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Crack à Paris : malgré l'abandon du projet rue Pelleport, il pourrait tout de même y avoir une «salle de shoot» dans le 20e

L'atmosphère était très tendue dans le 20ème arrondissement de Paris, ce mercredi 15 septembre, alors que les riverains de la rue Pelleport étaient invités à une réunion publique au sujet de l'ouverture prochaine d'une possible salle de consommation à moindres risques (SCMR) dans leur quartier.

Plus tôt dans la journée, les riverains avaient obtenu satisfaction, quand le Premier ministre Jean Castex était intervenu pour s'opposer à la création d'une salle pour toxicomanes rue Pelleport. Si le chef du gouvernement s'est d'abord montré favorable «à la création de nouveaux lieux dédiés à l'accueil et au repos» à destination des consommateurs de crack, il avait néanmoins souligné que ce consentement se faisait «sous réserve d’une offre et d’une localisation adaptées».

La mairie invitée à faire «d'autres propositions»

Or, installer un tel lieu au 172 rue Pelleport, à proximité immédiate avec des écoles et un Ephad s'avérait être une «difficulté évidente» pour Jean Castex, et un projet «impossible» selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. «Installer ce dispositif qui vise à accueillir des toxicomanes, pour les accompagner vers le sevrage, collé à une école, on a dit "c'est non"», a insisté le porte-parole du gouvernement, incitant la mairie à faire «d'autres propositions».

Message entendu par la mairie, qui a annoncé dans la foulée renoncer à ce site dans une «décision conjointe» avec l'Etat. «La maire n'avait pas rendu d'arbitrage final, c'était dans une liste de propositions», a d'ailleurs relativisé son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. «Après un échange approfondi avec les services de l'État, la décision conjointe a été prise de ne pas implanter (d'unité thérapeutique) sur le site de la rue Pelleport», avait ainsi confirmé la municipalité parisienne dans un communiqué envoyée juste avant la réunion publique.

Présents à ce rendez-vous très attendu par les riverains, le maire du 20e Eric Pliez et le premier adjoint parisien Emmanuel Grégoire ont pourtant fait face à l'hostilité d'une grande partie de la salle, qui s'est montrée particulièrement hostile au projet d'ouvrir une salle pour les toxicomanes dans leur arrondissement. «Comment avoir confiance en vous après ce que nous venons de vivre pendant deux semaines ?», a par exemple lancé un participant, faisant référence au mutisme du maire face à la mobilisation des riverains.

D'autres sites à identifier dans le 20e

Reconnaissant que les conditions n'étaient «pas réunies» pour le projet abandonné de la rue Pelleport, le maire du 20e s'est tout de même dit déterminé, «maintenant que le calendrier se desserre», à identifier «d'autres sites» dans son arrondissement. «Nous sommes disponibles, en soutien à la maire de Paris et avec l'appui de l'Etat, pour identifier d'autres sites pour lesquels nous prendrons le temps du dialogue», s'est-il ainsi exprimé.

Le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, a quant à lui promis des «moyens considérables» pour que l'ouverture de nouvelles structures se passe «dans les meilleures conditions».

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