Aux confins du polar et du fantastique, l'élégante série flamande «Beau séjour» débarque sur Arte ce jeudi 3 mars à 20h55. Certains y voient déjà le digne successeur des «Revenants». A ne pas rater.
Après les dérangeantes Ennemi public en cours de diffusion sur TF1, librement inspirée de l’affaire Dutroux, et La trêve (diffusée récemment sur France 2), «Beau Séjour», prix du public au festival Séries Mania, s'avère être un polar fantastique en dix épisodes totalement addictifs.
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Les premières images accrochent immédiatement le téléspectateur : Kato (formidable Lynn Van Royen, aussi douce que percutante), adolescente un peu rebelle au look androgyne, se réveille couverte de sang et amnésique dans une chambre d’hôtel du coin : le «Beau séjour». Un peu groggy, elle se traine jusque dans la salle de bain où elle découvre alors son propre cadavre gisant dans la baignoire. La jeune femme se précipite dehors et court jusque chez elle, à travers bois. Elle comprend vite, horrifiée, que sa mère, tout comme la plupart des gens, ne la voit et ne l'entend pas. Seuls certains, comme son père alcoolique ou un sympathique garçon fraichement sorti de l’hôpital psychiatrique, sont capables de la percevoir. La jeune fille va alors suivre l’enquête au plus près et entend bien comprendre les raisons de sa mort.
Une série à l'esthétique envoûtante
Au-delà de l’aspect surnaturel de l’intrigue et du suspense intense dégagé par un scénario malin, les créateurs ont mis l’accent sur l’atmosphère des lieux. Un peu à la manière des «Revenants», série filmée au beau milieu des montagnes où les morts vivants sont loin de ressembler aux zombies de «The Walking dead», la série capte par touche la vie d'une petite communauté rurale du Limbourg, entre bals du samedi soir, concours de motocross et adolescents qui s'ennuient ferme. Plongée vertigineuse dans l'horreur causée par la mort violente d’une jeune fille, «Beau séjour» parvient également à éviter les clichés et jouit d'interprètes aux jeux extrêmement nuancés. Une belle réussite.