En direct
A suivre

Caravage : pas d'acquéreur pour la villa romaine contenant une voûte du peintre

Ce palais romain abrite la seule peinture murale du célèbre peintre italien. La presse italienne a baptisé cet événement de «vente aux enchères du siècle».[© Laurent EMMANUEL / AFP]

La résidence romaine des princes Ludovisi Boncompagni, qui abrite une oeuvre de Caravage, avait été mise aux enchères, ce mardi à Rome. Estimée à un total de 471 millions d’euros, l’évènement était suivi par les italiens épris d’art, qui ne souhaitaient pas voir ce patrimoine culturel cédé à de riches particuliers.

Ils auront en partie eu gain de cause, puisque la vente, décidée par un tribunal de Rome pour mettre fin à une guerre de succession entre héritiers, n'a pas trouvé acquéreur. «Personne n'a participé à l'enchère» pour l'achat de la célèbre Villa Ludovici, a indiqué Camillo Verde, le notaire chargé de la vente, selon l'AFP. 

Mais pour les défenseurs d'un achat par l'Etat de cette demeure, il ne s'agit que 'une victoire temporaire, puisque la prochaine vente aura lieu le 7 avril prochain, avec une estimation revue à la baisse, à 376,8 millions d'euros, soit 20% de moins.

Sur le prix d'origine, 350 millions d'euros revenaient à la seule oeuvre du Caravage, le restant concernant la demeure en elle-même. 

L'oeuvre du Caravage, ou Michelangelo Merisi de son vrai nom, qui daterait de 1597, est une décoration de plafond commandée à l’époque par le cardinal Del Monte. La particularité de cette peinture à l’huile est sa représentation de Jupiter, Neptune et Pluton, avec au centre le globe terrestre et les signes du zodiaque.

En effet, comme le précise l’historien d’art et ex-conservateur de musée, Claudio Strinati, non seulement «il s’agit d’une des premières oeuvres de Caravage, mais elle traite un sujet mythologique, alors qu’il a peint quasi exclusivement des oeuvres à caractère religieux».

Une pétition pour conserver ce patrimoine culturel

Une rareté qu’aimerait toujours préserver de nombreux italiens. Pour cela, ils ont souhaité que ce joyau soit racheté par l’Etat italien et ont même lancé une pétition publié sur le site change.org. Nommée «SOS culture vendue au rabais», la démarche a déjà comptabilisé près de 35.000 signatures.

Les auteurs de celle-ci dénoncent une «vente aux enchères destinée au particuliers, alors que l’État aurait dû exercer son droit de préemption sur la peinture inestimable du Caravage». Reste que selon la législation du pays, l'Etat ne peut exercer son droit de préemption qu'une fois qu'après l'acquisition effective du bien par un particulier.

La presse italienne, qui a catalogué cet événement de «vente aux enchères du siècle», avait avant cette vente avortée laissé filtrer quelques noms d’acquéreurs potentiels, comme Bill Gates ou le sultan de Brunei, bien que la liste reste secrète. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités