création d’une chaîne de télévision n’est pas une nécessité en soi. Mais elle devrait permettre à Shane Smith et aux siens de partir à la conquête d’un nouveau territoire – celui de la télévision – sans rien changer à leur style ni à leur méthode de travail. Une indépendance totale si rare aujourd’hui. Et tellement rafraîchissante.

Viceland, uniquement dans les offres CANAL sur le numéro 18 jusqu’à mi-janvier puis sur le numéro 83. Disponible sur tous les supports TV, myCanal et Canal à la demande.

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