On en recense plus de 80 dans la capitale. Les marchés parisiens sont un véritable héritage de Paname qui perdure. Qu’ils soient couverts ou à ciel ouvert, ils font le plein à chaque ouverture.
Le plus villageois : Saxe-Breteuil
[Crédits : M. Lévy pour Direct Matin]
Avec sa vue imprenable sur la tour Eiffel, le marché Saxe-Breteuil bénéficie de la plus belle des perspectives. Il s’étend le long de l’avenue de Saxe avec sa vingtaine de stands, le double le week-end. Les habitants du quartier s’y ruent le jeudi et le samedi pour remplir leurs cabas, d’autant que les commerces ne sont pas légion dans les alentours. Beaucoup de producteurs en vente directe y installent leurs étals. Ils proposent des fruits et légumes rares issus de l’agriculture bio ou raisonnée. Le marchand de champignons, d’herbes et de pommes de terre de toutes sortes est ainsi très populaire.
D’une façon générale, il règne dans les allées de ce marché une ambiance de village. Elle n’échappe pas aux touristes, surtout américains, qui se pressent devant les étals pour prendre en gros plan les produits locaux, sans pour autant les acheter ensuite, au grand dam des vendeurs.
Marché Saxe-Breteuil, avenue de Saxe (7e). Le jeudi et le samedi, de 7h à 15h.
Le plus ancien : les Enfants Rouges
[Crédits : M. Lévy pour Direct Matin]
C’est l’un des marchés les plus anciens de Paris. Créé en 1615, il était destiné à approvisionner le Marais. Depuis, le marché des Enfants Rouges est resté une adresse réputée et a fait son entrée à l’inventaire des Monuments historiques, en 1982. Son nom renvoie aux pensionnaires de l’orphelinat Marguerite-de-Navarre voisin, au XVIe siècle, vêtus de rouge, synonyme de charité. La halle de 2 000 m2 de la rue de Bretagne, rénovée à la fin des années 1990, regroupe des stands diaprés et appétissants.
Dans le cœur des Parisiens, ce marché aune place à part : on y vient en pèlerinage, pour faire ses courses et, souvent, pour déjeuner. Au choix : pizzeria, crêperie, adresses libanaise, afro-antillaise, italienne, … On peut aussi avaler escargots, produits régionaux ou bentos japonais. Un spot incontournable qui a fêté cette année ses 400 ans.
Le plus populaire : Aligre
[Crédits : S. Robichon / Mairie de Paris]
Le jour n’était pas encore levé lorsque, le 6 juillet dernier, il fut touché par un incendie accidentel. 200 mètres carrés de halle partis en fumée et trois mois de fermeture. Le marché d’Aligre, à mi-chemin entre la Bastille et Nation, s’est relevé sans mal de ce brasier, lui qui a connu les soubresauts de la Révolution et de la Commune de Paris qui entraînèrent aussi sa fermeture temporaire. Dès 1781, l’endroit, également appelé marché Beauvau, accueillait forains, crieurs, langueyeurs qui vendaient les porcs vivants et courtiers qui s’assuraient de la qualité des viandes.
Aujourd’hui, ils ont été remplacés par des primeurs, des charcutiers ou des artisans. Sur la place, des brocanteurs vendent livres, bibelots ou tissus, alors que la halle abrite, sous sa charpente en coque de bateau retournée, une fromagerie, un café, une boucherie et autres produits alimentaires… Surtout, Aligre aimante les clients avec ses prix imbattables : les fruits et légumes oscillent entre 1 et 2,50 euros par kilo.
Le plus diversifié : Saint-Quentin
[Crédits : M. Verhille pour Direct Matin]
Sa structure métallique fait partie du patrimoine. Le marché Saint-Quentin peut se prévaloir de posséder, avec celui de Secrétan, la seule halle conservée en l’état depuis l’ère haussmannienne. Inauguré en 1866, il remplace la foire Saint-Laurent, un regroupement de commerces de bouche qui trônait dans la cour de la gare de l’Est. Ici, se croisent des fidèles du 10e arrondissement et quelques touristes, à la recherche de viandes et de poissons de qualité, de fruits et légumes frais et de pain tout juste cuit.
Sont aussi installés un droguiste, un cordonnier, des fleuristes, des traiteurs (italien, brésilien, marocain, libanais…). Si l’on veut flâner, on peut déjeuner chez MS Kiosk, un restaurant qui sert plats et douceurs sans gluten, ou goûter des bières variées dans la boutique Bierissime et repartir avec une bouteille.
Le plus vert : les Batignolles
[Crédits : M. Lévy pour Direct Matin]
Il n’est pas vaste mais s’impose résolument comme le plus écolo. Le petit marché, qui court sur le boulevard des Batignolles, du n° 27 au n° 48, rassemble une cinquantaine de stands, couverts de mets garantis 100 % bio. Epiciers, boulangers-pâtissiers et crémiers voisinent avec primeurs, rôtisseurs et traiteurs… A deux pas de la place de Clichy, ce marché au large éventail de couleurs et aux senteurs disparates est le rendez-vous du samedi des bobos amateurs de bonne chère qui s’y promènent souvent en fin de matinée, grignotant çà et là un morceau de charcuterie ou de fromage.
On peut trouver des panais ou des crosnes, ces légumes anciens vendus par des maraîchers de la région. En plus des fruits, viandes et poissons, les Batignolles embrassent leur cortège de vins naturels, d’arômes, d’huiles essentielles et de vêtements en coton éco-responsable. Si les tarifs se révèlent plus onéreux que sur d’autres marchés parisiens, la qualité des produits convainc instantanément.
Marché bio des Batignolles, boulevard des Batignolles (17e). Le samedi, de 9h à 15h.