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Cuphead : un hommage vibrant aux pionniers de l’animation

Nous sommes en 1930 et de drôles de toons sont dans l’ère du temps. Alors que Walt Disney met en avant son lapin Oswald dans les salles obscures et que Betty Boop se déhanche sur une bande son jazzy, les fans de jeux vidéo ne boudent pas leur plaisir en découvrant Cuphead.

C’est dans ce passé dystopique qu’aurait aimé nous plonger le studio MDHR, qui vient de lancer le premier jeu vidéo hommage à cette époque, où de grands enfants s’évertuaient à animer, en noir et blanc, de petits personnages sur celluloïd.

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Cuphead, disponible sur Xbox One et PC, est donc bien une œuvre de 2017 qui aurait aimé égayer la planète il y a 90 ans. C’est d’ailleurs un véritable cartoon avant d’être un jeu. Il recèle en lui toute l’esthétique de la fin des années folles portée par une bande originale digne des musiques diffusées par les phonographes d’antan, tandis que ses personnages y répondent en suivant les rythmes du charleston et du shimmy. C’est dans cette ambiance haute en couleur que ses héros toonesques prennent vie.

Cuphead, son acolyte Mugman et les multiples personnages qui jalonnent leur odyssée ont ainsi donné lieu à un travail presque jamais vu dans l'univers vidéoludique. A l'heure des films en 3D portés par les emblématiques studios Pixar, MDHR s'est entouré d'animateurs à l'ancienne pour retrouver la même animation imparfaite et sacadée, qui faisait tout le charme des cartoons de l'époque.

La durée de sa production témoigne a elle seule du travail de forçats mené par ces équipes. Devenu l'emblème des jeux indés, Cuphead avait en effet été dévoilé en 2014 pour une sortie initialement prévue dès 2015. Mais le succès lié à sa patte graphique étonnante a poussé MDHR à fournir un travail de titan pour répondre aux attentes des joueurs. Il fallait environ une demi-heure de travail pour fournir une seule des 24 images par seconde nécessaires à l'animation.

Fait rare dans un jeu, les séquences et le défilement des animations des personnages a été pensé à 24 ips afin de conserver le rendu old-school, toutefois le gameplay affiché à l'écran atteint bien les 60 ips. Chaque cellulo, travaillé à la main, a été ensuite numérisé pour être intégré au rendu numérique final, comme en témoigne la vidéo ci-dessous.

La musique est également partie intégrante de cette ambiance. Les compositeurs ont ainsi réuni un orchestre afin de conserver l'essence de chaque instrument analogique. Cuivres, cordes, claviers et percussions offrent les sons gras et percutants du jazz.

Pour le reste, Cuphead s'affiche aussi comme un bel hommage aux shoot'em up et run & gun qui ont égayé les années 1990. Dans cet univers ultracoloré, aux personnages surréalistes, il faudra toutefois s'accrocher pour espérer en voir la fin. Le titre exige en effet une concentration de tous les instants pour espérer triompher. Là où l'on pourrait craindre que ce culte de la perfection ajoute à ce chef d'œuvre une dose d'élitisme, Cuphead et son ambiance unique se vit aussi comme un véritable feu d'artifice qu'il serait dommage de bouder.

Le prochain jeu de MDHR n'abandonnera pas la 2D ni les procédés d'animation à l'ancienne. Chad Moldenhauer, directeur artistique de Cuphead, l'assure. Il envisage déjà «un jeu d'arcade ou dans le style des jeux d'arcade. Nous nous concentrerons toujours sur l'animation 2D dessinée à la main. Pas nécessairement à partir des années 1930, car chaque époque a des procédés vraiment cool qui peuvent être empruntés ou retravaillés dans les jeux», confiait-il lors d'un entretien au Time en 2016.

Cuphead, MDHR, sur Xbox One et PC.

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