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Des influenceurs chinois utilisent des clones numériques d'eux-mêmes pour créer du contenu

La diffusion en direct via les réseaux sociaux est devenue un moyen facile de produire de l’argent. [© DisobeyArt / Adobe Stock]

En Chine et à Taïwan, de plus en plus d’influenceurs font appel à l’IA pour créer des clones numériques d'eux-mêmes afin de générer du contenu à leur place. Une façon pour eux d’augmenter facilement leurs revenus.

Produire plus pour gagner plus. Voici la consigne qui prime pour les influenceurs chinois, qui se tournent vers la facilité en générant des clones numériques qui créent du contenu sur les réseaux sociaux à leur place.

En septembre, Chen Yiru, un influenceur taïwanais, faisait polémique en diffusant des images de lui, ingurgitant des pieds de poulet durant près de 15 heures, en direct sur ses réseaux sociaux. Problème, il s'agissait d'un clone généré par une IA qui pouvait donc en manger autant qu'il le souhaitait. En comprenant la supercherie, de nombreux fans se seraient désabonnés, lui faisant ainsi perdre environs 7.000 followers.

Ce premier cas a également éveillé l’intérêt de beaucoup d’autres influenceurs et leaders d’opinion clés (des personnes influentes possédant des connaissances spécialisées sur des sujets spécifiques), qui ont donc commencé à faire appel à l’intelligence artificielle.

L'émergence de l’utilisation de l’IA sur les réseaux sociaux, en direct, implique donc un moyen d’élever les revenus d’un côté, mais aussi la mise en danger de certains emplois. Puisque, en effet, les entreprises de médias se tournent vers des «stars numériques» moins chères, comme l’a rapporté le média britannique The Guardian.

La diffusion en direct, nouvelle star du commerce électronique

Depuis quelque temps, la diffusion en direct via les réseaux sociaux est devenue un moyen facile de produire de l’argent. Il s’agit notamment d’une grande affaire en Chine. À l’origine, la diffusion en direct ne montrait que des personnes échangeant avec leurs abonnés, en train de chanter ou partageant simplement leur journée.

En constatant l’ampleur que prenait ce mode de diffusion, les entreprises et chaînes d’achats ont profité de l’occasion pour développer le secteur du commerce électronique. En 2023, les flux en direct devraient avoir augmenté au total de 4,9 milliards de yuans (soit 627 millions d’euros), impliquant une augmentation de 11 % du secteur.

Désormais, le nombre d’influenceurs proposant à leur communauté des «lives» ou «stream» (la diffusion en direct), dans lesquels ils mettent en avant les produits de marques ayant fait appel à eux, ne fait que de croître.

L’IA, une solution à double tranchant chez les influenceurs

Devenue la nouvelle poule aux œufs d’or des marques, la diffusion en direct a pris un nouveau tournant. De nombreuses startups de l’IA ont commencé à proposer des avatars numériques à des influenceurs, ainsi qu’à des entreprises de médias. Basée à Nanjing en Chine, la Silicon Intelligence, peut générer des clones numériques à partir d’une minute de séquence d’un être humain, pour seulement 8.000 yuans (49,73 euros).

Le site chinois, Sina Weibo, a publié le résultat d’une enquête menée auprès de 10.000 jeunes, démontrant que 60 % d’entre eux aimeraient devenir influenceurs, notamment autour de la diffusion en direct. Néanmoins, l’IA risque fortement de les remplacer.

En effet, si pour le moment les clones numériques leur permettent de gagner de l’argent plus facilement, cela pourrait devenir à terme un moyen pour les marques d’obtenir de la main d’œuvre presque gratuite, au vu du prix peu élevé qu’implique la création d’un avatar.

Alors, pour rester sur le devant de la scène, les influenceurs ont donc décidé de compter sur leurs profils hors caméra. Pour qu’ils puissent continuer à exercer leur métier et à exister sur les réseaux sociaux, de la visibilité est nécessaire. Sans cela, ils n’ont aucune valeur médiatique.

La question de l’authenticité

Le 11 octobre dernier, le gouvernement chinois publiait un projet de «lignes directrices pour les entreprises utilisant la technologie d’IA générative». Celui-ci indiquait que les personnes clonées devraient fournir un consentement écrit afin que leurs données biométriques soient utilisées de cette manière. Seulement, il n’y a eu aucune précision concernant la façon dont ce contenu allait être indiqué auprès du public.

De nombreuses «zones grises», sur l’authenticité de l’IA, subsistent. Certaines plate-formes détiennent leurs propres exigences, mais ne sont pas largement appliquées.

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