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Invasion de moustiques en Argentine : quelle est cette maladie rare que peuvent transmettre ces insectes ?

Des images amateurs, prises dans la commune de La Plata, au sud de la capitale argentine, montrent l'ampleur de l’invasion de moustiques. [Twitter @DespertarJuven2]

Le centre de l’Argentine est touché depuis plusieurs semaines par une invasion de moustiques de l’espèce «Aedes albifasciatus». Proliférant dans les eaux stagnantes, ces insectes sont à l'origine de piqûres plus douloureuses que celles de leurs cousins sévissant au Brésil, en plus d'être porteurs d’une maladie redoutable.

Des images impressionnantes. Ces dernières semaines, le centre de l’Argentine, et plus particulièrement la région autour de la capitale Buenos Aires, est confronté à une invasion de moustiques appartenant à l'espèce «Aedes albifasciatus». 

Des images amateurs prises dans la commune de La Plata, au sud de la capitale, ont démontré l’intensité de l’invasion.

Sur ces dernières, on a ainsi pu voir plusieurs centaines de moustiques présents notamment sur le rebord blanc d’une fenêtre de véranda.

Toujours dans la même commune, une vidéo amateur relayée par la radio argentine Uno 650 AM a permis de constater l’omniprésence de ces moustiques sur une des routes de la ville. Le conducteur du véhicule a dû traverser une nuée de ces nuisibles et plusieurs dizaines d’entre eux se sont retrouvés échoués sur son pare-brise.

Face à ce fléau, les habitants touchés se sont rués sur les produits anti-moustiques, au point de provoquer une pénurie. Face à la demande exponentielle, les prix de ces produits ont ainsi été multipliés par six et ont provoqué certaines ruptures de stock. 

Des nuisibles surnommés «les moustiques d'inondation»

Ces nuisibles de l’espèce «Aedes albifasciatus» ont été surnommés «les moustiques d'inondation» par le Conseil national de la recherche scientifique et technique d'Argentine. Cette appellation fait référence à leur capacité à développer leurs larves dans les eaux stagnantes ou les flaques. 

D’après les spécialistes locaux, les œufs déposés par cette espèce en période de sécheresse auraient éclos massivement au même moment lors des inondations causées par le phénomène El Niño.

Des moustiques vecteurs d'encéphalite équine de l'Ouest

A l’inverse des moustiques de type «Aedes aegypti», l’espèce «Aedes albifasciatus» ne transmet pas la dengue mais elle est porteuse de l'encéphalite équine de l’Ouest. Cette maladie virale rare cible principalement les équidés mais un premier cas humain depuis plus de deux décennies a été détecté en Argentine le 20 décembre dernier. Selon un rapport du ministère argentin de la Santé, sept autres cas ont été détectés dans le pays le 7 janvier dernier.

D’après l’OMS, l'encéphalite équine de l’Ouest peut provoquer des symptômes légers ou des formes graves de méningite et d’encéphalite aseptiques. Les scientifiques argentins ont estimé à deux semaines la durée de cette invasion dans le pays. Pour rappel, la nation argentine avait déjà été confrontée à un phénomène de ce type en tout début d’année.

Une espèce différente de celle qui sévit au Brésil et au Paraguay

Comme en atteste cette vidéo relayée sur X, l’espèce «Aedes albifasciatus» provient de zones plus rurales. «Cela signifie que ces moustiques sont habitués à traverser les peaux épaisses des animaux. C’est pour cela que la population argentine aujourd’hui touchée ressent avec plus d’intensité les piqures», a rappelé l’auteur de cette vidéo.

Depuis le début d’année, le cousin de cette espèce, à savoir les moustiques de type «Aedes aegypti» ont largement envahi le Brésil et le Paraguay. Les cas de dengue au Brésil ont été multiplié par quatre en ce début d’année par rapport à la même période en 2023 en raison des fortes chaleurs frappant le pays.

Selon les derniers chiffres fournis par le ministère de la Santé, 262.247 cas probables de dengue ont été recensés lors des quatre premières semaines de 2024, contre 65.366 au même moment l'an dernier.

La dengue a fait 29 morts depuis le début de l'année dans le plus grand pays d'Amérique Latine, alors que 173 autres décès en cours d’analyse pourraient avoir été causés par cette maladie.

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