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Coronavirus : bientôt une application officielle pour suivre les personnes en contact avec les individus infectés ?

Les données sont promises comme anonymisées. [© LLUIS GENE / AFP]

Alors que d'autres pays ont fait le choix de suivre à la trace leurs concitoyens afin de contrôler l'évolution de l'épidémie, à l'instar de la Corée du Sud ou de la Chine, la France développe actuellement une application en ce sens qui reposera «sur la base du volontariat».

Cette appli mobile, dont le nom de code est StopCovid, permettra d'identifier les individus ayant été en contact avec une personne infectée par le coronavirus, ont annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran et le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O, ce mercredi 8 avril dans un entretien accordé au Monde.

Une interview sous forme d'opération déminage sur la question sensible du «tracking» des données et sa compatiblité avec la question des libertés individuelles et de la vie privée.

Un déploiement encore théorique

Toutefois, «aucune décision n'est prise» sur un éventuel déploiement de cette application, précisent Cédric O et Olivier Véran. Le projet est actuellement développé par l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Il vise à proposer «une application qui pourrait limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission, détaille Cédric O. L'idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif afin de pouvoir se faire tester soi-même, et si besoin d'être pris en charge très tôt, ou bien de se confiner».

Pas de géolocalisation

Pour le gouvernement, l'application pourra être installée sur la base du volontariat et pourra être désinstallée à tout moment, avec la garantie de ne pas conserver de données personnelles. «L'application ne géolocalisera pas les personnes. Elle retracera l'historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents, sans permettre aucune consultation extérieure, ni transmettre aucune donnée», explique Cédric O. L'outil n'utilisera donc pas les données GPS du mobile, mais la technologie Bluetooth, qui permet à nos smartphones d'identifier des appareils à proximité (écouteurs, enceintes, imprimantes...).

«Lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l'un enregistre les références de l'autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique».

Une compatiblité avec le droit européen

Enfin, l'application se devra d'être compatible avec le RGPD, puisque les données seront anonymisées, souligne Olivier Véran. «Personne n'aura accès à la liste des personnes contaminées, et il sera impossible de savoir qui a contaminé qui. Le code informatique sera public et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) est étroitement associée aux travaux», ajoute en substance le ministre de la Santé.

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