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Frànçois and The Atlas Mountains à Bourges

Le groupe "Frànçois and The Atlas Mountains" sur la scène du Printemps de Bourges, le 25 avril 2012[AFP]

Première signature du très respecté label anglais Domino, Frànçois and The Atlas Mountains marie chanson française, pop anglaise et rythmes africains, une musique portée par des "vents qui viennent de loin", explique-t-il à l'occasion de sa venue au Printemps de Bourges.

"E volo love", leur disque paru cet automne, a été un des coups de coeur de la critique française.

Il a aussi reçu d'excellents échos en Grande-Bretagne, où la formation qui côtoie Franz Ferdinand et les Arctic Monkeys sur le label Domino, tourne régulièrement.

Sur scène, comme sur disque, le groupe est porté par la personnalité à la fois charismatique et lunaire du chanteur Frànçois Marry.

Le jeune homme originaire de Saintes (ouest de la France) --"une petite ville où il ne se passait pas grand chose", dit-il -- a déjà un long parcours musical derrière lui.

En 2003, animé d'une "très forte envie de partir dans une ville bouillonnante d'art", il s'expatrie dans le sud de l'Angleterre, à Bristol, le berceau du mouvement trip-hop.

"Je rêvais de la vie d'artiste, de vivre avec rien, de vivre de l'enthousiasme de créer avec des gens. C'est ce que j'ai fait: créer avec des gens qui partaient de rien, qui créaient de petits concerts, de petites boutiques où ils vendaient leurs sérigraphies", raconte-t-il.

Le musicien part en tournée qu'il organise lui-même, joue avec le groupe écossais Camera Obscura et enregistre quatre albums, dont un seul "connaît une existence publique".

"A une époque, j'étais frustré parce que j'étais prêt physiquement, j'avais envie de rencontrer des artistes, de tout goûter à la fois", reconnaît-il.

Calebasses et dounoumbas

"Mais je me serais vite cassé les dents parce que je n'avais pas assez de confiance en moi et d'ouverture d'esprit. J'étais trop jeune, fougueux et arrogant. Maintenant, je suis encore un peu arrogant, mais un peu moins", poursuit-il de sa voix douce et rêveuse.

Frànçois a rencontré les Atlas Mountains, son groupe, au fil de concerts à Saintes, Bordeaux ou Glasgow.

Leur musique, chantée en français et en anglais, est un mélange inhabituel de chanson française à la Dominique A, de pop anglaise très mélodieuse, d'électro et de rythmes africains.

En concert, le percussionniste Amaury Ranger est un des centres d'attraction. Pieds nus, des grelots attachés aux mollets, ce grand blond est totalement absorbé par le son de ses calebasses et de ses dounoumbas (tambours maliens).

Comme les autres éléments de la musique de Frànçois and the Atlas Mountains, les percussions africaines sont arrivées naturellement, presque par hasard.

"Un jour, on jouait dans une salle où il y avait ces dounoumbas. J'ai dit à Amaury +tiens on va jouer deux morceaux et ça sera juste toi là dessus et moi aux claviers+. Ca groovait et en même temps il y avait la nostalgie du clavier. Je me suis dit +voilà, il ne faut pas chercher plus loin+", explique le musicien, qui est également peintre.

Avec un pinceau comme en musique, "j'essaye de disparaître en tant qu'individu pensant, qu'il n'y ait pas de concept derrière, que l'endroit, le lieu, le temps, l'instant fassent émerger l'image", confie-t-il, soudain absorbé par un souvenir lointain.

"Quand j'étais tout petit, ma mère habitait à Levallois-Perret et elle m'avait dit +regarde, aujourd'hui le vent a emmené du sable du Sahara+", raconte-t-il, encore émerveillé. "Il y a des vents qui viennent de loin dans notre musique", ajoute-t-il, ses yeux verts dans le vague.

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