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«Une première en France» : un vaste réseau de fabrication d'armes 3D démantelé, un procédé qui inquiète les autorités

Avec le premier démantèlement d’un vaste réseau d’armes 3D imprimées en France et en Belgique en début de semaine, les forces de l’ordre s’alarment d’une potentielle émergence de ce procédé dans l’Hexagone en raison de la facilité de fabrication et de la dangerosité des armes fabriquées.

Une tendance importée des Etats-Unis amenée à se multiplier dans les années à venir ? Grâce à des investigations menées pendant un an, la division «cyber» de la gendarmerie nationale a annoncé en début de semaine le démantèlement d’un vaste réseau d’armes 3D.

«Il s'agit d'une première en France» qui «ne manque pas de nous inquiéter», a assuré lundi Nicolas Bessone, le procureur de la République de Marseille (Bouches-du-Rhône) lors d'une conférence de presse où il a présenté trois de ces armes saisies fin janvier.

Le coup de filet a permis d’interpeller quatorze personnes provenant de Belgique mais aussi de différentes régions françaises comme la Côte d'Azur, l’Ile-de-France, le Grand-Est et le Midi-Pyrénées. Au total, 300 gendarmes ont été mobilisés, dont des membres du GIGN, afin de mettre la main sur huit imprimantes 3D, sept armes 3D complètes et 24 armes conventionnelles.

A la tête de ce réseau figurait un homme de 26 ans, déjà condamné pour une infraction liée aux stupéfiants, résidant dans la commune de Roquebrune-sur-Argens (Var).

Six personnes ont été placées en détention provisoire, cinq autres sont sous contrôle judiciaire, dont une maintenue à domicile sous bracelet électronique. Toutes ont entre 18 et une trentaine d'années et certaines ont des antécédents judiciaires.

des armes produites facilement

Les armes 3D sont produites simplement avec une imprimante, du plastique et d’autres matériaux classiques.

«Dans la fabrication de cette arme en particulier, on va trouver des pièces totalement imprimées en 3D, comme la crosse, la carcasse, la poignée, le garde-main intérieur. Il y a aussi des pièces réalisées en métal comme par exemple le canon qui est fait dans un tube d’acier», a détaillé pour CNEWS Ronan, expert balistique auprès de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie.

Les premiers pistolets imprimés en 3D remontent à 2013 aux Etats-Unis. Cette pratique illégale rend ces armes intraçables alors pour les retrouver, la police doit recourir à différentes méthodes. 

«Les forces de l’ordre en France disposent de services plutôt dédiés à la matière cyber et qui procèdent notamment à des surveillances sur certains réseaux plus ou moins fermés. Ces armes sont découvertes généralement dans le cadre d’enquêtes judiciaires et on poursuit par du travail numérique mais pas uniquement. On peut les retrouver dans le cadre d’enquêtes judiciaires sur des trafics d’armes conventionnels», a expliqué le capitaine Arnaud Seguin, chef de département de la gendarmerie de Pontoise (Val-d’Oise), à notre micro.

Même si cette pratique n’est pour l’instant pas généralisée, les forces de l’ordre restent inquiètes face à l’émergence de ce procédé et son développement technologique rapide.

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