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Un modèle humain d'embryon développé à partir de cellules souches

Photo datée du 30 novembre 2000 au C.E.C.O.S (Centre d'étude et de conservation du sperme humain) de Rennes montrant sur écran de contrôle, un embryon humain (blastocyste) en éclosion, 6 jours après la micro-injection d'un spermatozoïde. MARCEL MOCHET / AFP

Des scientifiques ont développé un modèle humain d'embryon à partir de cellules souches embryonnaires humaines, reproduisant en laboratoire les premiers stades de son développement, qui pourrait s'avérer utile pour étudier les malformations congénitales ou d'autres maladies, selon une étude.

Ce modèle de pseudo-embryon permet d'observer des processus inédits sous-jacents à la formation du corps humain, jamais directement observés auparavant, selon les équipes de l'Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, et de l'Institut Hubrecht des Pays-Bas, dont les travaux sont parus le 11 juin dans la revue scientifique Nature.

Ce système est «une première étape vers la modélisation de l'émergence du plan du corps humain et pourrait s'avérer utile pour étudier ce qui se passe lorsque les choses tournent mal, comme dans les malformations congénitales», estime le Dr Naomi Moris, co-auteure de l'étude.

Le modèle développé par les chercheurs ressemble partiellement à un embryon âgé de 18 à 21 jours.

Un pas vers «la boîte noire»

Le «plan» du corps humain, ou schéma directeur de construction de l'organisme, découle d'un processus appelé gastrulation, durant lequel se forme une structure de trois couches distinctes de cellules qui constitueront ultérieurement les différents tissus du corps. La période de gastrulation est considérée comme «la boîte noire» du développement humain car des restrictions légales empêchent de développer des embryons en laboratoire au-delà de 14 jours.

Or, de nombreuses anomalies congénitales se produisent au cours de cette période du développement embryonnaire, de causes telles que l'alcool, les médicaments, les produits chimiques et les infections. Son étude pourrait également aider à comprendre des problèmes médicaux comme l'infertilité, les fausses couches et les troubles génétiques, ajoutent les chercheurs.

une premiere avec des cellules souches humaines

Pour créer et développer ce modèle, l'équipe a collecté des agrégats serrés de cellules humaines cultivées en laboratoire et les a soumis à des produits chimiques pour activer certains gènes. C'est la première fois que des cellules souches humaines sont utilisées pour créer un modèle tridimensionnel d'embryon humain, après ceux réalisés avec des cellules souches de souris et de poissons zèbres.

Ces ébauches embryonnaires, les gustraloïdes, ne peuvent pas devenir de vrais embryons entièrement formés car ils n'ont pas de cellules cérébrales, ni les tissus nécessaires à leur implantation dans l'utérus, soulignent les chercheurs. Cependant, ils ont observé à 72 heures de développement des signes évidents des événements conduisant à la formation de muscles, d'os et de cartilage.

L'étude ouvre une «fenêtre fantastique» sur la formation précoce du corps humain, relève le professeur de biologie du développement au King's College de Londres, Jeremy Green, qui n'y a pas participé.

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