Stephanie Stein a profité d’un entretien organisé par Reddit pour dévoiler les coulisses chaotiques de la production du film d’animation «Kung Fu Panda 4» dont elle est la co-réalisatrice avec Mike Mitchell. Des propos d’une honnêteté rare dans le monde du cinéma.
Un parcours du combattant. Alors que «Kung Fu Panda 4» cartonne aux États-Unis, et qu’il est attendu en France ce mercredi 27 mars, la co-réalisatrice Stephanie Stein a profité de sa participation à une session de questions/réponses avec les fans sur le site Reddit pour dévoiler les nombreuses difficultés rencontrées dans le processus de production du film d’animation.
Bien qu’elle ait souligné son envie de donner des réponses «politiquement correcte» en début d’entretien afin de ne pas compromettre ses futures opportunités professionnelles, Stephanie Stein s’est montrée d’une honnêteté confondante au moment de décrire son expérience sur le développement du film. Elle a ainsi partagé sa colère sur la manière dont le retour de Tai Lung à l’écran a été pensé, malgré ses tentatives de faire honneur au personnage en incluant plus de nuance dans le scénario.
Interférences répétées
Elle explique également avoir été totalement ignorée par les décideurs, ces derniers préférant s’entretenir exclusivement avec Mike Mitchell – qui est plus expérimenté, et figure en tant que producteur exécutif au générique – pour prendre des décisions concernant les éléments clefs du scénario. Stephanie Stein a souligné les interférences répétées des patrons de DreamWorks dans son travail.
«Beaucoup de films d’animation, surtout ceux disposant d’un important budget, vont dépendre des avis des dirigeants du studio sur les décisions créatives. C’est étrange, mais je suppose qu’ils ont besoin de montrer qu’ils savent ce qu’ils font, que leurs opinions vont influencer les chiffres au box-office et le succès financier du film. C’est la raison pour laquelle les réalisateurs adorent A24, parce que leurs dirigeants trouvent des réalisateurs, leur donnent de l’argent, et les laissent tranquilles jusqu’à ce qu’ils reviennent avec un produit fini. Ils ne sont pas là à faire des remarques», décrit-elle.
Stephanie Stein a pointé du doigt la manière dont les studios supprimaient régulièrement des films pourtant terminés dans le seul but de payer moins d’impôts. Ou encore la volonté des dirigeants de ne pas dépasser la barre des 90 minutes pour un film d’animation «parce qu’ils partent du principe qu’un enfant ne peut pas rester assis devant un film au-delà de ce temps». Elle révèle enfin que l’addition des Cinq Cyclones dans «Kung Fu Panda 4» a été une décision prise à la dernière minute, obligeant les équipes graphiques à réaliser des heures supplémentaires colossales afin d’obtenir le meilleur résultat possible.